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E-Learning : faire rimer " nouvelles technologies " avec " qualité de l'apprentissage "

Cette définition a le mérite d'englober à la fois les aspects technologiques et pédagogiques, mais surtout de les subordonner à une finalité unique : la qualité de l'enseignement. Elle pêche peut-être par une certaine naïveté en ce qu'elle semble considérer cette amélioration comme automatique, alors qu'il n'y a évidemment aucun lien transparent et nécessaire entre l'usage des technologies d'une part (ou l'accès aux ressources, ou la collaboration) et la qualité de l'enseignement, d'autre part.

Il existe aujourd'hui une variété d'outils et de techniques qui participent du e-learning. Face à ce foisonnement, l'enseignant qui désire s'engager dans cette voie doit commencer par s'interroger sur l'amélioration qu'il recherche par rapport à sa situation du moment (en terme d'ingénierie, on parle d'analyse des besoins), et choisir en conséquence la technologie qui répondra le mieux à ses objectifs.

Les atouts de l'e-learning

En quoi l'e-learning peut-il améliorer la qualité de l'apprentissage ? Une première réponse est apportée par ce qui peut paraître comme une boutade : les technologies peuvent avoir un impact positif par le simple fait que l'enseignant qui a décidé de les utiliser se voit forcé de reconceptualiser son enseignement et que cette prise de recul, à elle seule, peut s'avérer salutaire ! Par ailleurs, le recours aux technologies offre des avantages potentiels variés ; je n'en citerai que quatre :

* Abolissant les contraintes spatiales et temporelles, les technologies peuvent (ré)installer une communication entre les enseignants et les étudiants et entre les étudiants eux-mêmes, même dans des conditions difficiles (grands groupes, horaire décalé...).

* L'usage de ressources pédagogiques interactives apporte une solution à l'hétérogénéité des publics : en complément, ou en accompagnement d'autres dispositifs, elles favorisent un enseignement flexible qui s'adapte au niveau de l'apprenant.

* Le multimédia permet d'introduire dans l'enseignement en général - et universitaire en particulier - une référence constante et critique à l'image, ce qui rend l'enseignement plus accessible à des jeunes dont la culture et l'éducation sont largement dominées par des sources 'non-écrites' !

* Enfin, et atout non des moindres, les technologies peuvent faciliter la mise en oeuvre de pédagogies actives (apprentissage par projets, par problèmes...), préconisées voici plus d'un demi-siècle déjà par des auteurs comme Piaget ou Bachelard, et qui sont restées peu exploitées, notamment pour des raisons logistiques.

Où en sont les universités avec l'e-learning? Pour de bonnes raisons (qualité, réponse à des demandes réelles) mais aussi, il faut bien le dire, pour de moins bonnes raisons (marketing, illusions sur les économies d'échelle), toutes les universités du monde se disent engagées dans cette voie. Sur le terrain, la situation est contrastée : on constate cependant, comme le montre une étude récente , que toutes les institutions d'enseignement supérieur évoluent suivant une ligne directrice similaire.

À l'ULB : le CTE

Au départ, quelques précurseurs se lancent individuellement dans des réalisations parfois fort ambitieuses. Peu à peu, ils tentent de convaincre leurs collègues et leur apportent une aide technique. Lorsque les actions se développent et que la bonne volonté des précurseurs ne suffit plus, le service informatique étend ses missions de support pour apporter aux enseignants le support technique nécessaire. Le pas essentiel vers l'institutionnalisation du e-learning est la création d'un service indépendant ou d'une cellule spécialisée au sein du service informatique, dont les tâches dépasseront le seul aspect technique. Ces " centres de ressources " ont des profils variés, mais tous se distinguent par une forte implication dans la formation des enseignants et l'accompagnement pédagogique. Enfin, parallèlement à la création du centre de ressources ou peu après, il reste à l'institution à se doter d'un plan stratégique qui fixe, en matière d'e-learning, des objectifs, des échéances et un budget.

Et à l'ULB ? Dans notre université, nous sommes à la fin du parcours : le CTE (Centre des technologies au service de l'enseignement) existe sous sa forme actuelle depuis 1999 et une réflexion stratégique est désormais initiée au sein de la Coordination des actions pédagogiques (CAP). Les articles qui suivent tentent d'apporter deux éclairages sur la situation actuelle des technologies éducatives à l'ULB.

Françoise D'Hautcourt
Directrice du Centre des technologies de l'enseignement

Edwin  Zaccaï
IGEAT

E-learning : le concept, flou, évoque des représentations très disparates - que ce soit de simples notes de cours sur internet ou des tutoriels complets d'auto-apprentissage. La réalité est cependant plus riche et plus complexe. La commission européenne, en lançant son plan d'action e-learning en 2001, définit le terme comme l' " utilisation des nouvelles technologies multimédias et de l'Internet pour améliorer la qualité de l'apprentissage en facilitant l'accès à des ressources et des services ainsi que les échanges et la collaboration à distance ".



 
  ESPRIT LIBRE > FEVRIER 2004 [ n°19 ]
Université libre de Bruxelles