Ambiance de rentrée
En haut du Janson, une banderole réclame la revalorisation des salaires et des conditions de travail du personnel. Quelques
tracts sont distribués, " suivant une coutume bien établie " comme le dira le recteur un peu plus tard dans son discours.
Pourtant l'ambiance du grand auditoire est plutôt feutrée, genre musique classique, bouquets de fleurs et jolies boules de
plantes vertes. Le Janson est un peu moins rempli que d'habitude mais les bisous claquent, les mains se serrent joyeusement,
on se fait de grands gestes des bras d'un bout à l'autre de la salle. Finalement, quand les membres du Conseil d'administration
viennent prendre place sur l'estrade, le joyeux brouhaha s'apaise. Quelques toux. Et c'est reparti pour un tour.
Fidèle à ses engagements
Premier à prendre la parole : Robert Tollet, le président du Conseil d'administration. Il évoque notamment les " chantiers
du changement ", un vaste processus de réflexion et d'action dans lequel l'ULB s'est engagée pour continuer de faire face
à l'accroissement et à la diversité des missions dévolues à une université moderne. Pas facile de résumer une année d'ULB,
surtout quand elle fut riche en événements scientifiques et en récompenses nationales ou internationales : Robert Tollet s'en
est bien tiré, tour à tour grave, jovial ou ironique. Il faut dire que l'exercice lui était familier : c'était sa huitième,
et dernière, rentrée. Bilan : " Le mandat de président est étonnant, et détonnant, mais extrêmement enthousiasmant. ". Salve
d'applaudissements.
Philippe Liégeois, chercheur en économie, fut le suivant à passer derrière le micro. Il s'exprimait au nom du corps scientifique
et du personnel administratif, technique, de gestion et spécialisé (PATGS). Il rappela notamment à quelques éminences souriantes,
mais jusqu'à présent un peu sourdes, qu'il était de plus en plus urgent de revoir le financement des universités. Faute de
quoi, elles ne pourraient plus " continuer à concilier ouverture démocratique et performances ". À noter que Philippe Liégeois
termina son allocution par un sympathique salut à Robert Tollet : " Cet homme-là a su écouter et fut, je crois, droit et particulièrement
fidèle à ses engagements, ce qui nous exaspéra parfois, mais qui l'honore. "
Troisième et avant-dernier orateur : Axel Bernard. Il est étudiant en droit. Il est un des représentants étudiants au Conseil
d'administration. Ceux-ci, comme d'ailleurs avant eux Philippe Liégeois, se disent inquiets des dérives possibles du " processus
de Bologne ", qui vise à harmoniser les cursus éducatifs en Europe. Pour eux, Bologne risque de mener vers une " marchandisation
de l'enseignement supérieur ". Axel Bernard s'est dit également inquiet de ce qu'il estime être les " conséquences désastreuses
" que pourraient avoir pour les étudiants la " surenchère des pôles universitaires ".
Spécialisation et coopération
La séance académique de rentrée se termine toujours par un discours du recteur. Très attendu. Très politique. Il y faut du
brio, du souffle, de l'élan, de la pugnacité et
une bonne dose d'humour afin de sortir de leur léger assoupissement celles
et ceux qui ont perdu l'habitude de rester assis dans un auditoire pendant deux heures. Cette année, à en juger par les nombreuses
mines réjouies de connaisseurs en pleine dégustation, le cocktail mitonné par Pierre de Maret fut carrément revigorant. Son
texte avait pour titre " Promouvoir " : " Le catalogue de ce que, dans son fonctionnement interne ou dans son rôle vis-à-vis
de la société, l'université peut et doit promouvoir est fort long. (
) Combien de temps les grandes universités belges continueront-elles
à vouloir rester des universités complètes ? L'avenir n'est-il pas, face à la concurrence et confrontées à des évaluations
de la qualité de plus en plus exigeantes, à une spécialisation et, simultanément, à une coopération accrue dans les domaines
très spécialisés ? "
Finalement, comme chaque année, tout le monde a chanté le Semeur, notre Marseillaise à nous
Comme chaque année ? Pas tout
à fait. La chorale de l'ULB réunie pour la circonstance chantait juste et bien. C'était très beau. Mais du coup, nous, les
amateurs qui généralement braillons le Semeur main sur le cur, sans trop de souci musical, on était un peu intimidés. Pas
grave : on va tous s'inscrire à la chorale !
Nicolas Van den Bossche
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La séance solennelle de rentrée de l'ULB a eu lieu le 20 septembre. Pour le président Robert Tollet, c'était la dernière d'un
mandat qu'il a dit avoir trouvé " extrêmement enthousiasmant ".
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