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Glaciologue, Frank Pattyn co-dirige le Laboratoire de Glaciologie en Faculté des Sciences où il enseigne. Il a développé de nombreux modèles de calotte glaciaire, capables de simuler le comportement des courants glaciaires et participe à plusieurs projets et réseaux européens sur ces questions.

Il part régulièrement en mission en Antarctique et en Arctique pour étudier les interactions des glaciers et des calottes glaciaires avec les eaux sous-glaciaires.

Découvrez Frank Pattyn dans Dessine-moi la communication.


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Changement climatique en Antarctique et en Arctique, @ULB www.ulb.be/ulb12mois12experts
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Décembre 2015 - Le climat en sommet

Frank Pattyn, Laboratoire de Glaciologie


Frank Pattyn, alors que la COP21 se tenait à Paris cet automne, des climato-sceptiques continuent à faire entendre leur voix. Le climat va-t-il réellement mal?

Je ne veux pas entrer dans une polémique: les données scientifiques le montrent, le changement climatique provoqué par l’homme est une réalité. La température moyenne sur terre calculée sur les 30 dernières années est un indicateur; il y en a d’autres: le réchauffement et l’expansion thermique des océans, le niveau marin, l’état des calottes glaciaires… Les climats ont toujours changé mais ils l’ont fait sur des milliers d’années, l’environnement et les espèces ont eu le temps de s’adapter. Au contraire, aujourd’hui, on assiste à un changement climatique radical en moins d’un siècle!


Qu’observe le glaciologue que vous êtes en Arctique et en Antarctique?

La situation est différente au nord et au sud. En Arctique (pôle nord), le réchauffement atmosphérique est plus élevé qu’ailleurs; année après année, la glace des mers fond, reflétant moins d’énergie vers l’espace et en absorbant plus d’énergie par les océans… En Antarctique (pôle sud), en revanche, l’extension de la glace de mer reste plus stable (et augmente légèrement)... Les phénomènes observés au nord et au sud sont différents et pourtant, ils sont tous deux liés au changement climatique.

Voir infographie ci-contre


C’est-à-dire?

Il fait beaucoup plus froid au pôle sud, l’Antarctique est isolé, " protégé" par des courants marins et atmosphériques qui limitent les échanges avec les régions équatoriales; la fonte des glaces de surface y est donc moins prononcée. Mais parce que le climat change, les vents changent, ils amènent désormais plus d’humidité, plus de neiges… On observe aussi que les glaciers en contact avec l’océan qui se réchauffe, fondent par le bas, ce qui peut entraîner des instabilités.


Revenons à l’Arctique: quelle est la conséquence de cette fonte des glaces?

Il y a moins de glace, la banquise se rétrécit, les tempêtes sont plus nombreuses, la côte s’érode au point qu’aujourd’hui, on doit déplacer des villages entiers; la biodiversité est menacée; etc. Les glaciers fondent, le niveau de la mer monte de 3mm par an! Attention: les océans réagissent lentement, même si demain, nous réussissons à limiter la fonte des glaciers, le niveau marin continuera à augmenter pendant plusieurs siècles encore.


Ca signifie qu’il est trop tard pour réagir?

Non mais il est urgent de réagir! En limitant le réchauffement climatique moyen du globe à 2 degrés Celsius, nous pouvons stabiliser la situation, en d’autres mots, limiter les dégâts… Et c’est primordial! 97% des glaces sur terre se trouvent en Antarctique et en Groenland ; si elles deviennent instables, les conséquences peuvent être dramatiques. C’est pour cela qu’aujourd’hui, notre priorité scientifique est de comprendre et de mesurer ce qui se passe au niveau de ces deux calottes glaciaires. Nous ne pourrons pas réparer les dégâts déjà faits mais nous pouvons éviter certains " tipping points", seuils de changement irréversibles à ne pas dépasser, si nous voulons limiter les effets et être capables de nous adapter…

Rappelez-vous

Samedi 12 décembre.

La Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, COP21 se clôt.

Pendant deux semaines, pas moins de 195 pays se sont réunis à Paris pour conclure un nouvel accord international sur le climat.

Après des négociations serrées, un accord est finalement signé. "Un accord différencié, juste, durable, dynamique, équilibré et juridiquement contraignant", souligne le Président de la COP21, Laurent Fabius.

Plus ambitieux que l’objectif initial visant à contenir l’élévation de la température moyenne de la planète en-dessous de 2 degrés Celsius d’ici 2100, l'accord prévoit de la maintenir "bien en-dessous de 2 degrés par rapport aux niveaux préindustriels" et de "poursuivre les efforts pour limiter la hausse des températures à 1,5 degrés Celsius"...



Infographie:

l'Antarctique et l'Arctique

Cliquez sur l'image pour l'agrandir