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Organisé
par l’Atelier Genre(s) et Sexualité(s), le Centre
interdisciplinaire d’étude des religions et de
la laïcité et le Centre SAGES de l’ULB
En
collaboration avec Sophia, l’Université des
Femmes et la Fédération des Amis de la Morale
laïque.
Avec
le soutien du Recteur, des Facultés de Droit, de
Philosophie et Lettres et des Sciences sociales et politiques,
de l’Institut de Sociologie, du Centre Philixte et
de l’Union des Anciens Etudiants de l’ULB ;
Du Fonds de la Recherche scientifique (FRS-FNRS) et de l’Association
belge francophone de science politique (ABSP) ;
De la Fédération Wallonie-Bruxelles, de la
COCOF, de la Ville de Bruxelles et du Centre d’Action
laïque et de l'Institut pour l'Egalité des Femmes et
des Hommes.
Au
cours des derniers mois, les mobilisations françaises
contre l’ouverture du mariage et de l’adoption
aux unions de même sexe ont défrayé la
chronique, tant en France qu’à l’étranger.
Celles-ci ont révélé l’existence
d’un mouvement sans précédent, dont l’agenda
dépasse largement le cadre de la loi adoptée
en 2013. En effet, ces opposants ne refusent pas seulement
le droit de se marier ou de devenir parents aux couples homosexuels,
mais dénoncent aussi ce qu’ils appellent l’«
idéologie » ou la « théorie du gender
». Selon eux, cette « idéologie/théorie
», qui nierait l’altérité sexuelle
et refuserait de penser les relations entre hommes et femmes
sur le mode de la complémentarité, constituerait
une dangereuse menace pour l’humanité. Pour cette
raison, la Manif pour tous et les autres groupes appartenant
à cette mouvance ont élargi leur champ d’action
et se mobilisent par exemple contre l’enseignement du
genre dans les écoles ou à l’université.
Si
l’opposition à l’« idéologie/théorie
du gender » a pris des allures spectaculaires dans l’Hexagone,
on la retrouve aujourd’hui dans un grand nombre de pays.
Prenant des formes diverses selon les contextes nationaux,
elle se manifeste aussi au sein d’institutions internationales
telles que l’Union européenne ou l’ONU
(une institution particulièrement décriée
par ces acteurs depuis la conférence de Bejing). À
partir d’une relecture d’auteurs tels que Judith
Butler, John Money ou Robert Stoller, l’« idéologie/théorie
du gender » offre un cadre analytique permettant de
dénoncer les détournements de langage auxquels
se livreraient indistinctement théoricien-ne-s du genre,
militant-e-s féministes et activistes LGBT et d’embrasser
ces trois ennemis de manière simultanée. L’«
idéologie/théorie du gender » constitue
ainsi un outil puissant de contre-offensive idéologique
et un instrument de lutte contre les avancées en termes
de droits.
Ce
discours est particulièrement présent au sein
de l’Église catholique qui, des communautés
locales aux plus hautes instances de la hiérarchie
vaticane, dénonce avec chaque fois plus de véhémence
les méfaits supposés du « gender ».
Comme en témoigne le Lexique des termes ambigus et
controversés sur la famille, la vie et les questions
éthiques élaboré par le Conseil pontifical
de la famille en étroite collaboration avec la Congrégation
pour la Doctrine de la Foi (2003), le genre constitue en effet
un sujet de croissante préoccupation pour les autorités
de l’Église, qui veulent s’opposer avec
urgence aux progrès des études de genre, des
combats féministes et des luttes homosexuelles. D’ailleurs,
depuis Jean-Paul II, le Vatican a joué un rôle
clé dans l’élaboration et la diffusion
du discours sur l’« idéologie/théorie
du gender », qui se retrouve aujourd’hui aux quatre
coins de la planète.
S’inscrivant
dans les engagements de l’Université libre de
Bruxelles depuis sa fondation en 1834, ce colloque international
souhaite mieux comprendre ce discours et la manière
dont il se diffuse. Résolument pluridisciplinaire,
il poursuit quatre objectifs :
1.
