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Maître de recherche au FNRS, Arnaud Marchant a mené ses recherches notamment aux Laboratoires du Medical Research Council en Gambie et au Weatherall Institute of Molecular Medicine d’Oxford.

Directeur de l’Institut d’immunologie médicale (IMI) et enseignant en Faculté de Médecine, il étudie en particulier l’ontogenèse du système immunitaire humain et l’immunité contre les infections virales.


arnaud.marchant@ulb.ac.be

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Incidence annuelle des infections pédiatiques en Belgique avant l'introduction des vaccins et en 2013, @ULB www.ulb.be/ulb12mois12experts
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Incidence annuelle dans le monde en 2015, @ULB www.ulb.be/ulb12mois12experts
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Octobre 2015 - Vaccination: de la malaria à la grippe saisonnière

Arnaud Marchant, Institut d'immunologie médicale - IMI


Arnaud Marchant, cette année, l’Agence Européenne du Médicament a autorisé l’utilisation du vaccin RTS, S contre la malaria. La fin d’un long combat?

C’est en tout cas une étape très importante. Il s’agit du premier vaccin autorisé contre la malaria et son développement par la société GSK Vaccines et ses partenaires a pris près de 30 ans. Son efficacité reste toutefois incomplète puisqu’il ne protège que 36% des enfants et 28% des nourrissons. Malgré cette efficacité partielle, l’Organisation Mondiale de la Santé a décidé de l’évaluer à très large échelle en Afrique en vaccinant un million d’enfants. La malaria tue chaque année environ 300.000 enfants dans le monde et la prévention d’un tiers de ces décès serait évidemment un progrès extrêmement important. L’autorisation de l’utilisation de ce vaccin et son évaluation à large échelle sont aussi des signaux très encourageants pour la recherche. Nous pouvons espérer que des candidats vaccins encore plus performants vont être développées et testés dans les prochaines années.


L’humeur est donc à l’optimisme?

Nous avons assisté à de beaux succès cette année. GSK Vaccines a démontré l’efficacité d’un vaccin protégeant les plus de 50 ans du zona. La société Sanofi a aussi publié les résultats prometteurs d’un vaccin contre la dengue. Ces succès indiquent que nous assistons probablement à la naissance d’une nouvelle ère en vaccinologie. Des pathogènes réputés complexes et peu contrôlables par les méthodes de la vaccinologie classique peuvent aujourd’hui être contrôlés par des vaccins développés grâce à une connaissance plus approfondie des pathogènes et de leurs interactions avec le système immunitaire. Les pathogènes émergeants représentent également un défi important, de nouveaux vaccins devant être développés et testés sur une période très courte. A cet égard, la démonstration par un large consortium international d’un effet protecteur d’un vaccin contre le virus Ebola est très encourageante. Tous ces résultats sont très stimulants mais il reste encore beaucoup de travail. Nous ne disposons toujours pas d’un vaccin contre le VIH et le vaccin aujourd’hui disponible contre la tuberculose ne possède qu’une efficacité partielle.

Découvrez l'incidence annuelle de la malaria, le VIH, la tuberculose et la dengue, dans l'infographie ci-contre


Les progrès de la vaccinologie sont également prometteurs pour le traitement du cancer. A l’instar des pathogènes complexes, les cellules tumorales échappent aux défenses immunitaires. La compréhension de ces mécanismes d’échappement a permis les succès récents de l’immunothérapie du cancer et stimule également la recherche de vaccins anti-tumoraux.


Chez nous, la vaccination semble avoir éradiqué nombre de maladies au point que certains s’interrogent: est-il encore utile de vacciner?

Oui, la vaccination est toujours indispensable chez nous que ce soit contre la rougeole, la coqueluche ou la poliomyélite, par exemple. Ces pathogènes sont encore en circulation dans le monde même si dans nos pays, grâce à la vaccination, les pathologies qu’ils provoquent sont devenues moins fréquentes ou ont disparu. Comme nous avons pu l’observer au cours des dernières années, une diminution de la couverture vaccinale entraine une réapparition de la maladie et le développement d’épidémies. La démonstration de la sécurité des vaccins est très importante pour promouvoir la vaccination. Cette démonstration a été faite de manière claire pour les vaccins qui sont couramment administrés. Des efforts considérables sont réalisés pour s’assurer de l’innocuité des nouveaux vaccins. Les résultats de ces évaluations sont essentiels pour la décision d’ajouter de nouveaux vaccins aux recommandations.

Découvrez l'incidence annuelle des infections pédiatriques en Belgique avant la vaccination et en 2013: voir infographie ci-dessus à droite


Chaque automne, on voit également réapparaitre le vaccin contre la grippe. Là aussi, la vaccination est-elle impérative? Et efficace?

Le vaccin contre la grippe est efficace et est particulièrement recommandé pour les personnes à risque - notamment les personnes âgées, les malades atteints de pathologies chroniques et les femmes enceintes - ou en contact avec ces personnes fragiles – le personnel soignant en particulier. La grippe saisonnière peut être causée par plusieurs types et sous-types de virus influenza et ceux-ci peuvent changer d’année en année. Cela rend difficile la confection d’un vaccin efficace à 100%. Afin d’améliorer l’efficacité de la vaccination, un vaccin comprenant quatre sous-types fréquents, plutôt que trois, a été rendu disponible depuis cette année. On progresse donc, encore et toujours…

Rappelez-vous

Octobre, novembre...

Chez nous, les premiers froids annoncent la campagne de vaccination contre la grippe…

Sous d’autres latitudes, c’est un autre vaccin qui apparaît, lui, pour la première fois.

L’Agence Européenne du Médicament approuve l’utilisation du vaccin antipaludisme RTS, S, premier vaccin contre la malaria. Une évaluation à large échelle est lancée auprès d’un million d’enfants en Afrique.




Infographie:

Vaccination: en Belgique

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Vaccination: dans le monde

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