Alicia Dipierri est aspirante FNRS au sein du CERMi - Centre européen de recherche en microfinance, Faculté Solvay Brussels School of Economics and Management. Son projet de thèse, sous la co-supervision de Marek Hudon et Tom Dedeurwaerdere est d’étudier les changements comportementaux induits dans un système alimentaire en transition vers le développement durable. Plus précisément, elle mène trois études de cas qui nourriront sa réflexion: auprès d’agriculteurs argentins, dans des entreprises belges et dans des communautés namibiennes.
Alicia.Dipierri@ulb.ac.be
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Novembre 2018 - G20 en ArgentineAlicia Dipierri, Centre européen de recherche en microfinance (CERMi)La thématique de l’alimentation durable a été discutée lors du G20 en Argentine. En quoi est-ce si important, Alicia Dipierri? L’alimentation durable garantit l’égalité alimentaire aux futures générations, tant au niveau social qu’économique. L’enjeu actuel est donc de savoir comment nourrir la population croissante tout en préservant l’environnement. Cette année, la thématique a été abordée sous l’angle de la préservation des terres agricoles, à travers la collaboration des secteurs public et privé. Elle s’envisage autour de deux constats: d’une part, la consommation augmente dans les pays à bas et moyen revenu ainsi que dans le domaine des biocarburants; d’autre part, la production révèle des taux de rentabilité très bas dus à la détérioration de la biodiversité dans certaines zones. Quelles sont alors les pistes à privilégier en termes d’agriculture? Le système de l’agriculture intensive, qui s’est imposé après la deuxième guerre mondiale, n’est pas tenable à long terme. Sa mise en oeuvre épuise les ressources naturelles et pollue considérablement dans sa logique de distribution. L’agroécologie pourrait être une alternative: elle se concentre sur une production locale, tout en intégrant une démarche globale. Elle contribue à la décentralisation du pouvoir et inclut les acteurs pauvres du système alimentaire, comme les petits producteurs. L’agroécologie est-elle applicable dans des pays d’Afrique, par exemple, connus pour un taux élevé de population et un niveau bas de production par unité? Certains experts estiment que l’agroécologie, en tant que système basé sur l’équilibre entre ressources du sol et apport des cultures est totalement pertinente en Afrique. D’autres experts estiment que cette approche n’est pas adaptable partout. Pour le moment, aucun accord n’a été trouvé sur les moyens à mettre en place concrètement. Même si notamment la divergence des intérêts rend la transition vers l’alimentation durable agricole difficile, peut-on néanmoins être optimiste? Oui, on observe différents signes positifs. Certaines entreprises se dirigent déjà vers une approche plus durable. De nombreux consommateurs, principalement dans les pays développés, exigent des produits alimentaires issus de l’agriculture durable. Je pense notamment à la coopérative BEES coop à Bruxelles. Par ailleurs, des chercheurs du CEESE de l'ULB, viennent de terminer une étude sur les moyens à mettre en œuvre pour qu’une entreprise soit durable au niveau écologique et sociale. Enfin, le projet d’étude Food4Sustainability, auquel j’ai participé, a présenté récemment des données intéressantes sur les différents aspects de l’alimentation durable à mettre en place.
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Vendredi 30 novembre Le 13ème sommet annuel du G20 démarre à Buenos Aires, en Argentine.
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