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Directrice de CLARA – Centre des Laboratoires Associés pour la Recherche en Architecture pendant 4 ans, et de sa revue CLARA Architecture/Recherche, dont le premier numéro portait sur la marche et l’espace urbain de l’Antiquité à nos jours, Judith le Maire est enseignante en Faculté d’Architecture.

Elle participe notamment avec le laboratoire LOUISE à l’Action de recherche concertée MICM-arc Culture, Mobilité, Territoires- Emergence et transformation de l’identité métropolitaine bruxelloise (18e-21e siècles), à découvrir ici en vidéo.


Judith.le.Maire@ulb.ac.be

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Bruxelles piétonnier, au 19e siècle et en 2015, @ULB www.ulb.be/ulb12mois12experts
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Juin 2015 - Bruxelles piétonnier

Judith le Maire, Centre des Laboratoires Associés pour la Recherche en Architecture - CLARA


Judith le Maire, Bruxelles est-elle une ville à l’origine dessinée pour la mobilité pédestre?

Oui, si on se place au Moyen Age, on observe que les grandes chaussées qui convergeaient depuis Louvain, Wavre ou la Flandre vers le centre-ville de Bruxelles étaient empruntées certes par des attelages, mais aussi et surtout, par des piétons qui faisaient du commerce sur la Grand-Place. En revanche, les boulevards actuellement mis en test de piétonisation sont des boulevards très larges, creusés vers 1870 où circulaient les calèches et les tramways tirés par des chevaux! Les piétons y sont à l’époque également présents mais ils doivent cohabiter avec d’autres modes déambulatoires… Au 19e siècle, une autre rue est intéressante à observer: elle relie la gare des Bogards (devenue gare du Midi) et la gare du Nord, deux gares terminus; les voyageurs doivent donc se déplacer entre elles pour poursuivre leur trajet. On voit alors sur ce qui est aujourd’hui la rue du Midi, une déambulation à pied intense et une séparation des piétons, notamment pour que les véhicules ne soient pas entravés dans leur progression. Les résidents riverains de la rue étant incités à emprunter des rues de desserte secondaires. C’est donc plutôt la question du partage de la voirie qui est historique mais avec une grande importance du piéton.

Voir infographie ci-contre



Le piétonnier est souvent associé à l’activité des commerces. Mais pourrait-il aussi avoir un impact sur la vie culturelle?

Les piétons sont multiples: ils peuvent venir à Bruxelles pour les boutiques, les musées ou les théâtres; mais souvent, ils sont surtout les habitants du quartier ou encore des travailleurs, navetteurs pressés de rentrer chez eux. Ces publics ne vont pas changer leur consommation culturelle parce que Bruxelles est piétonnier. En revanche, on pourrait regarder où sont les principales attractions culturelles et en proposer d’autres à proximité, c’est-à-dire à moins de 400 mètres, distance qu’un piéton parcourt, sans même y penser. Un maillage culturel pourrait ainsi se créer dans l’un ou l’autre quartier bruxellois. La réflexion sur des voies commerciales à Bruxelles est en effet liée à plusieurs époques à la question du " badaudage" d’une clientèle piétonne.


Il ne suffit donc pas de rendre une ville piétonne pour en changer la dynamique?

Non, d’ailleurs les grandes villes européennes, comme Copenhague, qui ont tenté la piétonisation ont misé souvent sur un espace partagé: les piétons y côtoient les vélos, les transports en commun, les voitures, etc. Elles ont aussi réfléchi l’immobilité dans l’espace public, de tous ces acteurs, à certains moments. Bruxelles devrait donc penser ses mobilités et les aménagements urbains qu’elles nécessitent: où s’assied-t-on? Où est-on à l’abri pour attendre un bus? Où se gare-t-on? etc.


Quel exemple de mobilité pourrait inspirer Bruxelles?

Je citais Copenhague mais il y a aussi Barcelone qui a connu une revitalisation du centre-ville autour de ses ramblas historiques, aménagées avec des bancs, des cafés, des petits commerces pour les piétons et cyclistes et bordées d’avenues où circulent les voitures…

Lyon est sans doute un bel exemple d’aménagement urbain, à la fois du centre-ville touristique et des quartiers périphériques plus défavorisés: le projet a commencé dans les années ’90 et duré près de 20 ans. Aujourd’hui, c’est une réussite intégrant différents types de mobilités - piéton, vélo, tramway, voiture… - et où la culture est partie prenante.

Découvrez l’exemple de Lyon en vidéo.

Pour afficher la vidéo, cliquez sur la flèche "play", puis sur le logo YouTube.

Rappelez-vous

Lundi 29 juin.

Une grande partie des boulevards du centre-ville deviennent piétonniers.

Soit quelque 50 hectares de zones piétonnes, un réseau cyclable élargi et un nouveau plan de circulation en phase de test pendant 8 mois…

Les uns ont fêté cette journée du 29 juin, les autres l’ont honnie, aucun Bruxellois n'est vraiment resté indifférent.



Infographie:

Bruxelles, au 19e et en 2015

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