Le citoyen se trouve bien démuni pour comprendre les informations qu'il reçoit, pour les critiquer et surtout pour en mesurer les enjeux. Il lui manque souvent un minimum de culture scientifique pour pouvoir se forger sa propre opinion. Les dossiers scientifiques hebdomadaires mis en ligne par ActuSciences, avec l'appui des chercheurs de l'ULB, aident à combler cette lacune. La mobilité en ville, l'agriculture européenne, la problématique des OGM autant de sujets traités par ActuSciences qui peuvent être relus à la lumière du développement durable.

De quoi parle-t-on ?

Le concept de développement durable est défini en 1987 dans le rapport Brundtland, issu de la Commission mondiale pour l'environnement et le développement, comme " un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs". Ainsi, à l'idée de développement mesuré uniquement en termes de PIB, s'intègrent des notions de bien-être des personnes, d'accès à l'éducation, de protection de la santé, de durabilité de l'emploi, de sécurité économique et de préservation des ressources naturelles.
Les termes de développement durable sont devenus familiers, mais les liens entre les notions qu'ils recouvrent demeurent obscurs : tantôt confondu avec la protection de l'environnement, tantôt avec l'aide au développement ou encore perçu comme un combat à mener contre les modes de développement modernes.

Et au niveau européen ?

Depuis 2003, toute nouvelle proposition communautaire doit être en accord avec les décisions du Conseil européen de Götteborg (2001) et intégrer les dimensions économique, sociale et écologique pour rencontrer la stratégie de développement durable. Lors de la proposition relative à la récente réforme de la Politique Agricole Commune (cf. dossier ActuSciences), l'effort financier consenti au développement rural a augmenté au détriment de la politique de marché. Par ailleurs, à partir de 2005, l'aide accordée aux agriculteurs sera strictement conditionnée au respect des normes en matière d'environnement, de sécurité alimentaire, de santé animale et végétale et de bien-être des animaux, ainsi qu'à l'exigence du maintien de toutes les terres agricoles dans des conditions agronomiques et environnementales satisfaisantes. Des mesures sympathiques auxquelles certains agriculteurs disent ne pas pouvoir survivre...

L'agriculture intensive...

L'agriculture et l'élevage intensifs ont sans doute des effets nocifs sur l'environnement, mais ce n'est pas aussi simple : des effets positifs peuvent exister aussi. Ainsi, le cheptel bovin nourri avec des aliments concentrés utilisés dans l'élevage intensif émet moins de méthane suite au processus digestif qu'avec de l'herbe pâturée de l'élevage extensif. Or, les émissions de méthane d'origine digestive représenteraient 20% de la production totale de méthane à l'échelle mondiale, contribuant ainsi au réchauffement de la planète.

...et les OGM

Il n'est pas simple de mesurer l'impact des OGM sur la santé ou l'environnement. Nous manquons de données scientifiques à ce sujet du fait de l'introduction récente de ces cultures. Ainsi, c'est au cas par cas qu'il faut aborder les risques écologiques que représentent les OGM et les comparer avec les autres solutions. On ne peut apprécier de la même manière les risques de toxicité ou l'effet sur les écosystèmes présentés par une variété modifiée génétiquement pour produire une toxine insecticide, une substance aux vertus médicinales ou pour s'adapter au milieu semi-désertique. (cf. dossier OGM dans ActuSciences).

Le développement durable présente l'exemple idéal pour montrer l'importance d'outils comme ActuSciences tant pour préciser des notions qu'afficher la différence d'opinion. En l'occurrence, ce que présentent les ONG et les agences gouvernementales doit être clairement montré. C'est ainsi que le citoyen pourra se forger une idée utile à sa prise de décision...

Jesus Millor
ActuSciences

Mohamed El Aydam
ActuSciences

Coordinatrice de la cellule Inforsciences : Marie José Gama