Vers une impulsion nouvelle des liens belgo-libanais
Cités, régions, groupes d'origines multiples qui les composent se caractérisent par des particularités propres, et leur conscience
de soi est forte, ancrée dans les profondeurs des terroirs et de l'Histoire. Cette conscience a forgé des personnalités robustes
qui se sont associées en une vie commune voulue ou acceptée. Une véritable interaction s'est ainsi instituée entre deux mouvements
complémentaires, mais complexes : la volonté de maintenir le consentement de tous, et simultanément, le très fort attachement
de chacun à sa personnalité singulière. Cette interaction entre les appartenances et les interdépendances ont composé des
ensembles d'une grande richesse nés du mouvement perpétuel de l'unité et la diversité. Les phénomènes d'acculturation divers
se sont ainsi développés sur un terreau propice et fécond.
Consensus ou conflits
Parentés, voisinages, proximités et exiguïté des territoires ont aussi donné au facteur humain une importance primordiale,
et celui-ci a joué un rôle essentiel dans l'invention des modèles institutionnels et des règles de la vie commune. Celle-ci
ne pouvait être construite, d'évidence, que sur le consensus, c'est-à-dire par l'adhésion de tous à un modèle d'organisation
et d'échange, lui même en perpétuelle réinvention. Elevée sur les principes démocratiques, la vie institutionnelle en est
à la fois l'expression, l'outil et le fondement. Mais le consensus n'exclut pas la conflictualité, et le désaccord en est
même, d'une certaine façon, l'une des conditions de naissance. Le rôle du citoyen en devient dès lors primordial. Les dynamiques
de sécularisation en sortent renforcées, et les valeurs inspirées de l'humanisme séculier se consolident. Au Liban elles associent
des mouvements appartenant à l'ensemble des communautés et viennent irriguer la volonté de vivre ensemble.
Étudiants libanais formés en Belgique
Les liens mutuels liant la Belgique et le Liban, se sont développés avec vigueur, autant sur les plans économiques, qu'humains
ou culturels. Nombreux sont les Libanais qui ont choisi la Belgique, cet autre pays de la francophonie, pour leurs activités,
et les universités belges ont accueilli des milliers d'étudiants. La communauté libanaise est une composante dynamique de
la vie du Royaume. Un très riche réseau s'est ainsi tissé, et l'ULB y occupe une place centrale. Sciences pures, sciences
expérimentales, sciences sociales et humaines, il n'est pas une discipline qui n'ait accueilli et formé des étudiants libanais.
Les liens ainsi construits, soutenus par les diplômés de retour au Liban, peuvent être l'outil d'un approfondissement maîtrisé
et valorisé des relations entre les deux pays.
Après l'été tragique...
Après ses tragédies l'Europe favorise maintenant les mouvements d'association apaisés. La Belgique en bénéficie et joue dans
la construction européenne un rôle essentiel. Le Liban évolue, pour sa part, dans une zone de fortes turbulences.
La Belgique y est désormais présente par un fort contingent de démineurs, contribution généreuse et hautement symbolique de
la volonté d'aider au retour de la vie après les dernières hostilités tragiques de l'été 2006. L'ULB et ses anciens, belges,
libanais et belgo-libanais peuvent donner l'impulsion de coopérations innovantes et plus approfondies entre les deux pays.
Car, comme la Belgique, le Liban est un pays hautement symbolique dans son environnement régional.
Rudolf El-Kareh Sociologue et politologue, Association belgo-libanaise pour un Liban laïque
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La Belgique et le Liban ont en commun plusieurs singularités qui en forgent la personnalité. Nés à près d'un siècle d'intervalle,
ils ont été façonnés autant par leur propre Histoire que par les convulsions de leur environnement. L'été 2006 et le conflit
qui s'est déroulé au Liban a mis plus que jamais en évidence la nécessité de renforcer nos liens. C'est l'objectif poursuivi
par l'association belgo-libaniase pour un Liban laïque.
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