Mardi 26 septembre,
17-19h
Les politiques de «
l’investissement social ». Quelles conséquences pour
les rapports de genre?
Jane Jenson (Professeure
invitée MSH, Université de Montréal)
Avec l’Université des
Femmes et le groupe Genre et politique de l’Association belge
francophone de science politique.
Salle Henri Janne (15e étage)
Institut de Sociologie de l'ULB
Avenue Jeanne, 44
1050 Bruxelles
Résumé
Plusieurs régimes de protection sociale ont étés
remodelés depuis le milieu des années 1990 dans une direction
commune, à savoir vers une perspective qu’on peut décrire
comme celui d’investissement social. Les États comme l’Union
européenne ont annoncé leur engagement envers les investissements
sociaux afin de répondre aux besoins de l’économie
de savoir. Cet engagement passe par un accent accru sur le capital humain
(donc sur les investissements en éducation, y compris à
la petite enfance) et sur l’activité professionnelle, en
particulier des femmes. Cette intervention abordera les conséquences
d’un tel engagement pour les rapports de genre, en particulier
les efforts politiques de les rendre plus égalitaires et inclusifs.
Biographie
Jane Jenson est professeure émérite au Département
de science politique de l’Université de Montréal.
Elle est devenue titulaire de la Chaire de recherche du Canada en citoyenneté
et en gouvernance en 2001 (renouvelée en 2008), boursière
principale de 2004 au 2017 du Programme Bien-être collectif (Successful
Societies) de l’Institut canadien des recherches avancées
(www.cifar.ca), et lauréate de la Fondation Trudeau du 2005 à
2008. Ses recherches portent sur les politiques sociales et les transformations
des paradigmes de régulation sociale, avec une perspective de
genre et féministe. Depuis 20 ans elle suit l’instrumentation
de la perspective de l’investissement social en Amérique
latine comme en Europe, avec publications dans Social Politics, Journal
of Social Policy, Social Policy and Administration, etc. Son ouvrage
le plus récent est Reassembling Motherhood. Procreation and Care
in a Globalized World (avec Y. Ergas et S. Michel) Columbia University
Press, 2017.
Mardi 3 octobre, 12h30-14h
Trajectoires contre-stéréotypiques
: comparaison intergroupe des stéréotypes implicites de
femmes et d’hommes (contre)-stéréotypiques
Annique Smeding (Professeure
invitée MSH, Université de Savoie)
Avec le Centre de psychologie sociale
et culturelle.
Salle DC8-322 (8e étage)
Bâtiment D
Avenue Depage, 30
1000 Bruxelles
Résumé
Les femmes sont encore fortement sous-représentées en
Sciences, Techniques, Ingénierie et Mathématiques (ici
appelés STEM), mais certaines arrivent à poursuivre un
cursus contre-stéréotypique, telles les femmes en écoles
d’ingénieurs et en mathématiques. Nous présentons
un programme de recherches examinant les stéréotypes de
genre implicites dans le domaine des STEM chez des femmes et des hommes
stéréotypiques (femmes en sciences humaines, hommes en
ingénierie) et contre-stéréotypiques (femmes en
ingénierie, hommes en sciences humaines). L’étude
1 testait si des stéréotypes implicites maths-genre –
associations entre maths et masculin telles que mesurées par
le test d’associations implicites (IAT) – seraient plus
faibles pour les femmes en ingénierie (des femmes contre-stéréotypiques)
que pour les membres des trois autres groupes sociaux. L’étude
2 testait la même hypothèse avec les stéréotypes
implicites rationalité-genre (association entre rationalité
et masculin). L’étude 3 testait la présence de ces
associations avec un IAT couplé à une technique de mouse-tracking.
Dans l’étude 4, une étude computationnelle, les
données humaines ont été simulées avec un
modèle connexionniste paramétré pour refléter
les différences (théoriques) entre les quatre groupes
sociaux étudiés précédemment. Les études
5 et 6 avaient pour objectif complémentaire de tester si l’émergence
des stéréotypes implicites était déterminée,
au moins en partie, par la présence d’associations congruentes
avec le Soi, mais aussi par les caractéristiques visuo-spatiales
de la tâche et la compétition aux niveaux sensorimoteurs
et abstraits. Ensemble, les résultats mettent en évidence,
d’une part, que les femmes en ingénierie ont les stéréotypes
de genre implicites les plus faibles et soutiennent, d’autre part,
le rôle central du Soi dans la construction d’associations
contre-stéréotypiques. Les implications pour les trajectoires
académiques et professionnelles des femmes, ainsi que les leviers
d’action potentiels, seront discutés.
