IN MEMORIAM
Diplômé de la Fac. de Médecine de notre Université en 1957, Jacky (ainsi que chacun l'appelait) fut un étudiant actif : délégué
d'année, chargé des plans de stage. Aussitôt sorti, il lance les banquets annuels de sa promotion. Il avait organisé le prochain
ce 6 mars à la Maison des Anciens. Mais il en a décidé autrement. Malade, il a abordé avec clarté et sagesse une dure réalité,
précisé ses options et sa conduite, souhaité faire le deuil de sa vie avec objectivité, sérénité et dignité ce 13 janvier
2004.
" BRISER LA LOYAUTE, C'EST TRANGRESSER UN TABOU ", dit Guy Haarscher.
Cette phrase, lourde de symbolisme et de réflexions naissantes, aurait pu servir d'épitaphe à notre Ami.
Toute sa vie, il fut loyal : vis à vis de son Université par une démarche noble, critique et sans compromissions ; vis à vis
de ses amis par un témoignage constant de sa générosité, du respect de la parole donnée, tout en restant, une fois de plus,
critique et intansigeant à leur égard ; vis à vis de ses patients par une attention de chaque instant, mais demeurant farouchement
hostile à toute incartade dont les patients sont souvent friands ; vis à vis de son métier par un désir permanent de se perfectionner,
d'apprendre.
Généraliste à Auderghem, il choisit d'étudier également la médecine du sport. Surveillant un haltérophile : S. Reding, il
ira jusqu'à l'accompagner aux jeux olympiques de Munich, seul médecin présent parmi les haltérophiles du monde.
Depuis quelques mois, il s'était mis en tête, afin d'aider les malades, de créer une structure de soins palliatifs. Elle vient
de se concrétiser.
Cette dernière réalisation est le fruit de mûres réflexions, dont j'eus le privilège de pouvoir discuter avec lui : " la dignité
de fin de vie ". Edoniste, joyeux, sociable, amical, il estimait cette fin trop abandonnée aux collatéraux ou au hasard. Il
serait intéressant que notre faculté, nos psychiâtres, nos psychologues, se posent la question de savoir ce qui se cache dans
le laps de temps situé entre le diagnostic fatal et ce que nous appelons " rémission à 5 ans
". Quel prix est-on prêt à payer
pour cette hypothétique rémission ?. Souffrance physique, souffrance mentale, obsession morbide, peur de ce futur, relations
avec les proches et la société pour X chances sur Y
!. Cette question que d'aucun jugera inconvenante, l'est probablement
pour les jeunes mais beaucoup moins pour les seniors. Et c'est ainsi que nous retrouvons l'idée de Jacky : la dignité de fin
de vie.
Il légua son corps à la science.
De 1990 à 1993, il fut Président de l'UAE avec J.-P. Bastin (90-92) puis A. Kutgan (93) comme secrétaire et M. Golberg (90-92)
puis A. Niemegeers (93) comme trésorier.
Il a laissé à l'UAE et à la Maison une profonde impression de bonheur, de joie de vivre, agrémentant ses apparitions par d'innombrables
plaisanteries, dont il était le premier à rire bien avant la fin de sa narration.
La disparition de Jacky laissera à l'Union, à l'Université, à ses amis, un grand vide. D'ores et déjà, tout comme pour Jill
et nous, son absence est remarquée et pleurée dans toutes les organisations qu'il aimait fréquenter.
Jean SAS Ancien Président UAE (1981-1984
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