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Je reviendrai à Montréal...

Esprit Libre : Le 28 mai, notre recteur, Pierre de Maret, sera fait DHC de l'Université de Montréal, aux côtés de onze autres personnalités universitaires internationales. Dans quel contexte cet événement est-il organisé ?
Pierre Quertenmont : Cet événement est organisé dans le cadre du 125e anniversaire de l'Université de Montréal. Douze recteurs ont été choisis parmi les universités qui entretiennent des relations privilégiées avec elle. Pierre de Maret sera donc fait Docteur honoris causa, aux côtés de recteurs d'universités comme celle de Bologne, de Freiburg, Mexico, Pékin, etc.

Esprit Libre : Quel type d'échanges l'ULB entretient-elle avec des universités québécoises et canadiennes ?
Pierre Quertenmont : Il y a, tout d'abord, des échanges d'étudiants. Avec le Québec, ces échanges sont bien organisés, dans un cadre similaire à celui de l'Erasmus (rem : cependant, il n'y a pas de bourses extérieures qui permettent de les financer). Nous envoyons et recevons de plus en plus d'étudiants, chaque année. Avec les universités hors Québec, les échanges sont basés sur des accords bilatéraux. Comme par exemple avec la University of British Columbia à Vancouver, qui est en phase de devenir un de nos partenaires privilégiés également. Nous avons décidé avec eux d'échanger des étudiants, comme nous le faisons, mais de façon plus ponctuelle et ciblée, avec quelques autres universités. Il y a ensuite les échanges de professeurs, avec le Québec, avec Ottawa, à Moncton ou en Colombie britannique. Ce type d'échanges naît en général du fait des bonnes relations entre certains professeurs, qui s'invitent mutuellement. Il y a enfin des collaborations de recherche, très nombreuses. La recherche québécoise - et canadienne de manière générale - est de très haut niveau dans de nombreux domaines.

Esprit Libre : Y a-t-il également des formations conjointes ?
Pierre Quertenmont : Il y a en tout cas la volonté d'aller dans cette direction en imaginant des masters conçus de manière à institutionnaliser les échanges d'étudiants et d'enseignants. Au niveau doctoral, nous venons de signer une convention de cotutelle de thèse avec l'Université de Montréal. Cette convention permettra aux étudiants de s'inscrire au doctorat, en même temps, dans les deux universités ; celles-ci leur délivreront un diplôme conjoint à la fin de leur thèse. Leur seule obligation est de passer au moins un tiers de la durée de leur thèse dans l'université partenaire. Cela peut se faire dans une multitude de domaines, notamment en médecine, où les collaborations de recherche sont très fortes, en Histoire, en droit international, etc.

Esprit Libre : En 2003, l'ULB a organisé plusieurs événements avec des universités québequoises : venue de délégations des Universités de Montréal et de Sherbrooke, semaine de l'UQAM. Des opérations à renouveler ?
Pierre Quertenmont : La semaine organisée avec l'UQAM à Bruxelles répondait à une semaine organisée à Montréal avec l'ULB l'année précédente. Elle s'est très bien passée, ce qui nous incite à rééditer la formule, ce que nous ferons, probablement tous les deux ans, avec une université canadienne différente. L'Université de Montréal et UBC (Vancouver) seront donc probablement également à l'honneur dans les années à venir...

Esprit Libre : Peut-on parler de relations privilégiées avec le Québec? Et pour quelles raisons ?
Pierre Quertenmont : Pour des raisons linguistiques et culturelles. Par ailleurs, la Belgique possède sa spécificité par rapport à la France, ce qu'apprécient les Québécois. Dans l'autre sens, le Québec fait également rêver nos étudiants. On peut préciser que l'Université de Montréal, côté francophone, et celle de Colombie britannique (UBC), côté anglophone, sont vraiment nos partenaires privilégiés aujourd'hui. Le recteur part d'ailleurs à la mi-mai avec une délégation de professeurs à Vancouver.

Esprit Libre : Il y a également, depuis plus de vingt ans, des relations particulières qui se sont tissées via le Centre d'études canadiennes...
Pierre Quertenmont : Il a fait et fait beaucoup pour accroître les échanges avec le Canada, en matière de recherche sur le Canada en Histoire, langues, sciences économiques, en anthropologie, etc. Son directeur, Serge Jaumain, est incontestablement " Monsieur Canada " à l'ULB.

Esprit Libre : Vous êtes responsable des relations avec les pays d'Amérique du Nord. Quelle est la philosophie de ces relations ?
Pierre Quertenmont : Nous essayons de recentrer nos efforts sur quelques partenaires choisis, de manière à avoir à la fois des collaborations de recherche, des échanges d'étudiants et de professeurs avec ces universités. C'est également valable pour les autres partenariats dans le monde.

Alain Dauchot


L'ULB serait-elle tombée en amour avec le Québec ? À l'occasion de la visite du recteur Pierre de Maret à l'Université de Montréal où il sera fait Docteur honoris causa, nous avons demandé à Pierre Quertenmont - chargé des relations internationales avec les pays industrialisés hors d'Europe au sein de notre Université - de nous parler de ces liens particuliers qui nous rapprochent de nos cousins canadiens.



 
  ESPRIT LIBRE > MAI 2004 [ n°22 ]
Université libre de Bruxelles