Biographie
Annique Smeding (Professeure en Psychologie sociale, Université
Savoie Mont Blanc et Laboratoire Interuniversitaire de Psychologie :
Personnalité, Cognition, Changement Social - LIP/PC2S)
Mardi 17 octobre, 17-19h
The language of gender:
Problems and counter-problems in anthropological description
Marilyn Strathern (University
of Cambridge)
Avec le Laboratoire d’anthropologie
des mondes contemporains
Room Henri Janne (15e floor)
Institut de Sociologie de l’ULB
Avenue Jeanne, 44
1050 Bruxelles
Abstract
This is a work in progress paper, imagined as a kind of clearing ground
for a more extensive project on relationality, kinship and otherwise.
What has to be cleared up, or cleared out of the way, are formulations
of gender and sexuality that at one stage seemed to be solutions to
problems in the conceptualization of social life. The publication of
a text written more than forty years ago brings all this into sharp
focus for the author. Before and After Gender (orig. 1974 / 2016) speaks
to a world of problems largely superseded. Nonetheless, some of its
solutions seeped into The Gender of the Gift (1988), with an extended
life in the form of new problems; the latter [GOG] in turn generated
more solutions, such as certain renderings of the ‘partible person’
or ‘androgyne’, only these days to have become problems
in their own right. Conceiving the process by which one generation of
problematics produces another prompts a fresh perspective on recent
work that has revisited Melanesian gender ideology. In any event, perhaps
the fineness of the line between maintaining responsibility for one’s
words and recognizing when they have had their day justifies the personal
nature of this account. o ignored
Biography
To come.
Mercredi 25 et jeudi 26
octobre
Colloque « Troubles
féministes dans l’islam et le judaïsme »
« Troubles féministes
dans l’islam et le judaïsme » vise à explorer
en quoi les pratiques féministes et de genre déstabilisent
et subvertissent les assignations et pratiques normatives du judaïsme
et de l'islam. Les questions d'identité, de patriarcat, de loi
religieuse, de sexualité, de mémoire seront notamment
explorées. Les disciplines seront croisées : histoire,
sociologie, anthropologie, science politique, arts,psychanalyse et études
des religions offriront chacune, avec leurs spécificités,
des clés de réflexion sur les enjeux féministes
contemporains. Les intervenant.e.s viendront confronter leurs idées
et pistes de réflexions. Cette initiative contribuera à
la compréhension de la diversité et des discours conflictuels
qui constituent les féminismes dans leurs rapports aux cultures
juives ou musulmanes.
Avec Noura Amer (Arab Women's Solidarity
Association/ULB), Ann-Gaëlle Attias, Malika Benradi (Université
Mohammed V de Rabat), David Berliner (ULB), Mylène Botbol-Baum
(UCL), Sarah Bracke (Universiteit van Amsterdam), Meriam Cheikh (University
of Edimburgh), Natacha Chetcuti-Osorovitz (ULB/Centrale SupElec), Ghaliya
Djelloul (UCL), Leïla El-Bachiri (Université de Genève),
Nadia Fadil (KUL), Pascale Falek-Alhadeff (Musée juif de Belgique),
Thomas Gergely (Institut d’études du judaïsme), Martine
Gross (EHESS), Malika Hamidi (Université Gaston Berger, St Louis
du Sénégal), Irène Kaufer, Asma Lamrabet (Centre
des Etudes Féminines en Islam ), Nelly Las (Université
hébraïque de Jérusalem/Brandeis University), Iman
Lechkar (VUB), Firouzeh Nahanvandi (ULB), Patricia Paperman ((Université
Paris 8) , Wim Peumans (University of the Witwatersrand), Nadine Plateau
(Conseil des Femmes Francophones de Belgique), Michal Raz (EHESS), Simone
Susskind (Parlement bruxellois), Liliane Vanna (ULB), Fatima Zibouh
(ULg)
Organisé par Striges et OMAM
(Maison des sciences humaines), en collaboration avec l’Atelier
Genres et Sexualités, le Centre d'études de la coopération
internationale et du développement (CECID), le Groupe de Recherche
sur les relations Ethniques, les Migrations et l'Egalité (GERME),
le Laboratoire d'Anthropologie des Mondes Contemporains (LAMC), le Centre
Interdisciplinaire d'Etude des Religions et de la Laïcité
(CIERL) et l’Institut de Sociologie de l’ULB, DiverCity,
l’Institut d’Etudes du Judaïsme, le Musée Juif
de Belgique et le Parlement bruxellois.
