Coopération scientifique avec la Chine
Le rôle des universités
En Chine, le onzième plan quinquennal (2006-2010) confirme une nouvelle stratégie. Lentement mise en place depuis quelques
années par le gouvernement chinois, elle consiste à développer un modèle de croissance basé sur la connaissance et l'innovation.
En effet, la Chine a compris les limites considérables qu'implique le statut d' " atelier du monde " en termes de dépendance
des connaissances générées par les pays développés, à la pointe de l'innovation. L'importance que prennent les droits intellectuels
dans des produits à haute valeur ajoutée, tels que les ordinateurs, font que le fabriquant chinois ne garde qu'une partie
faible du profit. La Chine a donc besoin de générer sa propre connaissance et pour cela elle investit massivement dans l'amélioration
de son système de recherche.
La part consacrée aux activités de recherche et développement (R et D) augmente sans cesse, passant de 0,7 % en 1998 à 1,4
% en 2005 : à ce rythme, l'objectif officiel d'atteindre 2 % en 2010 semble réaliste. Quoi qu'il en soit, le niveau actuel
est déjà supérieur à celui d'une vingtaine d'États membres de l'actuelle Union européenne, parmi lesquels on peut compter
l'Italie, l'Espagne ou l'Irlande. Certes, le financement n'est qu'un moyen, mais le fait est que les résultats sont au rendez-vous.
Dans toutes les bases de données qui recensent les publications scientifiques mondiales, la Chine est désormais placée au
coude à coude avec l'Allemagne, se disputant la quatrième place mondiale (après les États-Unis, le Japon et le Royaume-Uni).
D'après les résultats préliminaires d'une étude commandée par la Délégation européenne de Beijing auprès de l'ISI (Institute
Systems and Innovation Research) de Fraunhofer, la part de la Chine dans le total des publications scientifiques est passée
de 2,7 % en 1997 à 6,6 % en 2004, pour finalement atteindre 9 % du total des publications en 2006.
Ces performances extraordinaires ne doivent pas faire oublier des déficits structurels que le système de recherche chinois
mettra encore quelques années à résoudre. De l'absence de chercheurs senior avec une expérience étendue dans la gestion (absence
due aux ravages de la Révolution culturelle) jusqu'à l'hémorragie constante des meilleurs étudiants, en particulier vers les
États-Unis, qui oblige l'État à des offres généreuses pour les récupérer, en passant par un système d'éducation et de travail
très hiérarchique, basé sur l'apprentissage massif et qui, de l'aveu de nombreux décideurs Chinois, inhibe la créativité,
sans oublier une crédibilité meurtrie par la multiplication de cas de malhonnêteté scientifique.
Malgré ces obstacles considérables, il est certain que la Chine est en train de prendre, à grande allure, la place qui correspond
à une grande puissance économique dans la communauté scientifique internationale. Ceci semble non seulement inéluctable, mais
encore souhaitable et constitue aussi une chance pour le développement du savoir, et celui de l'Europe en particulier.
Comment le système de recherche européen peut-il suivre cette évolution, s'y accommoder et en tirer au bout du compte un avantage
compétitif ?
L'Union européenne dans son ensemble tout comme les États membres individuellement ont développé leur coopération scientifique
avec la Chine. Si les coopérations bilatérales occupent une place prépondérante, il n'est pas moins vrai que le Programme-cadre
de Recherche et Développement (PCRD) est devenu au fil des ans un instrument puissant de cette coopération. Au long de sa
sixième édition (2002-2006), plus de 200 projets enregistrent une participation de chercheurs chinois, ce qui fait de la Chine
le second pays tiers le plus impliqué dans le PCRD, après la Russie.
Mais ces efforts sont-ils suffisants ? En analysant le nombre des co-publications scientifiques entre chercheurs chinois et
ceux d'autres pays, force est de constater que l'Empire du Milieu collabore davantage avec les États-Unis et les pays d'Asie-Pacifique
qu'avec l'Europe. Qui plus est, cette tendance s'accentue au fil des années. En effet, par rapport au nombre total des co-publications
de la Chine, la part de celles avec les États-Unis est en augmentation constante, passant de 36 % en 1997 à 40 % en 2006,
l'Asie-Pacifique maintient la même tendance, passant de 29 % à 33 %, alors que la part de celles avec l'Europe a souffert
d'une chute de 7 points, de 34 % à 27 %.
Comment expliquer que, malgré l'effort soutenu de l'Europe en faveur d'une coopération avec la Chine, le poids de l'Europe
se réduise ? Un élément de réponse pourrait se trouver dans la faiblesse relative des coopérations universitaires avec la
Chine. Car c'est à travers les universités et en particulier la mobilité d'étudiants et de chercheurs que l'essentiel des
liens internationaux se bâtit au fur et à mesure. Dans ce domaine, la concurrence nord-américaine est redoutable : la très
forte attirance exercée par les universités US sur les étudiants et chercheurs chinois est le facteur fondamental, ajouté
à une longue tradition des échanges, qui leur permet d'établir ces collaborations riches et durables qui font encore défaut
dans les relations entre l'Europe et la Chine.
