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Volcanologue au sein du laboratoire G-Time en Faculté des Sciences, Alain Bernard a pour spécialité la géochimie. Ces dernières années, ses recherches et collaborations ont surtout porté sur l’Indonésie qui compte quelque 150 volcans actifs.

Régulièrement sur le terrain, Alain Bernard travaille, en particulier, à améliorer la prévention des éruptions.


Alain.Bernard@ulb.ac.be

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Les réfugiés dus aux catastrophes naturelles, @ULB www.ulb.be/ulb12mois12experts
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Avril 2015 - Le Népal tremble

Alain Bernard, laboratoire G-Time


Alain Bernard, les scientifiques pouvaient-ils prévoir le tremblement de terre d’avril, au Népal?

Nous savons que le Népal est une zone à risque mais nous sommes toujours incapables de dire quand un tremblement de terre va se produire. Aujourd’hui, nous connaissons les zones à aléas, c’est-à-dire des régions où des phénomènes géophysiques se produisent. Nous savons, par exemple, que San Francisco est menacé, Istanbul aussi, le Japon, la Nouvelle Zélande, l’Indonésie également… Nous connaissons aussi la fréquence d’événements extrêmes: tous les siècles ou tous les 200 ans environ. Mais, il est actuellement impossible de prévoir un tremblement de terre d’origine tectonique - les plaques bougent en profondeur, les tensions s’accumulent, et finissent par se casser -. Les États tentent donc de limiter les conséquences de ces événements imprévisibles, par exemple, en obligeant à construire des bâtiments anti-sismiques où les gens peuvent se réfugier.


Des systèmes d’alerte existent en revanche pour les tsunamis. Qu’en est-il des éruptions volcaniques?

Il existe en effet des systèmes d’alerte pour les éruptions volcaniques: si nous observons le nombre d’événements sismiques augmenter chaque jour, nous nous doutons qu’une éruption volcanique va se produire. Nous savons aussi qu’un volcan qui se réveille après plusieurs siècles de veille, est plus dangereux et plus susceptible de produire une éruption majeure qu’un volcan qui connaît régulièrement des éruptions… Ce monitoring n’est certes pas parfait puisqu’il y a aussi des fausses alertes et nos recherches doivent aider à améliorer la prévision. Mais globalement, la surveillance fonctionne. Toutefois, aujourd’hui, tous les volcans ne sont pas sous surveillance! Et surtout, comment réagir à la menace? Si des populations sont menacées, les autorités civiles doivent les évacuer mais pour les loger où? Et comment financer ces camps provisoires? En 2013, il y avait trois fois plus de réfugiés dus à des catastrophes naturelles qu’à des conflits!

Dans l'infographie ci-contre: en 2014, 19,3 millions de réfugiés dus à des catastrophes naturelles



La situation est-elle plus préoccupante aujourd’hui qu’hier?

Certainement, en raison de la croissance démographique. Le tremblement de terre de 2015 au Népal a fait environ 9.000 victimes; c’est devenu la norme annuelle... Mais, nous nous attendons avant la fin de ce siècle, à une catastrophe qui fera un million de morts! Il y a toujours eu des catastrophes naturelles liées à des phénomènes géologiques. Toutefois, aujourd’hui, la surpopulation risque de transformer tout événement en un véritable désastre: en 1900, l’Indonésie comptait 32 millions d’habitants; aujourd’hui, ils sont plus de 220 millions. Combien y aurait-il de victimes lors d’un prochain tremblement de terre? Nous devons en priorité aider la population à se préparer à une catastrophe et lui apprendre à bien réagir. Dans nos projets de recherche en Asie, nous avons donc, depuis plusieurs années, développé un volet " éducation", mené avec des associations locales. L’aide d’urgence est importante et on a vu la générosité humaine, relayée par les médias, s’exprimer que ce soit au Népal (2015), à Haïti (2010) ou dans l’océan indien (2004), par exemple. Mais, il est tout aussi important d’investir en amont, dans l’éducation des populations. Surtout lorsque ces populations sont trop pauvres pour pouvoir construire antisismique ou fuir la catastrophe…

Rappelez-vous

Samedi 25 avril.

11h56, la terre tremble au Népal. Un séisme d’une magnitude de 7,8... le plus fort recensé dans le pays depuis 1934. En quelques heures, 47 répliques suivent la première secousse.

L’épicentre se trouve à moins de 80 kilomètres de la capitale, Katmandou et ses quelque 1,5 millions d’habitants.

Le tremblement de terre fera plusieurs milliers de victimes…








Infographie:

les réfugiés des catastrophes naturelles

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