Bien s'orienter, un enjeu fondamental
" Quelle liberté de choix possède un jeune ? ", s'interroge Yves Roggeman, vice-recteur aux relations institutionnelles de
l'ULB, en ouvrant le colloque. " Les jeunes ont-ils la capacité de décider seuls ? ". Selon lui, l'enseignement a un rôle
fondamental à jouer pour aider au choix de l'orientation.
Il y a 20 ans, on pouvait à juste titre considérer que nos jeunes manquaient cruellement d'informations sur les études et
les professions. Aujourd'hui, on assiste à une surenchère : brochures, salons, portes ouvertes, sites Web... qui ne leur permettent
pas d'y voir plus clair !
" Il faut apprendre aux jeunes à traiter cette information, a souligné Dominique Gilles, car ils méconnaissent le marché de
l'emploi et le monde de l'entreprise ". C'est avec cet objectif qu'elle a créé des modules au sein de l'Université Claude
Bernard de Lyon 1, afin d'aider les jeunes à se positionner pour la recherche d'un emploi. Ces modules obligatoires qui amènent
les étudiants à explorer le terrain professionnel dans une approche assimilée à une démarche de recherche ont d'ailleurs été
repris avec succès par la moitié des universités françaises. Si ce projet est louable, on pourrait regretter son caractère
tardif puisqu'il intervient lorsque les élèves sont déjà engagés dans la voie des études supérieures. Le mérite est néanmoins
d'éviter les remises en question trop tardives, au moment des stages par exemple. Marc Romainville, professeur aux facultés
universitaires de Namur, a raconté l'histoire de cet étudiant en médecine renonçant, une fois confronté à la dure réalité
de la gestion hospitalière, bien trop loin de son " projet mythique ".
Boussole : un accompagnement profitable
Le projet Boussole mené depuis 9 ans par l'Université de Genève démarre quant à lui avec une information approfondie d'élèves
de l'enseignement secondaire pour se poursuivre durant la première année universitaire par un accueil et un encadrement spécifiques
pour ces mêmes élèves. Danielle Maurice, sa responsable, a rappelé que sa mise en place avait résulté d'un constat " d'évaporation
" : 40 % des étudiants de première année à Genève ne terminant pas leur année dans la filière choisie.
Dans la phase d'orientation du projet, les lycéens doivent participer à des séances d'information à l'université, suivre des
ateliers sur leurs aptitudes, leurs goûts, leurs besoins, leurs valeurs... puis effectuer un stage de six demi-journées dans
la faculté de leur choix... Ce qui souvent les amène à modifier leur choix initial. Lors de l'entrée à l'université, les étudiants
sont invités à des ateliers pratiques sur l'apprentissage, la gestion du temps, la prise de notes, la préparation des examens,
la gestion du blocage, etc.
Les étudiants qui participent à Boussole améliorent de 10 % leur taux de réussite par rapport au reste de la population étudiante
et leur taux d'abandon, même en cas d'échec, est faible.
Laisser les jeunes souffler
Rejoignant Françoise Thys-Clément qui se demande pourquoi on ne laisse pas nos jeunes " souffler ", Danielle Maurice a relevé
l'impact positif des années sabbatiques sur les jeunes à la fin de leur secondaire. " Une année de travail ou d'études à l'étranger
pour l'acquisition d'une langue se révèle souvent profitable " a-t-elle souligné.
Marianne Coessens, directrice-présidente de la Haute école de Bruxelles, a insisté sur la nécessité d'aller vers les élèves
et de les amener à parler et à réfléchir à leur projet de vie.
En conclusion, Françoise Thys-Clément a regretté la disparition du contact direct avec les étudiants lors des examens oraux,
rendus aujourd'hui impossibles par la semestrialisation et Bologne. L'économiste a fait le constat qu'on ne dépensait pas
assez pour nos jeunes tout en relativisant, car beaucoup d'élèves étaient finalement " récupérés par l'enseignement supérieur
". Et de se poser enfin les questions essentielles de l'accueil des élèves ayant des problèmes scolaires majeurs et de la
nécessité de créer de bonnes pratiques pour les personnes qui échappent à l'enseignement.
Isabelle Pollet
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Comment permettre aux jeunes de faire le bon choix d'études ? Comment les aider à s'orienter ou se réorienter ? Quelles sont
les étapes nécessaires à la réussite d'une bonne orientation ? Voilà quelques-unes des questions essentielles qui furent évoquées
lors du colloque " L'orientation tout au long de la vie : un tremplin pour la réussite " organisé par le Pôle universitaire
européen de Bruxelles-Wallonie en décembre dernier.
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Un quatrième colloque
" L'orientation tout au long de la vie : un tremplin pour la réussite " est le quatrième colloque organisé à l'initiative
de Françoise Thys-Clément, pro-recteur et directeur du Centre de l'économie de l'éducation et de Monique Verrept, directrice
générale honoraire de l'Instruction publique de la Ville de Bruxelles.
Centrés sur des problématiques communes à l'université et aux hautes écoles, ces colloques ont d'abord été mis sur pied par
la Haute école Francisco Ferrer, avant d'être élargis dès 2002 à l'ensemble du Pôle européen Bruxelles-Wallonie qui regroupe
aujourd'hui douze partenaires.
L'organisation de ce quatrième colloque a été prise en charge par Pierre Lambert, directeur-président de la Haute école Francisco
Ferrer et sa collaboratrice Martine Houben.
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