Au revoir Monsieur le délégué...
Esprit Libre : Quel rôle le délégué du gouvernement doit-il jouer au sein de l'ULB ?
Daniel Vanderzeypen : Le commissaire - s'il s'agit d'une université de la Communauté française - ou le délégué - s'il s'agit d'une université libre
- du gouvernement voit sa tâche fixée par un décret de loi sur le contrôle des institutions universitaires. Premièrement,
notre responsabilité consiste à contrôler les diverses actions et décisions prises par les autorités des universités. Nous
nous inscrivons donc dans un concept de références à un ensemble de lois et de décrets qui gèrent l'ensemble de ces institutions,
en veillant donc à la légalité des décisions prises. En cas d'estimation de non conformité, le délégué possède le droit d'introduire
un recours devant le gouvernement. Cette requête pourra aller jusqu'à la suspension si elle est acceptée. Secondement, le
délégué doit accorder son aval pour toute dépense supérieure à 16.000 effectuée par l'université.
Esprit Libre : Comment avez-vous envisagé votre mission ?
Daniel Vanderzeypen : Mon prédécesseur vouait un attachement prononcé à la Lettre, et donc, au respect strict des textes. Sortant de l'enseignement,
où j'avais notamment assumé la fonction de sous-directeur, j'ai souhaité inscrire ma fonction dans le rôle moderne d'un inspecteur.
Le contrôle devait bien entendu demeurer un élément indispensable, mais je voulais l'entourer d'une démarche d'accompagnement
et de conseil. Je me suis donc inscrit dans un concept de dialogue et de mise en relation avec les personnes, en ne demeurant
pas un observateur passif. J'ai ainsi intégré l'action et le développement du dynamisme poursuivi par mon institution.
Esprit Libre : Quels en sont les niveaux essentiels de relations ?
Daniel Vanderzeypen : Le plus important reste sans conteste les inscriptions. Il faut savoir que l'université tire ses ressources du nombre d'étudiants
régulièrement inscrits. Ces étudiants doivent donc être en règle administrativement, car chaque dossier refusé équivaut à
une perte de financement. Comme il incombe au délégué de prendre la décision finale quant à leur acceptation, j'ai mis en
place, dans ma démarche d'accompagnement, une structure de contrôle de tout les dossiers (ndlr : plus de 15.000 par an). Citons
encore les visas pour les budgets et les marchés publics, ainsi que le contrôle des recrutements. Le délégué peut également
jouer un rôle de référent, de par ses connaissances de la législation, dans le cadre de la mise en place de projets spécifiques
aux différents services de son institution. Notre fonction s'avère en définitive relativement vaste. Aujourd'hui, je crois
passer à mon successeur un flambeau qui brille des feux de la cordialité et de la bonne entente. Au cours de mon mandat s'est
en effet instauré un climat de respect mutuel mais surtout de transparence entre le délégué et les actions des autorités de
l'ULB. C'est ainsi que j'ai pu conduire mes onze années sans déposer le moindre recours, grâce à la discussion et à une concertation
préalables aux décisions.
Esprit Libre : Exercez-vous quelconques responsabilités en-dehors de l'université ?
Daniel Vanderzeypen : Tout d'abord au Collège des commissaires et des conseillers, dont la mission consiste à s'inscrire dans une démarche de collégialité
par rapport à l'ensemble de tous les contrôles. Là, le commissaire peut jouer un rôle d'interface et de sensibilisation aux
différents problèmes que connaît son institution. Et lors de nos relations avec les ministres, nous pouvons également faire
apparaître les difficultés particulières rencontrées par nos maisons.
Laurent Cortvrindt
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Le premier décembre, Daniel Vanderzeypen a quitté sa fonction de délégué du gouvernement auprès de l'ULB, afin d'exercer pleinement
son rôle de bourgmestre. Avec ce départ, c'est une page entière de l'histoire de notre université qui se tourne. Tout au long
de ses onze années de bons et loyaux services, il aura en effet marqué bien des esprits, grâce à une personnalité rigoureuse
et une méthode de travail novatrice. Rencontre avec un homme passionné.
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...et bienvenue à Laurent Despy
Licencié en Journalisme et Communication à l'ULB lors de la promotion de 1990, Laurent Despy est aujourd'hui âgé de 39 ans,
marié et père de trois enfants. Il a débuté sa carrière en janvier 1991 en tant que professeur de morale, et par un poste
d'attaché au service de presse de Philippe Busquin, à l'époque ministre des Affaires sociales, avant d'en devenir par la suite
son porte-parole pendant huit ans. En octobre 1999, Laurent Despy rentre au Parlement de la Communauté française, en tant
que secrétaire politique du groupe socialiste. Il poursuivra dans le milieu grâce à diverses fonctions au sein des cabinets
de Rudy Demotte et de Christian Dupont. C'est donc en décembre 2003 qu'il succède à Daniel Vanderzeypen au poste de délégué
du gouvernement auprès de l'ULB. Ne cachant pas la filiation qui le lie à celui-ci, il affiche immédiatement la volonté de
poursuivre sur les traces de son prédécesseur.
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