Student conférence à Amsterdam : l'identité européenne en débat
Esprit Libre : C'était la troisième " Student conference " organisée dans le cadre d'UNICA. Quel est l'objectif de ces rencontres ?
Justine Lacroix : L'UNICA rassemble les universités implantées dans les capitales européennes, ce qui représente environ 1,300.000 étudiants...
Le but est de favoriser les échanges entre les étudiants et les collaborations entre les institutions. C'est aussi une ouverture
vers les pays d'Europe centrale et orientale, une manière d'accélérer leur intégration dans le réseau universitaire européen,
dans le cadre de l'esprit Bologne. Pour nos étudiants, c'est l'occasion de se confronter à d'autres formes de débats et à
d'autres méthodes de travail que celles pratiquées en Belgique. Ensuite, en tant qu'institution universitaire, il est important
d'être présent et d'avoir ainsi l'occasion de démontrer la qualité de nos enseignements..
Esprit Libre : Comment avez-vous sélectionné la délégation qui représentait notre Université à Amsterdam ?
Justine Lacroix : Cette année, nous n'avons pu informer que les étudiants inscrits en SOCO. En principe, seuls pouvaient postuler les étudiants
inscrits en licence. Il fallait, en effet, s'assurer qu'ils aient la maturité et le niveau de connaisance nécessaires pour
participer à ce type de débat. D'autre part, pour assurer une certaine égalité entre les participants, les étudiants de troisième
cycle n'étaient pas, en principe, autorisés à participer. Suite à un désistement , nous avons fait une exception et avons
demandé à Sophie Heine, inscrite en ADES, de participer à cette rencontre.Tous les candidats devaient maîtriser l'anglais,
la langue de la conférence, et manifester un certain intérêt pour les enjeux liés à l'identité européenne. Notre délégation
était donc composée d'un étudiant inscrit en 1re licence à Solvay, d'un autre issu des Sciences économiques, de deux en Sciences
politique et, enfin, de Sophie.
Ce type de conférence a lieu tous les deux ans. Pour 2006, nous ferons une campagne d'information plus étendue qui s'adressera
à l'ensemble des étudiants de l'ULB. L'idée serait de susciter des candidatures de philosophes, de linguistes, etc. Sachant
qu'au final, il n'y aura quand même que cinq places... Nous essaierons également de travailler plus en concertation avec nos
homologues de la VUB qui ont aussi envoyé cinq étudiants à Amsterdam.
Esprit Libre : Comment se sont déroulés les travaux de cette conférence ?
Sophie Heine : La question de l'identité européenne a été abordée en dix sous-thèmes : migration intra-européenne et mobilité économique,
économie de la connaissance et cohésion sociale, utilisation de l'anglais comme lingua franca, entrée de la Turquie dans l'Union
et identité chrétienne de l'Union, etc. L'idée étant de réfléchir à chacun de ces thèmes en groupes, de faire des propositions
de scénarios dans le cadre de forums. Moi, j'étais dans le forum " Immigration et rascisme ". Il y avait un représentant par
pays dans chaque forum. Chacun devait s'exprimer en anglais. Ceci dit, les travaux ont fonctionné avant la conférence au travers
de discussions dans le cadre de forums sur internet, où nous nous sommes confrontés avant de nous rencontrer physiquement.
Esprit Libre : Cette rencontre d'étudiants semble avoir fonctionné sur base d'une méthodologie très professionnelle...
Sophie Heine : C'est exact, et c'est en partie cela qui était intéressant. Nous devions élaborer des scénarios pour le futur. On nous avait
demandé, avant la conférence, d'imaginer ce que serait la situation des dix thématiques dans dix ans, en se mettant dans la
peau d'un journaliste, d'un homme politique, etc. Nous avons ensuite travaillé sur cette base au sein des forums, en essayant
d'établir deux scénarios : celui du pire, et le meilleur... Se mettre d'accord n'a pas toujours été facile ! À la fin, chaque
forum a présenté ses conclusions en séance plénière. Tout était très organisé, méthodique, minuté. C'était même parfois un
peu trop dirigiste. Dans mon forum, il y avait par exemple deux grands thèmes : la question de l'immigration au sein de l'Union
et la question des frontières. Nous devions décider selon deux axes, l'un négatif, l'autre positif, et établir quatre scénarios
possibles. Certains devant défendre un scénario qui ne leur plaisait pas... En fait, c'était vraiment un jeu d'acteurs, un
jeu de rôle... À la fin, un jury a délibéré pour élire le forum qui avait été le plus pertinent.
Esprit Libre : Connaissez-vous le prochain thème ?
Justine Lacroix : La prochaine conférence se tiendra en 2006 à l'Université Pierre et Marie Curie (Paris VI) sur le thème : " L'université
dans la cité ".
Alain Dauchot
|
|
Pour la troisième fois en 6 ans, le réseau UNICA - qui rassemble une trentaine d' universités des capitales européennes -
organisait une " Student conference " : l'occasion pour des centaines d'étudiants des quatre coins de l'Europe de se réunir
et de discourir sur un thème précis. Au programme de la conférence d'Amsterdam, en décembre 2004 : " Université et diversité
en Europe : la question de l'identité ". Rencontre avec Sophie Heine, étudiante en Sciences politiques, qui a participé à
la réunion des étudiants, et avec Justine Lacroix, premier assistant en Sciences politiques, coordinateur de la préparation
de cette conférence.
|
Plus d'infos sur cette conférence : www.unicainamsterdam.nl
|