Étudier la genèse et les fondements du discours
sur l’« idéologie/théorie du gender
», ainsi que les différents domaines dans lesquels
il se manifeste
2. Retracer les canaux et les mécanismes de diffusion
de ce discours ainsi que les stratégies dans lesquelles
il s’inscrit, dans un contexte tant national que supra
ou transnational
3. Explorer les conditions dans lesquelles ce discours fonctionne
et les raisons de son succès dans certaines sociétés
ou institutions internationales
4. Étudier les alliances et les transferts entre
religions.
Plusieurs
keynote speakers ont confirmé leur
présence :
Mary Anne Case (University of Chicago), Éric Fassin
(Université Paris VIII), Camille Robcis (Cornell University),
Joke Swiebel (Former Chair of the European Parliament LGBT
Rights Intergroup) et Mieke Verloo (Radboud Universiteit Nijmegen).
Le
colloque se tiendra en français et en anglais sans
traduction.
Comité
d’organisation
Mylène Botbol-Baum (UCL), Annalisa Casini (ULB),
Stéphanie Loriaux (ULB), Anne Morelli (ULB), Valérie
Piette (ULB), David Paternotte (ULB), Nicolas Thirion (ULg),
Sophie van der Dussen (FNRS/ULB), Cécile Vanderpelen-Diagre
(ULB).
Comité
scientifique
Mylène Botbol-Baum (UCL), Annalisa Casini (ULB),
Nicole Gallus (ULB), Stéphanie Loriaux (ULB), Bérengère
Marques-Pereira (ULB), Anne Morelli (ULB), Nouria Ouali
(ULB), Valérie Piette (ULB), David Paternotte (ULB),
Cécile Vanderpelen-Digre (ULB).
Lieu
Centre
interdisciplinaire d’étude des religions et de
la laïcité (CIERL)
Avenue Roosevelt, 17
1050 Bruxelles
Droit
d’entrée :
2 jours : 15 euros
1 jour : 10 euros
Séance plénière du 15 mai à
18h : gratuit
Étudiants et chômeurs : gratuit
Habemus
Gender !
Programme
du colloque/Conference program
Jeudi
15 mai 2014/Thursday 15 May 2014
8.30
– 9.00
Accueil/Welcome
09.00
– 10.00
Ouverture/Opening
Grande salle
Allocutions d’ouverture et introduction/Opening
addresses and introduction
•
9h00-9h10
: Ouverture et Accueil : Valérie
Piette
•
9h10-9h15 : Annemie Schaus,
Vice-Rectrice à la politique académique
et à la gestion des carrières
•
9h15-9h20
: Manuel Couvreur, Doyen de
la Faculté de Philosophie et Lettres
•
9h20-9h25
: Jean-Michel De Waele, Doyen
de la Faculté des Sciences sociales et
politiques
•
9h25-9h30
: Andrée Puttemans,
Doyenne de la Faculté de Droit
•
9h30-9h35
: Michel Pasteel, Directeur
de l’Institut pour l’Egalité
des Femmes et des Hommes
•
9h35-9h40
: Alexandra Adriaenssens, Directrice
de la Direction de l’Egalité des
Chances, Fédération Wallonie-Bruxelles
•
9h40-9h45
: Benoît Van der Meerschen,Directeur
de la Cellule Etude & Stratégie,Centre
d'Action Laïque
•
9h45-9h50
: Eddy Caekelberghs, Président
de l’Union des Anciens Etudiants de l’ULB
•
9h50-10h00
: Présentation du colloque par David
Paternotte
10.00-12.00
Session plénière 1 Habemus
Gender ! Qu’est-ce que l’«
idéologie du genre » ?
Plenary session 1 Habemus Gender ! What is the
« ideology of gender »?