Le véritable talon d'Achille de la coopération scientifique entre la Chine et l'Europe semble donc être la mobilité des étudiants
et des chercheurs, et les universités européennes ont un rôle majeur à jouer pour y remédier. Plusieurs initiatives doivent
rapidement être mises en place pour permettre les contacts entre les hommes. La délégation de la Commission européenne travaille
actuellement à l'élaboration d'un programme de bourses pour que des jeunes chercheurs européens puissent passer en Chine le
temps nécessaire pour se familiariser avec le mandarin et entrer en contact avec le monde de la recherche chinois. Mais cela
ne suffira certainement pas. Le Ministère chinois de l'Éducation a annoncé un programme pour 2007 de 7.000 bourses qui permettra
à des étudiants post-universitaires chinois de partir à l'étranger. Pour l'instant, tout donne à penser qu'une écrasante majorité
de ces boursiers va traverser le Pacifique.
Quelles sont les raisons qui se cachent derrière ce déséquilibre ? De fait, l'Europe de la connaissance n'a rien à envier
aux États-Unis. En prenant comme mesure le nombre des publications scientifiques, l'Europe dans son ensemble devance même
les États-Unis. Ce fait est bien connu des autorités chinoises qui sont prêtes à favoriser les échanges avec l'Europe. Reste
un problème fondamental, lié à un déficit d'image et d'exposition. Les 20 et 21 octobre prochains à Pékin aura lieu, dans
le cadre du programme Asia-Link, un grand évènement pour donner aux universités européennes une plus grand visibilité en Chine
(European Higher Education Fair : www.ehef-beijing.org.cn). Ce sera également une bonne opportunité pour se questionner sur
l'attractivité de l'Europe universitaire et la question de la mobilité de chercheurs.
Georges Papageorgiou Responsable de la section Science, Technologie, Énergie et Environnement
Délégation de la Commission européenne auprès de la Chine et de la Mongolie
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Tout un chacun est désormais au courant des impressionnantes performances économiques de la Chine depuis trois décennies :
cette année encore elle devrait connaître une croissance économique supérieure à 10 %. Ceux qui pensent toujours que la Chine
aurait l'intention de pérenniser un modèle de compétitivité basé sur la main d'oeuvre bon marché et des grands investissements
en infrastructures, sont mal informés. Explications.
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Avertissement :
Les vues exprimées par l'auteur de ce texte ne doivent pas être considérées comme reflétant la position officielle de la Commission
européenne
Échos de l'UAE Congo
La " guerre " de Kinshasa et ses bombardements aléatoires, qui terrorisèrent les habitants de la commune de la Gombe (regroupant
surtout les grandes administrations) et de celles immédiatement avoisinantes et provoqua nombre de morts et blessés les 22
et 23 mars derniers hantent encore les mémoires. Les choses ne sont plus les mêmes depuis lors et cela malgré l'expérience
d'événements similaires (quoique moins violents) en août et novembre de l'année dernière. Ce contexte difficile est celui
dans lequel travaille la nouvelle équipe ayant repris depuis mars dernier la gestion de l'espace ABC (dont 4 anciens de l'ULB),
symbole de maintien des liens d'amitiés entre Belges et Congolais. Le 8 mars dernier, la présidente de notre UAE au Congo,
Caroline Landu , à présent vice-présidente de l'ABC, fut la cheville ouvrière d'une cérémonie organisée à l'occasion de la
Journée de la femme.
C'est une cérémonie d'un tout autre genre qui mobilisa nos Anciens le 30 mars, les camarades d'André Tshivuadi ayant décidé
de commémorer la mémoire de ce vieux poil décédé quelques semaines auparavant en Belgique, en présence des siens, qui furent
très touchés par l'initiative, orchestrée par un autre vrai poil, autrefois membre des " Truands ", Antoine Nanga, qui comme
à l'accoutumée mena tout cela avec grande maîtrise, conjuguant émotion, solennité et simplicité dans un équilibre alliant
beauté, force et sagesse.
Dentistes: premier rendez-vous des cercles d'Anciens
Le premier 'Rendez-vous des Cercles d'Anciens' des universités de l'UCL (Cercle Odonto Stomatologique de l'Université catholique
de Louvain), de l'ULg (Association des Dentistes de l'Université de Liège) et de l'ULB (Association des Dentistes de l'ULB)
a eu lieu le 24 mars dernier. Il a réuni de nombreux participants et a bénéficié d'interventions scientifiques de qualité.
Les Anciens issus des trois universités francophones ne s'étaient plus retrouvés de la sorte depuis bien longtemps. Ce fut
chose faite grace à l'initiative du président de la Société de médecine dentaire, et grace à la motivation des présidents
des cercles : Nathalie Lenoir (COSUL), Jean-Claude Dabee (ADULg) et Pierre Vermeire (ADUB).
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