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esprit libre

[à l'université]
 
 
 
Refonte des études de pharmacie à l'ULB

Le pharmacien d'officine se voit aujourd'hui confirmé dans son rôle d'acteur principal dans les domaines de l'éducation, de la prévention et de la promotion de la santé. Traditionnellement considéré comme un trait d'union indispensable entre le patient et le médecin, il occupe aujourd'hui une place plus active dans cette relation et est ainsi amené à collaborer à de vastes initiatives en santé publique… Ce spécialiste du médicament reste également primordial dans un monde où les agents thérapeutiques ont atteint un degré de sophistication et de perfectionnement très poussé. En effet, la complexité sans cesse croissante des traitements implique qu'il prenne une part de plus en plus active dans le choix et le suivi de la thérapeutique médicamenteuse. Enfin, la garantie de la qualité même du médicament reste bien nécessaire alors que des impératifs économiques ou l'existence de circuits parallèles amènent nos concitoyens à se tourner vers des médicaments ou traitements bon marché voire non validés.

La formation en pharmacie était jusqu'il y a une bonne vingtaine d'années, très axée sur la préparation et l'analyse du médicament. Cependant, l'explosion des sciences biologiques et tout particulièrement de la biologie moléculaire a fait en sorte que l'on a pu progressivement aborder sous un angle tout à fait différent les pathologies et leur traitement. C'est ainsi qu'une place de plus en plus grande a été réservée dans l'enseignement de la pharmacie aux sciences biologiques, à la pharmacologie (étude du mode d'action des médicaments) et à la physiopathologie (étude du fonctionnement normal et pathologique de l'organisme).

Les dernières évolutions, concrétisées dès cette nouvelle année académique 2002-2003, reflètent des changements encore plus importants qui portent à la fois sur le fond et sur la forme des études. Certains enseignements sont recentrés tandis que de nouvelles formations sont introduites. C'est ainsi, par exemple, que le cours " Étude des médicaments " prend le relais de la " Chimie pharmaceutique " et comprend moins d'aspects analytiques et chimiques… Par ailleurs, des cours comme " Pharmacie clinique ", " Suivi pharmaceutique et relations à l'officine ", " Soins d'urgence " ou " Médicaments issus des biotechnologies " se voient renforcés, voire créés.

La réforme préserve néanmoins " l'unicité " du diplôme de pharmacien. Pas question de faire des étudiants des hyper-spécialistes avant la lettre que l'on obligerait à s'orienter trop précocement de manière définitive, mais plutôt de leur offrir une formation pratique concrète plus variée et plus proche de la très vaste réalité professionnelle. Dans ce but, une période de stage complémentaire de 1,5 mois pouvant se faire dans divers milieux professionnels (officine, industrie, analyse, clinique, recherche, etc.) a été rendue obligatoire tandis que des compléments de formation très variés sont passés en option. À noter aussi que, désormais, les stages " Erasmus-Socrates " sont complètement intégrés dans le programme des études afin qu'ils ne constituent plus une charge supplémentaire pour l'étudiant.

Toutes ces adaptations n'entraînent pas de surcharge de travail pour l'étudiant. Au contraire, le nombre total d'heures de cours théoriques et de travaux pratiques a même été diminué laissant une plus grande place à l'implication personnelle et critique dans une formation à présent mieux adaptée à un métier en pleine mutation. Ainsi qu'en témoignent les nombreux emplois offerts à nos étudiants à la sortie de leurs études, la pharmacie reste plus que jamais une discipline d'avenir. Nous espérons vivement que cette réforme des études les y prépare au mieux de nos possibilités. D'autres évolutions verront encore le jour à bref délai avec la mise en conformité au décret de Bologne et l'introduction d'un cursus bachelier/mastère, matières faisant dès à présent l'objet d'une réflexion avec les responsables des institutions de la Communauté française de Belgique.

Michel Devleeschouwer
Président de l'Institut de pharmacie.

Jean Nève
Vice-président de l'Institut de pharmacie

Même si l'enseignement universitaire est en constante évolution, il est des moments où des réformes plus fondamentales s'avèrent nécessaires, tout particulièrement lorsque la profession elle-même vit des transformations sensibles. Notre Institut de pharmacie a dès lors entrepris à son tour une profonde mutation...



 
  ESPRIT LIBRE > OCTOBRE 2002 [ n°7 ]
Université libre de Bruxelles