Jeunes chercheurs à la rencontre de lauréats du Nobel :
Stanislas Goriely (ULB) y était
Esprit libre : Vous êtes parmi les huit scientifiques nommés chercheurs qualifiés à l'ULB, en cette rentrée académique. Présentez-vous en
quelques mots
Stanislas Goriely : Médecin de formation, j'ai d'abord envisagé de poursuivre une spécialisation en pédiatrie. En réalisant mon mémoire en immunologie
sous la supervision du professeur Michel Goldman, j'ai toutefois très vite compris que je devais choisir entre la clinique
et la recherche. Et j'ai choisi : j'ai postulé à une bourse du FNRS afin de réaliser une thèse de doctorat. En recherche,
vous titillez votre curiosité, vous apprenez constamment, vous vous remettez en question à tout instant : c'est passionnant.
Mon sujet de thèse était étroitement lié à la pédiatrie puisqu'il portait sur l'étude du système immunitaire néonatal.
On sait que les nouveaux-nés et les jeunes enfants sont particulièrement susceptibles aux infections. J'ai étudié les bases
cellulaires et les mécanismes moléculaires responsables de l'immaturité de la réponse immune en début de vie. Ces observations
m'ont conduit à poser des questions plus fondamentales sur la régulation des gènes impliqués dans la réponse immune. Je poursuis
aujourd'hui cette recherche au sein de l'Institut d'immunologie médicale de l'ULB, l'IMI.
Esprit libre : Cet été, vous avez été invité à participer à la 57e rencontre des lauréats du prix Nobel à Lindau. Une première pour vous
?
Stanislas Goriely : Une première pour moi, mais aussi pour la Belgique qui était présente pour la première fois à cette rencontre réputée qui
réunit pas moins de 500 jeunes chercheurs venus du monde entier. Le FNRS a proposé une liste de jeunes chercheurs, le comité
organisateur y a retenu quelques noms. Côté Communauté française, nous étions deux : j'ai eu la chance d'être un de ces deux
chercheurs sélectionnés, aux côtés d'une chercheuse de l'ULg.
Esprit libre : Quel est l'objectif de cet événement prestigieux ?
Stanislas Goriely : C'est l'occasion pour de jeunes chercheurs de rencontrer des lauréats du prix Nobel, dans une discipline déterminée. Cette
année, 18 de ces lauréats étaient présents. Nous avons pu assister à leurs conférences sur des thèmes qui allaient de l'immunologie
à la neurologie en passant par la cristallographie. Un des intérêts de ces exposés est qu'ils permettaient de replacer les
découvertes dans un contexte historique et de cerner leur incidence sur la pratique médicale et la recherche. Nous avons également
participé avec eux à des tables rondes sur des sujets scientifiques mais aussi sur des thèmes plus généraux tels que la place
de la science dans la société.
Esprit libre : Qu'avez-vous principalement retenu de cette rencontre ?
Stanislas Goriely : Ces quelques jours étaient bien sûr très intéressants pour sa propre " culture générale ". C'est surtout aussi l'occasion
de prendre du recul ; de s'interroger sur ses propres motivations ; d'échanger les points de vue, les questions, les ambitions
ou les visions avec des chercheurs du monde entier au début de leur carrière scientifique comme moi. Nous avons également
appris des lauréats eux-mêmes : j'ai notamment pu discuter avec Rolf Zinkernagel, prix Nobel pour ses recherches en immunologie
et avec Craig Mello, un des lauréats de l'année dernière. Au-delà de leur expertise scientifique, les lauréats nous aident
aussi à relativiser ce qu'est la vie du chercheur au jour le jour ; ils expriment une certaine forme de sagesse. Que ce soit
entre jeunes chercheurs ou avec les lauréats, cette rencontre est une formidable opportunité d'échanges tant scientifiques
qu'humains.
Nathalie Gobbe
|
Cet été s'est tenue à Lindau la 57e Rencontre des lauréats du Prix Nobel. Pour la première fois, la Belgique était représentée à cette rencontre dédicacée cette année aux lauréats en médecine et
en physiologie. Stanislas Goriely, nouvellement nommé chercheur qualifié au sein de l'IMI y participait. Impressions
|
La relève
En cette rentrée académique, l'Université intègre dans son corps académique 8 nouveaux chercheurs qualifiés et 3 premiers
assistants. Leurs activités de recherche se situent dans des secteurs variés des sciences exactes, sciences humaines et sciences
médicales (une plaquette présentant leur carrière scientifiques et leur thème de recherche peut être obtenue sur demande auprès
du Département des relations extérieures, Communication recherche, 02 650 92 03 ou ndath@ulb.ac.be).
Chercheurs qualifiés
En Faculté de philosophie et lettres : Kenneth Bertrams, Aude Busine
En Faculté des sciences appliquées : Mauro Birattari
En Faculté des sciences : Nicolas Chamel, Thomas Gilbert, Axel Kleinschmidt
En Faculté de médecine : Stanislas Goriely, Alexandra Van Keymeulen
Premier assistant
En Faculté des sciences psychologiques et de l'éducation : Lotta De Coster
En Faculté des sciences sociales, politiques et économiques - SBS : Jean-Benoît Pilet
En Faculté des sciences : Thierry Visart de Bocarme
|