Grande salle
Présidence : David Paternotte
(Université libre de Bruxelles)
• Joke Swiebel (Former
Chair of the European Parliament LGBT Rights
Intergroup)
• Mary-Anne Case (University
of Chicago) Gender Anathemitized
• Éric Fassin
(Université Paris VIII) Gender and the
Democratic Problem of Universals. The Politics
of Anthropology, Biology, and Theology
12.00
– 13.30: Lunch
13.30
– 15.00
Session 1 : Paroles d’Eglise/The Church
Speaks
Grande salle
Présidente/Chair : Anne Morelli
(Université libre de Bruxelles)
• Odile Fillod Le Vatican
et l’invocation des sciences biomédicales
contre « le gender » : analyse d’un
raté signifiant
• Anthony Favier (Université
Lyon 2/Sciences Po Paris) Le positionnement
complexe des théologiens qui souhaitent
faire dialoguer études de genre et catholicisme
(France, années 2010).
• Pascale Vielle (Université
catholique de Louvain) Une perspective de genre
sur le travail dans la doctrine sociale de l’Eglise
catholique
15.00
- 15.30: Café & thé/Coffee
& tea
Session
2A: Genèse(s)/Genesis
Grande salle
Présidente/Chair : Bérengère
Marques-Pereira (Université libre
de Bruxelles)
• Romain Carnac (École
Pratique des Hautes Études) Le «
genre » avant la lettre: (ré)émergence
et consolidation du thème de la différence
sexuelle dans les discours magistériels
de l’après-concile (1965-2000)
• Juliette Masquelier (Université
libre de Bruxelles) Quand la contestation vient
de l’intérieur : les associations
féministes et gays catholiques face à
la construction de l’ « idéologie
du genre »
• Cécile Vanderpelen-Diagre
(Université libre de Bruxelles), Emilie
Brébant (Université libre de Bruxelles)
« Ceci n'est pas une opinion » : Le
discours des nouveaux militants anti-IVG sur le
corps de la femme (France et Belgique, 1990-2013)
Session
2B: Butler, papesse du genre ?/Butler, the gender
papess ?
Salle Victoria
Présidente/Chair : Annalisa Casini
(Université libre de Bruxelles)
• Mylene Botbol Baum
(Université catholique de Louvain) Au-delà
de la subjection aux croyances: avec Butler
défaire et resignifier le Gender
• Amal Guha (Modyco,
CNRS UMR7114/Université Paris Ouest Nanterre)
Genèse du genre : comment la citationnalité
du genre peut bousculer le débat créationniste.
• Nathalie Grandjean
(Université de Namur) Habemus gender
: à quoi tient l’idéologie
hétéronormative
18.00
– 20.00
Session plénière 2 L’«
idéologie du gender » made in France
Plenary Session 2 « Gender Ideology »
Made in France
Maison des Anciens Etudiants de l’ULB
Campus de la Plaine – Accès n°4
Boulevard du Triomphe – CP 235
1050 Bruxelles
Présidence
: Valérie Piette (Université
libre de Bruxelles)
• Jacqueline Heinen (Université
Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines) La différence
de sexe érigée en norme. Sus au
concept de ‘gender’ !
• Camille Robcis (Cornell
University) Gender, Gay Marriage, and the Turn
to the Human
.
Vendredi
16 mai 2014/Vendredi 16 May 2014
Session
3A : Mobilisations en tous genres /Mobilizations
of all kinds
Grande salle
Présidente/Chair : Mylène
Botbol Baum (Université catholique
de Louvain)
• Céline Béraud
(Université de Caen, IUF) La mobilisation
contre le mariage pour tous, un front commun des
religions ?
• Joan Stavo-Debauge (Université
catholique de Louvain), Marta Roca i Escoda
(Université de Lausanne) Les contre-mobilisations
comme vecteurs de dé-mobilisation des droits
• Martina Avanza (Université
de Lausanne) Mobilisations anti-gender et milieux
catholiques pro-life en Italie
Session
3B : Une vocation universelle/ A universal vocation
Salle Victoria
Présidente/Chair : Nicole Gallus
(Université libre de Bruxelles)
• Emmanuelle Bribosia
(Université libre de Bruxelles), Isabelle
Rorive (Université libre de
Bruxelles) La rhétorique des droits de
l’Homme aux prises avec les mouvements
religieux
• Laura Van den Eynde
(Université libre de Bruxelles) References
to Gender Ideology in Arguments Submitted to
Courts: An Analysis of the Discourse of Interest
Groups Before the U.S. Supreme Court and the
European Court of Human Rights.
