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[à l'université]
 
 
 
Ateliers Jeunes Ingénieurs Une expérience du génie

Sorti de sa caverne sous les Monts Brumeux, Gollum s'est habitué à éviter les obstacles dans l'obscurité et fuit la lumière. Penchés sur lui, sept jeunes de 15 à 18 ans armés de fers à souder et de multimètres observent attentivement les réactions de leur " précieux " Gollum. Attention, il ne s'agit pas d'un hobbit échappé du " Seigneur des anneaux " qui aurait voyagé de la Terre du Milieu au bULBot Club, le Club de robotique de l'ULB. Mais bien d'un robot qu'ils ont construit et programmé lors de l'AJI organisé pendant les vacances de Toussaint.

Mais qu'est-ce qui a pu motiver Thomas, Georgios et Zhan-Li à consacrer deux jours de leur semaine de congés aux sciences en s'inscrivant à l'AJI " Gollum, le robot qui fouillait les ténèbres " ? Zhan-Li était poussée par la curiosité, Thomas s'intéressait déjà à l'électronique et Georgios était avant tout attiré par l'action : " Ici, on fait des sciences pratiques ! ".

Les sciences comme loisir

Jean-Marc Sparenberg, chercheur en physique nucléaire théorique et physique mathématique à l'ULB et coordinateur des AJI, sait que le 2e cycle du secondaire est un moment crucial pour l'orientation vers les sciences et les mathématiques. Il souhaite donc chasser la mauvaise image de ces disciplines. " En tant que scientifique, je suis conscient d'avoir une mission à remplir auprès des jeunes : par opposition aux sciences telles qu'elles sont enseignées à l'école, j'ai eu envie de faire ressortir leur côté pratique au travers d'une pédagogie active et leur côté ludique en organisant ces ateliers le mercredi après-midi ou pendant les vacances pour que les jeunes puissent y prendre part sur base volontaire ".

En 1997, un stage de vulgarisation de mécanique quantique destiné aux 15-18 ans, " Le rôle des paradoxes en physique quantique ", était mis au point et animé par Jean-Marc Sparenberg. Depuis, le tout premier stage est devenu l'atelier " Le monde étrange des atomes et des photons " et bien d'autres ont vu le jour. Tous ont lieu dans les laboratoires des campus du Solbosch et de la Plaine et en ce qui concerne l'organisation pratique, les ateliers d'au moins une journée sont gérés par les Jeunesses scientifiques de Belgique, ceux d'un demi-jour sont intégrés au programme du Printemps des sciences organisé par Inforsciences et les AJI les plus courts rassemblent un large public à l'occasion de la journée portes ouvertes de l'ULB.

Futur ingénieur ?

Si aujourd'hui Jean-Marc Sparenberg coordonne les ateliers, il compte sur la bonne volonté des chercheurs et chercheuses de l'ULB - jeunes de préférence, afin que les élèves puissent s'y identifier et, pourquoi pas, envisager des études à la Faculté des Sciences appliquées - pour la mise au point de nouveaux ateliers. Pour ce faire, ils ont la possibilité de se tourner vers les pédagogues du Bureau d'appui pédagogique en polytechnique (BAPP). Ces jeunes scientifiques sont également sollicités pour l'encadrement des participants.

Parmi les " chefs d'atelier ", Michel Osée, chercheur en électronique et micro-électronique, a expliqué le plus simplement possible aux participants de l'atelier de robotique comment assembler les moteurs, les roues, les piles, les capteurs lumineux et de contact destinés à former le squelette et les organes de Gollum et ensuite, comment programmer le processeur pour lui donner la vie. " Ce n'est pas toujours facile de donner des explications simples et claires, même si j'ai été assistant avant de devenir chercheur. Heureusement, la robotique est une discipline 'visible' et concrète, ce qui facilite la vulgarisation ".

Du concret !

Expériences virtuelles de physique quantique, visite d'une centrale nucléaire, course de conduite avec un pilote automatique, stabilisation d'un train avec un gyroscope, conception d'un site Web dynamique, expériences de cristallisation et d'écoulement turbulent, découverte et vérification de la loi du pendule... Les sujets couverts par les onze ateliers sont très variés. Ils abordent l'une des facettes des sciences appliquées et/ou du métier d'ingénieur et permettent toujours le travail et l'expérimentation personnels de chaque jeune.

Comme le précise Jean-Marc Sparenberg, " ce programme est en permanence remis à jour et étendu car les jeunes chercheurs et assistants sont libres de transposer leurs activités de recherche afin de les rendre accessibles aux jeunes grâce à un AJI ". En mars, d'ailleurs, les ados attirés par une approche plus pratique des sciences pourront expérimenter deux nouveaux ateliers tournant autour des interfaces homme-machine et du moteur thermique. D'ici là, les prochains AJI auront lieu dans le courant du mois de février : " Le gyroscope " à l'occasion de la journée porte ouverte du 14 février, " De la fleur de sel aux étoiles de neige " le 19 février et " Le monde étrange des atomes et des photons " les 20 et 23 février.

Amélie Dogot


Depuis 1997, Jean-Marc Sparenberg du Service de physique quantique met au point des ateliers polytechniques à l'attention des élèves du 2e cycle de l'enseignement secondaire. Baptisés " Ateliers Jeunes Ingénieurs " et lancés en 2005-2006 sous l'impulsion du recteur Philippe Vincke, alors doyen de la Faculté des sciences appliquées, ils rassemblent de petits groupes de jeunes autour des sciences appliquées, en leur permettant d'agir, de réaliser et d'expérimenter tout en s'amusant.



Infos : http://www.ulb.ac.be/polytech/aji/aji.html

 
  ESPRIT LIBRE > FEVRIER 2007 [ n°46 ]
Université libre de Bruxelles