Chaque année, quelques jours après la reprise des cours, autorités, professeurs, chercheurs, personnel de l'ULB, étudiants et personnalités se réunissent à l'auditoire Janson pour la séance de rentrée académique.

Parmi les politiques présents, on reconnaissait, entre autres, Philippe Busquin, Joëlle Milquet, Armand De Decker, Anne-Marie Lizin, Hervé Hasquin, ainsi que Françoise Dupuis et son successeur à l'Enseignement supérieur, Marie-Dominique Simonet.

Après les hommages aux membres disparus de la communauté universitaire, Laurent Hublet, premier orateur du jour, s'est exprimé au nom des étudiants administrateurs. En cette période de grands changements dans le monde universitaire, il a réaffirmé leur attachement à un enseignement public soutenu financièrement par le politique, où le savoir ne se monnaie pas, et où les différents acteurs unissent leurs efforts pour optimiser les conditions d'apprentissage. Il a également souligné l'importance des libertés, à travers la lutte contre l'extrême-droite, l'accès aux études et l'indépendance face au financement privé. Enfin, avant de conclure sur les devoirs de vigilance, d'action et d'information des administrateurs, Laurent Hublet a appelé aux échanges avec les étudiants de l'Académie Wallonie-Bruxelles.

Conscientisation, participation, argent

Pierre Van den Dungen, pour le personnel scientifique et le personnel académique, technique, de gestion et spécialisé (PATGS), a souhaité attirer l'attention sur deux thèmes : la conscientisation et la participation, qui doivent s'épanouir au coeur des universités et des académies. Assistants et chercheurs viennent d'ailleurs de décider la constitution d'une fédération interuniversitaire, désirée à l'image d'un groupe - d'aimable - pression. Son objectif premier sera de voir débattu publiquement de la carrière des chercheurs et assistants. Quant au PATGS, il aspire à nouer des liens forts avec ses collègues d'autres institutions, sans pour cela perdre les valeurs de sa Maison.

Jean-Louis Vanherweghem, président du Conseil d'administration, a quant à lui tenu à féliciter la réussite et la renommée que se forge l'ULB grâce à ses représentants primés dans les domaines les plus variés. Il regrette cependant le manque de moyens accordés au décret " Bologne ", et le refinancement toujours retardé des universités. Jean-Louis Vanherweghem s'est cependant réjoui d'un climat syndical serein dans des négociations pourtant parfois délicates, avant de conclure sur les anniversaires célébrés au cours de l'année à l'École de santé publique et à l'Institut d'études européennes, et les succès de l'implantation à Charleroi et du Tutorat.

Devoir

Dernier tribun du jour avec sa leçon inaugurale sur le thème " Devoir ", le recteur Pierre de Maret nous a rappelé que, dès notre plus jeune âge, la notion de " devoir " nous entoure. À l'école ou dans son sens absolu. Citant le Littré, sur la logique du don et du contre-don, " Tout homme a deux devoirs à accomplir, le premier envers soi-même : s'instruire, et le second envers ses semblables : les instruire ", Pierre de Maret estime que si l'Université n'a pas la prétention de résoudre les crises de notre époque, il est essentiel qu'on lui permette de continuer son oeuvre de réflexion et de critique libre. Pour ce faire, il réclame lui aussi aux gouvernants de donner à l'Université les moyens de son indépendance et de son fonctionnement, afin d'assurer son rôle de carrefour intellectuel pour l'ensemble de la société. Aux étudiants, il rappellera enfin leur devoir de ne pas seulement se demander ce que l'Université peut faire pour eux, mais aussi ce qu'ils peuvent faire pour l'Université.

En clôture de cette séance, les étudiants vêtus de leurs habits folkloriques ont descendu les marches du Janson pour se mêler à l'assistance, et reprendre en choeur un " Semeur " gaiement entonné. La soirée s'est ensuite achevée par un verre de l'amitié servi au Grand hall, permettant aux orateurs de se désaltérer, et aux convives de commenter à souhait les différentes interventions.

Laurent Cortvrindt

La main verte
Les rentrées académiques offrent également la possibilité aux zygomatiques de s'exprimer. Cette année, Jean-Louis Vanherweghem s'est chargé de déclencher l'hilarité générale en faisant lecture d'un arrêté du défunt gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale. Celui-ci a proclamé la sauvegarde du châtaigner sis 44 avenue Jeanne, et stipule que l'ULB " est tenue de maintenir son ensoleillement et son alimentation en eau, de soigner ses plaies, d'enlever les branches mortes et de ne mettre à son voisinage ni feu, ni substances nocives, ni panneau publicitaire, ni poubelle, ni roulotte, ni caravane ". L'arrêté signale encore que cet individu (sic) serait, dans la région, le treizième plus gros de son espèce et que son effet esthétique est indéniable, notamment lors de son odorante floraison.