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esprit libre

[coup de projecteur]
 
 
 
Le point de vue du recteur de la VUB

Quel est le principal défaut du système tel qu'il est actuellement d'application côté flamand? Pour la Flandre, le système des quotas (ndlr: répartissant le nombre d'attestations INAMI: 40 % aux Francophones, 60 % aux Néerlandophones) a montré ses limites. Si ce ratio est maintenu, dans vingt ans on comptera toujours plus de médecins côté francophone que néerlandophone. Le chiffre de 700 est devenu trop faible par rapport aux besoins en médecins, généralistes ou spécialistes. Ce nombre global devrait être recalculé sur base de critères plus actuels (féminisation, travail partiel, etc.). C'est d'ailleurs un point de vue que l'on commence à partager du côté de l'Exécutif fédéral. Il faudrait donc le modifier.

Vous faites le même constat pour ce qui concerne les ratios délimitant le nombre de généralistes par rapport aux spécialistes? Le ratio de 43 % généralistes / 57 % spécialistes fixé par arrêté royal (30 mai 2002) devrait être changé. Il oblige à limiter le nombre de spécialistes à 240 par an et d'augmenter à 180 le nombre de généralistes en Flandre. Le système d'examen d'entrée tel que nous le pratiquons du côté flamand ne nous permettra jamais d'atteindre le quota théorique auquel nous avons droit. Actuellement, environ 390 étudiants par an sont comptés dans les facultés flamandes. C'est à dire, un déficit de 30 médecins par an. Or, que va-t-il se passer si l'on relève en 2006 de 700 à 900 le nombre de médecins ayant droit à une attestation INAMI et sortant des universités, à savoir 540 étudiants (60 %)du coté flamand ? Vu la période de latence infligée par l'examen d'entrée, on se dirige donc irrémédiablement vers un déficit chronique.

Quelle serait dès lors la solution pour sortir de l'impasse? Je pense que le moment est venu de supprimer purement et simplement cet examen d'entrée car il est devenu un réel handicap à l'amélioration de notre système de santé.
Par ailleurs, la Commission européenne est en train de finaliser une directive précisant que les médecins travaillant en milieu hospitalier ne pourront plus dépasser 48 heures / semaine. Aussi bonne soit cette mesure, qui, dans l'absolu, doit permettre une meilleure qualité des soins donnés, elle va rendre plus aigu le problème du manque de médecins dans les hôpitaux.

Alain Dauchot

Cécile Sztalberg

Recteur de la VUB, Benjamin Van Camp est également l'ancien doyen de la Faculté de médecine de cette université. C'est donc avec une attention toute particulière qu'il analyse la problématique du numerus clausus en Communauté flamande.



 
  ESPRIT LIBRE > MARS 2003 [ n°10 ]
Université libre de Bruxelles