Deux questions à...
Esprit Libre : À quels types de problèmes sont confrontés les professeurs aujourd'hui ?
Martine Dorchy : Tout d'abord, les incivilités, les insultes, répondre de manière inacceptable à un enseignant, ne pas faire ce que l'enseignant
demande, se lever ou sortir de la classe pendant le cours... Voilà les violences les plus fréquentes. Ce qui fait la différence
avec il y a 20 ans ? Ce sont des élèves qui ne se contrôlent plus. Ils peuvent être tout à fait charmants pendant 5 ans,
puis soudain, ils éclatent, souvent pour des choses bénignes. Et ils ne savent pas se dominer, s'autogérer, pris dans leur
impulsion de violence.
Esprit Libre : Quelles seraient les première mesures à prendre ?
Martine Dorchy : Si je prends l'ensemble des écoles en discrimination positive, et prioritaires, certaines fonctionnent mieux que d'autres
: ce sont celles où l'on est parvenu à établir une certaine discipline, des règles. Mais les moyens manquent. Il faudrait
des normes préférentielles d'encadrement : faire en sorte qu'il y ait moins de 20 élèves par classe par exemple.
C'est également en mettant des petits projets en place qu'on y arrivera. Avec une équipe dynamique et un chef d'établissement
qui en veut. À chacun alors de trouver les projets qui stimuleront les élèves. Il faut recréer le sentiment que l'on vit à
l'école et pas que l'on y survit... Créer un sentiment d'appropriation de l'école, rendre les élèves fiers de leur établissement.
Alain Dauchot
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...Martine Dorchy, qui était jusqu'il y a peu coordinatrice des préfets pour la zone de Bruxelles, réseau de la Communauté
française. À ce titre, elle a été confrontée aux problèmes de violences dans les écoles, s'occupant notamment de retrouver,
si possible, une école pour les élèves mineurs exclus.
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