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Jean-Claude Daoust La nouvelle tête de la FEB

Esprit Libre : Qu'est-ce qui vous a poussé à entreprendre des études de droit ?
Jean-Claude Daoust : Après m'être largement consacré aux maths durant le secondaire, je désirais m'orienter vers des études plus généralistes. Le cursus de droit à l'époque offrait à mon sens une formation assez large et moins définie, ce qui correspondait tout-à-fait à mes attentes. C'est d'ailleurs un conseil que je donnerais aux jeunes : choisir des formations relativement généralistes (sauf pour des métiers très spécialisés évidemment) pour pouvoir évoluer plus facilement dans leur carrière ensuite.

Esprit Libre : Quelles étaient vos ambitions au terme de vos études ? Aviez-vous l'intention de travailler dans l'entreprise familiale (Daoust interim) aux côtés de votre père ?
Jean-Claude Daoust : Pas du tout. Je n'étais pas dans cet état d'esprit. J'ai parcouru mon propre chemin, occupant divers emplois. Parmi ceux-ci, le plus intéressant a été la fonction que j'ai eue au sein d'une chaîne de supermarchés spécialisée en électroménager. Je gérais une équipe d'environ 50 personnes, essentiellement du personnel de vente : une tâche assez périlleuse pour mon jeune âge... J'ai pu acquérir une expérience concrète de la vie ainsi que les bases de l'apprentissage de la direction d'un groupe important d'employés.

Esprit Libre : Vous qui avez joué et jouez toujours un rôle important dans la concertation sociale sectorielle, quelles sont d'après vous les qualités essentielles qu'un patron doit posséder ?
Jean-Claude Daoust : L'écoute et la communication. Il est primordial d'être à l'écoute de ce qui se passe au sein de son entreprise. Sans toutefois se " mêler " de tout, il faut savoir entendre les bonnes et les moins bonnes choses.

Esprit Libre : Au cours de ses 51 ans d'existence, votre société d'interim a dû s'adapter aux nombreux changements survenus dans le monde du travail. Est-ce que l'intérim est devenu une nouvelle façon de travailler et donc de s'intégrer dans la société ?
Jean-Claude Daoust : Certainement. L'intérim offre aux jeunes et aux moins jeunes des possibilités intéressantes à plus d'un titre. Il n'est pas toujours aisé de savoir ce qu'on veut faire, même après ses études. Beaucoup se cherchent encore… Une formation universitaire, à mon grand regret, ne permet pas suffisamment le contact avec le monde de l'entreprise pendant les études. Grâce à l'intérim, il est possible de tester différents domaines, de faire ses premières armes et surtout d'étoffer son curriculum vitae. Concernant les plus de 45 ans, retrouver de l'emploi après un licenciement n'est pas si évident. Pour les sociétés d'intérim, ces personnes représentent non pas une main d'œuvre vieillissante, mais bien un personnel très qualifié, enrichi d'une expérience considérable.

Esprit Libre : Vous succédez à Luc Vansteenkiste, arrivé à la fin de son mandat de trois ans. Quels changements comptez-vous apporter au sein de la FEB ?
Jean-Claude Daoust : Je crois qu'en choisissant un patron ne provenant pas du monde industriel classique, mais au contraire du domaine des services, la FEB montre une volonté de changement. Le monde du travail étant un peu ma spécialité, je pense que la FEB veut se montrer attentive et soucieuse de l'évolution de ce secteur et de sa santé. Personnellement, je ne compte pas bouleverser le bon fonctionnement respectable de la Maison. Mes prédécesseurs ont effectué un travail remarquable et je compte perpétuer cette habitude en y apportant toutefois ma touche personnelle.

Esprit Libre : Côté vie privée, quels sont vos centres d'intérêt ?
Jean-Claude Daoust : J'aime le jazz, le roman noir américain… Je suis aussi collectionneur des partitions musicales illustrées par Magritte. Il en a réalisé plus de 80. Il faut savoir que dans les années vingt, Magritte a eu quelques boulots plus " alimentaires " ; il a notamment dessiné des papiers peints, ce qui est assez amusant. J'irai probablement voir l'expo de ses photos, au Palais des beaux-arts (ndlr : jusqu'au 15 mai).

Esprit Libre :
Jean-Claude Daoust :

Esprit Libre : À 25 ans, votre fils Giles est déjà chef de sa propre entreprise, une maison de production de films nommée " Title films ". Apparemment, il a hérité de la vocation de son papa…
Jean-Claude Daoust : (rires) Ah ! Ça je ne sais pas mais ce choix atypique par rapport à ses études correspond néanmoins à mes convictions profondes qui sont de faire ce que l'on aime. N'est-il pas malheureux d'exercer toute sa vie une profession pour laquelle on ne voue aucune passion ?

Rudy Richart


Licencié en droit de l'ULB, Jean-Claude Daoust, figure emblématique de la vie socio-économique bruxelloise, se retrouve aujourd'hui propulsé à la présidence de la Fédération des entreprises de Belgique ; il devient en quelque sorte le nouveau " patron des patrons ". Rencontre.



Table d'affaire : le 30 mai à l'UAE
Jean-Claude Daoust, président de la FEB et administrateur-délégué de Daoust interim donnera une conférence sur le thème : " Les défis de la FEB pour les trois années à venir ".
Heure et lieu : à 12h15, Maison des anciens, campus de la Plaine, bd du Triomphe - Accès 4.
Inscription auprès du secrétariat de l'UAE : 02 650 51 52.
E-mail : uae@ulb.ac.be

 
  ESPRIT LIBRE > MAI 2005 [ n°31 ]
Université libre de Bruxelles