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Télévie : en blouses blanches et baskets

Le train du Télévie est reparti et avec lui sa récolte de fonds pour progresser contre le cancer et la leucémie de l'enfant. L'ULB, comme toutes les universités de la Communauté française, s'inscrit elle aussi dans cette dynamique. Le dimanche 26 mars, elle vous fixe rendez-vous sur son campus de Parentville à Charleroi pour une grande journée " sports-détente " dont les bénéfices iront au... Télévie. Une journée où grâce à la collaboration de différents partenaires et en particulier de l'Adeps, d'ULB-Sports, de l'Aspub et du Centre de culture scientifique, chacun pourra s'initier à de multiples sports physiques et cérébraux, réussir des " défis " et récolter autant de bonus pour le Télévie.

Du Télévie au FNRS

Mais au fait, à quoi servent ces dizaines de milliers d'euros récoltés chaque année ? " L'argent du Télévie va directement au FNRS : RTL-Tvi a dès la création de l'opération tenu à ce que pas un centime d'euro ne passe par un de ses comptes ", explique Arsène Burny, " parrain " du Télévie depuis ses débuts en 1989, alors qu'il était vice-président de la commission cancérologie du FNRS. Au sein du FNRS, une commission " Télévie " spécifique a été créée : composée d'experts belges et européens, elle examine les différents projets que soumettent les chercheurs chaque année, les classe et sélectionne ceux qui pourront bénéficier du financement Télévie. " Les critères majeurs sont l'originalité du projet et sa faisabilité ", précise Arsène Burny, " l'année dernière, au vu des fonds récoltés, nous avons pu attribuer 35 % des sommes demandées ".

...à l'IMI

Parmi ces projets, celui que coordonne l'IMI (Institut d'immunologie médicale). " Notre projet associe l'ULB, l'ULg et l'Institut Bordet : il se base sur une maladie hématologique pré-maligne, caractérisée par l'expansion monoclonale d'un type de globules blancs, les lymphocytes T ", explique Florence Roufosse, chef d'unité à l'IMI. Son équipe tente d'identifier les signaux favorisant l'activation et la prolifération de ces lymphocytes T ainsi que les mécanismes d'autorégulation négative défectueux, qui pourraient expliquer le développement d'un lymphome chez certains malades. Toutefois, précise Florence Roufosse, " ces patients attirent l'attention médicale avant cette transformation cancéreuse, car ces lymphocytes T produisent une hormone de croissance pour un autre type de globules blancs, les éosinophiles, qui sont très toxiques pour de nombreux organes, tels que le coeur, et les poumons, ce qui engendre des symptômes ".

...à l'IBMM

Autre exemple, celui de recherches menées dans différents laboratoires de l'IBMM (Institut de biologie et de médecine moléculaires) à Charleroi. Classiquement, lorsqu'une cellule est agressée, un système de contrôle s'enclenche : si l'ADN est abîmé, la cellule décide de se suicider. Les cellules tumorales semblent ignorer ces signaux de " suicide " : elles continuent à proliférer malgré des dommages à l'ADN. Plusieurs laboratoires essaient de comprendre comment les cellules cancéreuses résistent aux signaux inducteurs de mort cellulaire. En particulier, d'apoptose et comment ces cellules survivent, comme l'explique Oberdan Léo, de l'IBMM : " Nous étudions notamment un gène dont l'expression est augmentée dans les cellules cancéreuses : l'expression de ce gène semble conférer aux cellules tumorales une résistance aux agents capables d'endommager l'ADN des cellules, comme par exemple les agents pharmacologiques utilisés en chimiothérapie ".

...à Erasme

Et enfin, dernière exemple venu du Laboratoire de neurophysiologie de l'ULB, sur le campus Erasme. Le laboratoire participe à un projet ULg-ULB-UCL visant à démontrer que des cellules souches pouvant être ponctionnées dans la moelle peuvent se transformer en neurones et essaie de comprendre comment elles y parviennent. " Si ces processus étaient avérés et compris, il resterait à envisager de les utiliser dans le cadre d'un traitement : un patient atteint de Parkinson par exemple pourrait se voir injecter des cellules souches de la moelle et remplacer ainsi ses neurones défectueux ", précise Serge Schiffmann, de l'ULB.

À quelques semaines du final Télévie, le chercheur et professeur honoraire de l'ULB et des FSAGX, Arsène Burny dresse déjà un bilan positif : " L'opération Télévie offre un double intérêt. D'une part, elle permet de récolter des fonds qui aideront la recherche à progresser. J'insiste pour dire que si tous les projets soutenus portent sur le cancer, leurs retombées peuvent également concerner d'autres maladies, comme le montre l'exemple des cellules souches : soutenue depuis ses débuts par le Télévie, la recherche sur les cellules souches devrait trouver application dans les prochaines années également dans le traitement d'un infarctus, dans la régénération d'un foie... D'autre part, le second intérêt du Télévie est d'inviter les chercheurs à expliquer leurs travaux et à développer le dialogue indispensable avec le citoyen. Chercher est important mais communiquer sur cette recherche l'est également. Je suis donc convaincu que la meilleure manière de faire évoluer la société aujourd'hui est de favoriser la collaboration entre scientifiques et médias ".

Nathalie Gobbe


Le dimanche 26 mars, différents services de l'ULB proposent une journée " sports-détente " pour faire battre le coeur Télévie sur le campus de Parentville, à Charleroi...



Journée " sports-détente "
au bénéfice du Télévie :
Dimanche 26 mars, de 10h à 16h, à l'ULB - Campus de Parentville. Rue de Villers 227 à 6010 Charleroi.
Infos : Liaison ULB Wallonie, 071 60 02 03 ou 04

 
  ESPRIT LIBRE > MARS 2006 [ n°38 ]
Université libre de Bruxelles