Salle Dupréel
Avenue Jeanne, 44
1050 Bruxelles
Mardi 21 novembre, 17-19h
Que des fantasmes ? Pornographie
et politique des désirs
Mathieu Trachman (Professeur
invité MSH, Institut national d’études démographiques,
Paris)
Avec La Disco et Clara.
Salle Henri Janne (15e étage)
Institut de Sociologie de l'ULB
Avenue Jeanne, 44
1050 Bruxelles
Résumé
La notion de fantasme tient une place particulière dans les débats
sur la pornographie. En définissant leur métier comme
la représentation des fantasmes du public, les pornographes les
constituent en mises en image inoffensives qui ne font que traduire
les désirs des consommateurs. Celles et ceux qui luttent contre
la pornographie affirment que cette conception ne vise qu’à
légitimer des représentations sexistes ou nocives pour
les publics vulnérables en occultant les rapports de domination
dans lesquelles elles prennent place – selon l’expression
de Catharine MacKinnon, la pornographie ce n’est pas « que
des mots ». La question n’est pas seulement celle des effets
de la pornographie mais celle des conceptions des fantasmes qui sous-tendent
ces positions, comme sphère indépendante des pratiques
sexuelles, volet psychique de l’oppression des femmes ou catégorie
qui déréalise les violences subies par les actrices pornographiques
et les femmes dans leur ensemble. De ce point de vue, c’est autant
dans la régulation politique des représentations de la
sexualité que dans l’émergence d’une sphère
fantasmatique autonome vis-à-vis des pratiques sexuelles que
la pornographie s’inscrit. C’est à la place de la
pornographie dans cette politique des désirs que cette intervention
est consacrée : quelles sont les conceptions des fantasmes qui
sous-tendent les pratiques et les débats autour de la pornographie
? Qui délimite les frontières de la sphère fantasmatique,
pour quels objectifs et selon quels critères ? Quels sont les
enjeux d’une politique des désirs ?
Biographie
Mathieu Trachman est sociologue à l’Institut national d’études
démographiques, Paris, et coresponsable du master « Genre,
politique et sexualité » de l’Ecole des hautes études
en sciences sociales. Il a notamment publié Le travail pornographique.
Enquête sur la production de fantasmes (La Découverte,
2013), avec Laure Bereni, Le genre. Théories et controverses
(Puf, 2014) et l’entrée « Désir(s) »
dans L’encyclopédie critique du genre (La Découverte,
2016). Il travaille actuellement sur les violences de genre, les sexualités
minoritaires et les enjeux méthodologiques que posent les analyses
contemporaines des homosexualités.
Mercredi 29 novembre, 17-19h
Des injustices structurelles
à la reconnaissance de la diversité. Regard critique sur
l’évolution des politiques publiques contre l’homophobie
et la transphobie au Québec.
Line Chamberland (Professeure
invitée MSH, Université du Québec à Montréal)
Salle Henri Janne (15e étage)
Institut de Sociologie de l'ULB
Avenue Jeanne, 44
1050 Bruxelles
Résumé
Les alliances au sein du mouvement LGBTQ au Québec se sont construites
en deux temps historiques : autour des revendications concernant la
reconnaissance des couples et des familles avec des parents de même
sexe (1990-2005), puis celles touchant l’accès à
la citoyenneté des personnes trans et l’ajout de l’identité
de genre comme motif prohibé de discrimination (2005-2015). Le
langage matriciel des droits a servi de cadre de référence
pour la négociation avec l’État de changements législatifs
garantissant l’égalité juridique formelle et d’une
politique publique contre l’homophobie et la transphobie, devant
assurer une égalité de fait. Entre le premier et le second
plans d’action concrétisant cette politique, adoptés
respectivement en 2011 et 2017, la trame idéologique qui légitime
les changements préconisés délaisse la prise en
compte des barrières structurelles à l’égalité
au profit de la notion de diversité. Ce nouveau creuset idéologique
– qui fait écho au mantra de la diversité repris
par plusieurs entreprises multinationales – dissout le social
au profit des identifications subjectives et des droits octroyés
aux individus, dans le cadre d’une gouvernance axée sur
la diversité, une richesse à comprendre, à reconnaître,
à intégrer et… à gérer.
