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Le campus virtuel de l'ULB : cinq ans déjà

C'est riche de ces expériences que le CTE a mis en place, dès 1998, l'Université virtuelle (UV), premier campus virtuel universitaire en Communauté française. Objectif : offrir, au sein d'un portail spécialisé, une large gamme d'outils pour les enseignants qui souhaitent " mettre leur cours sur le Web ", au sens large du terme.

L'UV a démarré modestement, en 1998, avec deux cours pionniers d'Eric Remacle (Institut d'études européennes) et d'Annick Englebert (Philosophie et Lettres). Depuis, le campus virtuel de l'ULB connaît une croissance régulière : un total de 113 cours ont déjà été créés, émanant de la plupart des facultés.

Pour obtenir un environnement de cours en ligne, il suffit au titulaire de remplir un formulaire disponible sur le site de l'UV. Chaque cours est organisé autour d'une page d'accueil qui donne accès à une série de fonctionnalités " à la carte ". Selon ses besoins propres, l'enseignant peut ainsi ajouter à son cours un calendrier, des notes et des documents sous différents formats, des forums de discussion, des tests, des sondages, un espace pour la remise de travaux, etc. Une fois le cours ouvert, les étudiants peuvent y accéder à partir de n'importe quel ordinateur connecté à Internet et équipé d'un navigateur courant.

Un accompagnement méthodologique

Un campus virtuel, cependant, est loin de se réduire à un outil. " Les professeurs doivent concevoir leur dispositif d'enseignement/apprentissage et médiatiser une partie de leur cours autour des ressources offertes par l'environnement technologique (...) ", écrit F. Henri (1) . C'est pourquoi, outre le support et les formations techniques, l'équipe du CTE apporte également tout l'accompagnement méthodologique nécessaire.

Échanges, collaborations, auto-évaluations...

Que font nos enseignants et nos étudiants au sein de l'UV ? Trois exemples illustrent ce qui se passe quotidiennement sur notre campus virtuel.

On sait que la Faculté des Sciences appliquées a entrepris une réforme en profondeur de ses programmes en misant notamment sur la pédagogie par projets, à réaliser en groupes, dès la 1re année. Dans ce contexte, un site a été créé qui reprend toutes les informations utiles (énoncés, tuteurs, etc.) et qui permet aux étudiants de collaborer en ligne autour de leur projet. L'UV, ici, est utilisée avant tout comme plate-forme d'échanges et de collaboration.

L'UV peut également servir à l'(auto-)évaluation. Chaque année, des centaines d'étudiants de plusieurs facultés passent des tests destinés à leur permettre de mesurer leur niveau de départ en anglais. Longtemps, ces questionnaires ont été distribués sur format papier. Les étudiants peuvent désormais s'y essayer sur ordinateur et obtenir leurs résultats immédiatement; les statistiques globales sont, elles aussi, disponibles automatiquement, libérant l'équipe enseignante d'un fastidieux travail de correction et d'encodage.

Enfin, l'expérience menée par H. Jijakli, qui a animé durant plusieurs années, pour les étudiants de 1e candi médecine, un forum de discussion en biologie, montre tout le parti que l'on peut tirer d'outils de communication, particulièrement pour les grands groupes. Le forum a vu passer plus de 500 messages par an et a été suivi par la moitié des étudiants. Au-delà des chiffres, c'est un véritable réseau d'entraide que l'on a vu se développer : la majorité des réponses aux questions posées provenaient... des autres étudiants, l'enseignant n'intervenant que pour confirmer ou rectifier l'un ou l'autre point.

Ces exemples ont le mérite de mettre en lumière un élément important : un cours en ligne participe d'un dispositif bien plus large qui met en scène un ou plusieurs enseignants, des étudiants, des séances présentielles, des ressources, etc. La technologie, vue sous cet angle, ne " remplace " ni le cours traditionnel, ni l'enseignant, ni le livre, pour faire écho à quelques vieux fantasmes. Elle est un élément certes facilitateur, mais en aucun cas central, au service d'un scénario pédagogique qui est sans cesse à réinventer. C'est là que réside le défi essentiel.

Libérat Ntibashirakandi
Centre des Technologies pour l'Enseignement

Eric Uyttebrouck
Centre des Technologies pour l'Enseignement

Si elles ne constituent pas la panacée que les chantres de la techno-utopie prétendent y voir, les Technologies de l'information et de la communication sont de plus en plus utilisées dans l'enseignement. Via nombre de projets régionaux, nationaux ou européens, l'ULB en général, et le Centre des technologies au service de l'enseignement (CTE) en particulier, participent à ce mouvement depuis de longues années par la mise en oeuvre de dispositifs variés d'e-learning.



(1) HENRI, F. (2003). Les campus virtuels, pourquoi et comment. In B. CHARLIER et D. PERAYA (éd.). Technologie et innovation en pédagogie. Bruxelles: De Boeck.

 
  ESPRIT LIBRE > FEVRIER 2004 [ n°19 ]
Université libre de Bruxelles