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L'IBMM, coeur du biopôle

" Si on n'investit pas dans la recherche fondamentale, on risque de saper les bases du développement économique ". L'avertissement pour le moins clair est d'Henri Capron, professeur d'économie régionale à l'ULB. C'est qu'il n'y aura " spin-off " - le fruit - que s'il y a innovation, elle-même ne pouvant naître que d'une invention - les racines de l'arbre -, souvent issue d'un faisceau d'intuitions et de corrélations démontrées, quelque part dans un laboratoire. Henogen, première spin-off de l'ULB sur l'Aéropole née au sein du Service de génétique appliquée, Euroscreen - élue entreprise de l'année en 2003 - issue de l'IRIBHM (Institut de recherche interdisciplinaire en biologie humaine et moléculaire) ou encore Delphi Genetics, venue des laboratoires de génétique évolutive, de génétique des procaryotes et de biologie du développement de l'IBMM en sont autant d'illustrations.

Parmi ses axes de reconversion, les biotechnologies jouent un rôle important à Charleroi. Grâce au soutien de la Région wallonne et de l'Europe, grâce à l'investissement majeur de l'ULB, grâce à la volonté politique de la ville, s'y développe aujourd'hui un biopôle qui - et c'est un atout majeur - comprend tous les acteurs de la chaîne, depuis la recherche fondamentale jusqu'à l'entreprise, en passant par le valorisateur. Coeur de ce biopôle : l'Institut de biologie et de médecine moléculaires (IBMM).

Découvertes

Depuis leur arrivée sur l'Aéropole de Charleroi, en 1999, ses 250 chercheurs, héritiers des professeurs Jeener, Brachet, Chantrenne, Thomas et Dumont, ont fait la Une des médias à plusieurs reprises. Rappelons-nous...

Le Laboratoire de physiologie moléculaire de la cellule a découvert que l'ammonium, un ion responsable de dégradations importantes chez l'homme, s'il est présent à trop forte concentration, était transporté par une des protéines du groupe sanguin rhésus. Les chercheurs ont ainsi mis en évidence la fonction de ces protéines.

Quelques mois plus tard, l'Institut de recherches interdisciplinaires en biologie humaine et moléculaire découvrait que des souris déficientes pour le gène SHIP 2 étaient hypersensibles à l'insuline. Il montrait ainsi que SHIP 2 agissait comme un frein sur la cascade de signalisation de l'insuline.

En octobre 2002, le Laboratoire de biologie du développement s'offrait les colonnes de l'Académie des sciences des USA : ses chercheurs avaient obtenu des résultats démontrant chez la souris qu'une mutation du gène de l'alpha-foetoprotéine est une cause d'infertilité féminine. Le parallèle avec la femme était ouvert.

En mars 2003, c'était le Laboratoire de parasitologie moléculaire qui était mis à la Une : ses chercheurs identifiaient le facteur destructeur des trypanosomes naturellement présent dans le sérum humain et étudiaient comment poison et antidote interagissent.

Voici quelques semaines, enfin, le Laboratoire de génétique de l'évolution terminait l'analyse moléculaire du programme de reproduction en captivité des tortues géantes des Galapagos, réintroduites sur l'île Espanola. À cette occasion, il mettait en évidence la faible variabilité génétique de ces tortues et donc, à long terme, leur faible probabilité de survie.

Publications et Prix

Les publications, baromètre de la production scientifique des chercheurs, ne manquent pas à l'IBMM. C'est évident. Les prix et récompenses non plus d'ailleurs. Nous n'en retiendrons qu'une, pami les plus récentes : le Prix du Centre d'études Princesse Joséphine-Charlotte qui a récompensé les travaux de Carine Van Lint sur le système immunitaire et le traitement du sida.

Évidemment, ce faisceau de compétences ne se traduit pas automatiquement en un nouveau médicament ou un nouveau vaccin. Au-delà de l'intuition, au-delà de la démonstration, il faudra poursuivre... Tester encore et encore. Avant d'arriver éventuellement à une application possible. Là bien sûr, les partenaires - au premier rang desquels le réseau hospitalier et les valorisateurs économiques tel BioVallée - ont un rôle-clef à jouer.

L'installation prochaine de l'Institut d'immunologie médicale - IMI - à côté de l'IBMM est aussi un atout évident : les collaborations scientifiques existent déjà entre équipes de l'IBMM et de l'IMI. Elles ne pourront que se développer et aider le " biopôle " à se positionner dans l'Espace européen de la recherche.

Nathalie Gobbe


De la maladie du sommeil au sida, en passant par le diabète, les chercheurs de l'Institut de biologie et de médecine moléculaires - IBMM - explorent... Leurs publications sont reconnues internationalement. Leurs avancées sont manifestes. Désormais, Charleroi s'affiche comme pôle des sciences du vivant.
http://www.ulb.ac.be/ibmm



À votre santé !
Dès le 9 mars, l'ULB en Wallonie aura sa bière.Une bière ambrée, très rafraîchissante ; les connaisseurs reconnaîtront la touche de coriandre... Une initiative clin d'oeil aux 10 ans de l'ULB à Charleroi.
Infos : Liaison ULB Wallonie - 071 60 02 03 ou 04 - wallonie@ulb.ac.be

 
  ESPRIT LIBRE > MARS 2004 [ n°20 ]
Université libre de Bruxelles