Biographie
Sociologue de formation, Line Chamberland est professeure au département
de sexologie de l’Université du Québec à
Montréal. Elle a réalisé plusieurs études
sur les différentes formes d’exclusion sociale des personnes
marginalisées en raison de leur orientation sexuelle ou de leur
identité de genre, dans des contextes institutionnels tels que
le milieu de travail, le milieu scolaire et les services sociaux et
de santé. Son implication dans divers groupes associatifs et
communautaires lui a permis de tisser des partenariats fructueux avec
de nombreux acteurs sociaux. Depuis 2011, elle est titulaire de la Chaire
de recherche sur l’homophobie (UQAM), dont le rôle est d’accroître
et mobiliser les connaissances sur les minorités sexuelles et
de genre, en collaboration avec des partenaires institutionnels, associatifs
et syndicaux, notamment le Bureau de lutte contre l’homophobie
(ministère de la Justice), le Conseil québécois
LGBT et la Commission des droits de la personne et des droits de la
jeunesse. Elle a reçu le prix Pierre Dansereau 2014 soulignant
l’engagement social d’un chercheur.
Workshop
“Transnational solidarities and global queer politics”
Monday 4 December 2017
Room Henri Janne (15th floor)
Avenue Jeanne, 44
1050 Bruxelles
Solidarity is often invoked in political
and social discussions. It is particularly cherished, and would constitute
a fundamental civic virtue. It plays a key role in maintaining nation
states together and would be a cornerstone of public welfare system.
In brief, it operates as a cement of modern citizenship.
However, this value is also invoked transnationally, and would apply
across borders. It is foundational to the process of European construction,
and would also underpin the establishment of the UN system. It justifies
why Western states engage in international aid, and would also explain
transnational activism.
Solidarity is a polysemic and contested notion. While it is often taken
for granted in public debate, any attempt to study it academically raises
numerous questions. What is its precise content of solidarity and how
does it work? Who has to show his/her solidarity and with whom? What
are the borders and the limits of solidarity?
This workshop will address several of these questions through a discussion
of transnational solidarity in global queer politics. When is this notion
invoked and how? How can it be used at the same time to justify state
support to LGBTQI refugees and to sustain the development of a global
movement?
9h30-11h: Session 1
Chair: David Paternotte (ULB)
9h30-10h00: Matthew Waites (University of Glasgow), “The global
queer politics of human rights: Between transnational solidarities and
differences”
10h00-10h30: Sonia Correa (Sexuality Policy Watch), “Do sexual
rights create a space for a ‘politics of friendship’”?
10h30-11h00: Discussion
11h00-11h30: Break
11h30-13h00: Session 2
Chair: Amandine Lauro (ULB)
11h30-12h00: Rahul Rao (SOAS), “Who is in solidarity with whom?”
12h00-12h30: Hakan Seckinelgin (London School of Economics), “Institutionalized
solidarity and the making of the ‘universal’ subject of
LGBT”
12h30-13h00: Discussion
13h00-14h00: Lunch break
14h00-16h00: Session 3
Chair: David Berliner (ULB)
14h00-14h30: Lukasz Szulc (London School of Economics and Political
Science),
“Queer Transnational Solidarity in Times of Communism”
14h30-15h00: Agnès Chetaille (IRIS, CNRS)
“West-East Solidarity and the Will to Knowledge: Thirty Years
of Knowledge Production on Polish Gays and Lesbians by Western Activists
(1981-2011)”
15h00-15h30: Jon Binnie and Christian Klesse (Manchester Metropolitan
University), “Transnational LGBTQI Cultural Activism and Politics
of Solidarity”
15h30-16h00: Discussion
16h00-16h30: Break
16h30-18h00: Session 4
Chair: Ov Cristian Norocel (ULB)
16h30-17h00: Ahmed Hamila (Université libre de Bruxelles/Université
de Montréal), “Solidarity with SOGI Refugees: International
Aid, Sexual Nationalism and Neocolonialism”
17h00-17h30: Paul Mepschen (Universiteit van Amsterdam), “Pride
and its Discontents: Sexual nationalism, queer solidarity, and the making
of sexual boundaries in Europe”
17h30-18h00: Discussion