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Appel hennuyer à la solidarité

Taux de mortalité lié aux maladies cardiovasculaires supérieur à la moyenne nationale, espérance de vie plus courte, 36% des décès liés aux maladies de l'appareil circulatoire et 25% aux maladies cancéreuses... Le bilan de santé hennuyer est loin d'être réjouissant. Une situation que connaît bien le professeur Ducobu, chef du Service de médecine interne du CHU Tivoli (La Louvière), conseiller du président et du recteur de l'ULB pour les questions hospitalières.

Depuis de nombreuses années, il collabore avec différentes équipes de recherche, en particulier avec les professeurs Alex Bollen et Nicole Moguilevsky (alors à l'Institut de biologie et de médecine moléculaires, IBMM) et le professeur Michel Vanhaeverbeek (Laboratoire de médecine expérimentale du CHU Charleroi). " Des travaux de recherche sur l'athérosclérose et notamment sur les conséquences de l'excès de cholestérol sont menés depuis plusieurs années et ont abouti à plusieurs publications et communications internationales ", rappelle Jean Ducobu. " Ces études visent à trouver des moyens de détecter précocement les personnes qui risquent de développer un infarctus. Elles cherchent aussi de nouveaux moyens thérapeutiques, comme par exemple bloquer les étapes initiales des dégâts vasculaires. Des brevets ont là aussi été déposés, en vue d'éventuelles applications cliniques ".

Nouveau fonds : le FRMH

Jean Ducobu et Michel Vanhaeverbeek observent que si nombre d'Hennuyers sont malades, le financement de la recherche, lui non plus ne se porte pas très bien : fragilité des statuts, arrêt prématuré de financements privés... La situation n'est guère réjouissante.

Face à ce manque de financement, l'idée a germé de créer un fonds dédié à la recherche biomédicale : le FRMH, Fonds pour la recherche médicale dans le Hainaut. Récemment présenté à la presse, le FRMH compte une poignée d'institutions fondatrices ou partenaires : les acteurs hospitaliers que sont le CHU de Tivoli et le CHU Charleroi-ISPPC, les universités - ULB, UMH, FPMs -, l'Institut de pathologie et de génétique (IPG), l'Observatoire de la santé du Hainaut, l'Institut provincial d'hygiène et de bactériologie.

Premier objectif, bien sûr : récolter des fonds. Les mécènes privés et les institutions officielles seront sollicités pour soutenir financièrement le FRMH. Les patients qui fréquentent les hôpitaux du Hainaut pourront également, s'ils le souhaitent, apporter leur contribution à ce projet solidaire.

Favoriser les interactions

Second objectif du FRMH : fédérer les efforts des hôpitaux et équipes de recherche actifs en Hainaut et favoriser les interactions indispensables entre chercheurs et cliniciens, entre recherche fondamentale et application clinique. " Une des retombées potentielles étant de stimuler la qualité scientifique des hôpitaux et donc d'améliorer la qualité des soins apportés à la population ", insiste Jean Ducobu.

Plus concrètement ? Le fond s'est doté d'un comité scientifique composé d'experts des universités belges francophones (UCL, ULg, ULB, UMH) et de l'Université de Lille 2. Ce comité donnera avis au Conseil d'administration sur les projets de recherche soumis par les jeunes scientifiques (médecins et non médecins). Restera alors le choix par le Conseil d'administration du FRMH, des meilleurs projets selon les priorités et moyens disponibles...

Un mode de fonctionnement assez classique finalement, au point qu'on peut s'interroger sur l'opportunité de créer un fonds " de plus ". " Le FRMH a ses spécificités. Il veut aider des chercheurs, plus particulièrement après leur thèse, à poursuivre leurs travaux en Hainaut et il veut favoriser l'interface entre hôpitaux hennuyers et équipes de recherche fondamentale. Enfin, si l'ULB, le CHU Charleroi et le CHU Tivoli y jouent un rôle moteur évident, le fonds est susceptible de soutenir tout projet de recherche biomédicale, sans a priori ni appartenance privilégiée ", explique Jean Ducobu. Avec une priorité : soutenir les projets de recherche centrés sur les maladies les plus fréquentes en Hainaut telles que les maladies cardiovasculaires, le diabète, l'hypercholestérolémie même si d'autres thèmes de recherche (en immunologie, cancérologie, pneumologie, neurologie, etc.) pourront être intégrés dans la stratégie du FRMH.

Nathalie Gobbe


Aider la recherche biomédicale en Hainaut ? L'objectif est devenu action avec la récente création du Fonds pour la recherche médicale dans le Hainaut, le FRMH. Ou quand l'appel à la solidarité est lancé dans une province...



En savoir plus :
Dr J. Ducobu
CHU Tivoli - 7100 La Louvière
064 27 61 11 ou frmh@chu-tivoli.be

 
  ESPRIT LIBRE > JUIN 2005 [ n°32 ]
Université libre de Bruxelles