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Nutrition, alimentation et santé : lancement du Groupe de contact FNRS

L'évolution des connaissances scientifiques dans le domaine de la nutrition est une étape clé dans la gestion des pathologies associées au déséquilibre alimentaire mais surtout de leur prévention. C'est pourquoi plusieurs chercheurs francophones viennent de créer un Groupe de contact visant à rassembler les scientifiques de la Communauté française de Belgique en vue d'aborder les questions relatives à la relation entre alimentation et santé.

La science et le plaisir

L'alimentation est une manière personnelle et culturelle de se nourrir et aussi d'assurer les fonctions vitales, tout en contribuant au bien-être de l'individu. Mal équilibrée, elle peut avoir, à plus long terme, des conséquences néfastes sur la santé, allant des maladies cardio-vasculaires à l'obésité. La nutrition, quant à elle, est la science qui, pour prévenir ces effets pervers, étudie les processus permettant aux aliments d'être absorbés puis assimilés dans le corps humain. La recherche des conséquences de l'alimentation sur la santé est une science en plein essor, d'où l'appel du Groupe de contact à une plus grande participation des laboratoires de la Communauté dans des projets de recherche fondamentale dans ce domaine. " De manière générale, notre groupe stimulera une prise en considération de la nutrition, alimentation et santé comme un domaine de recherche à part entière, nécessitant des financements particuliers et une évaluation spécifique ", expliquent ses membres(*) issus du monde académique, scientifique et industriel.

Cinq disciplines et plus...

Ce domaine de la recherche nécessite la convergence de cinq disciplines principales : médecine, sciences pharmaceutiques, sciences vétérinaires, science des aliments, agronomie. Le Groupe de contact s'adresse également à toutes les autres disciplines susceptibles d'éclairer la problématique : l'épidémiologie, la santé publique, la psychologie qui s'intéresse aux comportements des consommateurs, la sociologie qui étudie l'alimentation et sa relation à la société ou encore le droit qui se préoccupe des nouvelles législations protégeant les consommateurs des industries alimentaires. Pour ses membres fondateurs, l'objectif principal du Groupe de contact est de promouvoir les échanges entre les chercheurs de la Communauté française, notamment via l'organisation de colloques qui stimuleront la création de réseaux de recherches. Et peut-être même leur participation à des réseaux plus vastes, d'envergure nationale, voire européenne.

Formations complémentaires

Le Groupe de contact FNRS veut également favoriser la réflexion d'ensemble sur l'enseignement de la nutrition, trop minimal et disparate dans les institutions universitaires et les écoles supérieures de la Communauté Wallonie-Bruxelles. Des formations complémentaires inter-universitaires établissant les liens entre les aliments et la santé sont ainsi envisagées et profiteront des compétences complémentaires présentes dans les différentes facultés de la Communauté.

Hugues Demeuse


" Dieu a fait l'aliment ; le diable, l'assaisonnement ", écrivait James Joyce. Depuis Adam, l'homme pèche par gourmandise, adoptant divers comportements alimentaires, de l'orgie antique à la plus récente " malbouffe ", excès qui ont de quoi inquiéter les nutritionnistes. Un groupe de contact FNRS a récemment été créé pour analyser le phénomène de plus près...



Contacts : Pr Yvan Larondelle, Faculté d'ingénierie biologique, agronomique et environnementale, UCL. Courriel larondelle@bnut.ucl.ac.be
(*) Membres fondateurs : ULg : Antoine Clinquart , Guy Maghuin-Rogister, Alfred Noirfalise et Nicolas Paquot. FUSAGx : Blecker Christophe, Aude Deroanne et André Théwis. UCL : Nathalie Delzenne, Yvan Larondelle et Jean-Paul Thissen. ULB : Jean Nève et Yvon Carpentier. Entreprises : José Bontemps.

Malbouffe chez les jeunes

C'est un fait inquiétant : le nombre de maladies cardio-vasculaires, de cancers, de problèmes de diabète, d'obésité, etc., augmente de façon chronique depuis plusieurs décennies dans nos sociétés industrialisées. L'alimentation est un des facteurs aggravants de ce constat. Rien que chez les jeunes, des études ont montré qu'un quart d'entre eux présentaient un surpoids causé par un déséquilibre alimentaire et le manque d'activité physique, 20 % ont un taux de cholestérol élevé, 50 % ne consomment pas un fruit ou un légume par jour, 10 % mangeraient des frites quotidiennement... Par ailleurs, souvent, certaines mauvaises habitudes alimentaires (fast food, aliments sucrés, chips, boissons gazeuses...) vont de pair avec une sédentarité en augmentation (pratique du sport limitée, augmentation du temps passé devant la TV, ou devant la console de jeux vidéo...).

 
  ESPRIT LIBRE > JUIN 2005 [ n°32 ]
Université libre de Bruxelles