[page précédente]    [sommaire]    [page suivante]  
esprit libre

[UAE]
 
 
 
PRIX UAE

François Hainaut, étudiant en 5ème année d'Ingénieur Civil à l'ULB, a remporté cette année le Prix UAE pour un projet collectif visant à réaliser dans le cadre de l'ONG " Quinoa " une action de reboisement dans les Andes équatoriennes. Nous publions ci-dessous le texte qu'il nous a fait parvenir à ce sujet :

Voir le monde autrement :

Qui ne rêve pas de s'évader dans des pays lointains afin de découvrir d'autres cultures ; qui encore ne se pose pas de questions en rapport avec la société dans laquelle nous vivons. Le tourisme classique offre rarement, même si la destination est éloignée, la possibilité d'une vraie découverte de la culture, du mode de vie des gens sur place, ou encore de leurs difficultes quotidiennes.

L'ONG Quinoa offre la possibilité pour des personnes de tout âge de partir dans un pays en voie de développement afin de partager ce quotidien, tout en apportant une forme d'aide à certaines communautés.

C'est dans cette perspective qu'un projet d'une durée d'un mois environ a vu le jour, entraînant en son sillage 10 jeunes, dont votre serviteur, issus de divers coins de la Belgique. Ce projet, en Equateur, consistait en la plantation de 20 000 arbres dans la chaîne des Andes, à 3200 mètres d'altitude, en vivant à l'intérieur d'une communauté rurale. En amont, le groupe a débuté la préparation dès le mois de novembre, élaborant une stratégie de récolte de fonds, participant à des ateliers d'éducation au développement et se questionnant sur les aspects concrets du projet.

L'achat des plants était en effet financé grâce à notre récolte de fonds. Aussi, cette partie pas toujours très agréable mais indispensable du projet a démarré rapidement, s'appuyant sur les idées du bord trouvée par les membres du groupe : vente de lasagnes (500 vendues, si si !), de chaussettes , recherche de sponsors et de dons de particuliers, organisation d'une soirée (150 personnes). Au final, nous avons récolté plus que les 4000 € nécessaires au projet et ce surplus a permis de soutenir d'autres projets Quinoa dont le financement était déficitaire.

La préparation d'un chantier consiste également à se livrer à une interrogation sur le pays de destination ainsi qu'à la participation à des ateliers d'éducation au développement : un article, une video pemettaient d'élargir le débat. Le prolongement naturel fut un weekend de rencontre et de sensibilisation aux différents aspects de la coopération au développement. L'implication réelle d'un chantier comme celui auquel nous participions n'a pas non plus été oubliée. Ce week-end m'a vraiment touché au plus profond et a modifié nombre d'idées que j'avais sur le sujet. Quinoa travaille avec des permanents d'une rare compétence.

La préparation même du projet s'est faite par des activités avec pour objectif de souder le groupe, notamment, un week-end à la ferme près de Liège pour se rendre compte que la réalité que l'on pressent dans les pays du Sud existe également à une distance plus proche qu'on le pense, chez nos propres agriculteurs.

L'ONG équatorienne qui nous accueillait (le Centre d'Etude et d'Action Sociale qui défend le droit des indigènes et la reforestation dans la province de Chimborazo, autour de Riobamba), avec laquelle Quinoa collabore étroitement, a merveilleusement géré notre arrivée.

Cette communion d'éléments nous a permis de découvrir un autre monde, une autre culture et une qualité d'accueil extraordinaire de ces gens. Qu'ils travaillent au sein de l'ONG équatorienne, ou qu'ils vivent accrochés dans la montagne et descendant vers les marchés.

L'ONG nous a d'abord montré son fonctionnement dans la pépinière qui lui appartient. Ensuite, pendant 3 semaines, dans un paysage magnifique au milieu de la haute montagne, la journée, nous plantions les arbres répartis dans les familles de la communauté (c'est lourd les jéricanes d'eau). A midi, invités par les familles, nous partagions le repas chez eux. Le soir, autour du feu ou d'une guitare, nous chantions ou parlions, les choses simples mais belles de la vie. Ce projet a permis aux indigènes de la communauté de Pichan Grande de se sentir soutenus et ils continuent à l'être par le CEAS. Plus concrètement, grâce aux arbres plantés, l'érosions qui rongeait chaque année leurs terrains va se ralentir.

Je ne peux raconter tout ce que cela m'a apporté dans ces quelques lignes mais je ressens beaucoup d'émotion en pensant à tout les sentiments partagés. Le monde est différent pour moi à présent.

François HAINAUT
Lauréat du Prix UAE 2002 - 2003

Prix UAE 2002/2003 - FRANCOIS HAINAUT



 
  ESPRIT LIBRE > DECEMBRE 2003 [ n°18 ]
Université libre de Bruxelles