11.00
– 11.30: Café & thé/Coffee
& Tea
11.30
– 13.00: Session 4
Session 4A : Action/réaction/Action/Reaction
Grande salle
Présidente/Chair : Monique
Weis(Université libre de Bruxelles)
• Wannes Dupont (Universiteit
Antwerpen) Ecce Ancilla Nationis. The church
as the handmaiden of a pro-natalist raison
d’état
• JT (Université
Paris 8) Diffusion de la dénonciation
de « l’idéologie du genre
» et consécration de nouvelles
« autorités religieuses ».
Les blogueurs de la « cathosphère
» française : L’exemple
de Koztoujours
• José Ignacio Pichardo
Galán (Universidad Complutense
de Madrid), Mónica Cornejo Valle (Universidad
Complutense de Madrid) « Gender theory
» as a political counter-attack against
LGBT and women’s rights in Spain
Session
4B : Marianne et l’Oncle Sam/Marianne
and Uncle Sam
Salle Victoria
Présidente/Chair : Nouria Ouali
(Université libre de Bruxelles)
• Florence Rochefort (CNRS)«
Mariage pour tous » : genre, religions
et sécularisation
• Véronique
Pronovost (Université du Québec
à Montréal) La droite chrétienne
américaine et la « théorie
du genre » : Le cas du mouvement des
centres d’aide à la grossesse
• Jean-François Brault
(Université Paris VIII/EHESS/EPHE)
Le catholicisme français : une minorité
religieuse d’un genre à part.
13.00
– 14.00: Lunch
Session
5A : Réactions en chaîne/Chain
reactions
Grande salle
Présidente/Chair : Sophie van
der Dussen (Université libre
de Bruxelles)
• Marylène Lapalus
(Université Lyon 2) Les stratégies
du discours sur « la ideología
del género » contre la violence
de genre au Mexique
• Sara Garbagnoli (Ecole
des hautes études en sciences sociales)
Performance et performativité de la «
théorie du genre » entre France
et Italie. Déclinaisons nationales d'un
discours réactionnaire transnational
• Jonatan Cruz Angeles
(Universidad de Jaén/Université
de Paris Ouest Nanterre) Doctrine espagnole
de l’« idéologie du genre
»/Droit égal au mariage : veni,
vidi, vici?
• Natacha Chetcuti (GTM/CRESSPA)
De la critique des « théories du
gender » à une médiatisation
de l’égalité des genres
: Emancipation sexuelle et conflit des interprétations
du principe de laïcité en France.
Session
5B : (Dés)instruction publique/Public
(Dis)instruction
Salle Victoria
Présidente/Chair : Stéphanie
Loriaux (Université libre de
Bruxelles)
• Francesca Arena (Telemme,
Université Aix-Marseille), Perrine
Lachenal (Idemec, Université
Aix-Marseille) Des manuels scolaires qui fâchent
: retour sur la tentative française d’«
enseigner » le genre
• Caroline Dayer (Université
de Genève) Du genre à tout faire.
Mise en perspective du contexte suisse
• Mona Zegaï (Université
Paris 8) Travailler sur la socialisation de
genre par les jouets à l’heure
de la « théorie du genre »
• Julie De Ganck
(Fonds national de la recherche scientifique/Université
libre de Bruxelles) « Les seins m’en
tombent ! » Retour sur l’expérience
d’une historienne de l’intersexualité
16.00
– 16.30
Conclusions
• Bérengère Marques-Pereira
(Université libre de Bruxelles)
• Anne Morelli (Université
libre de Bruxelles)
• Mieke Verloo (Radboud
Universiteit Nijmegen)
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