Chaque mois, l'ULB et son Union des anciens étudiants éditent un magazine intitulé "Esprit libre". Pour permettre au plus grand nombre de le lire, notamment nos diplômés séjournant à l'étranger, nous vous proposons ici une version "Web" du magazine. Pour des raisons de simplicité et pour vous éviter le chargement de fichiers trop lourds, cette version a sa mise en page propre dans laquelle nous avons choisi de ne garder que les textes et de ne pas reprendre les illustrations.

Avant l'instauration du numerus clausus (NC) à l'entrée du 2e cycle des études médicales, en 1999-2000, l'ULB diplômait, en moyenne, 150 médecins par an. La quasi-totalité (94,4 %) s'installait à Bruxelles-Brabant wallon (71 %) et en Hainaut (23,4 %). Les trois-quarts (76,5 %) poursuivaient une spécialisation d'une durée moyenne de 5 ans.

Ainsi, l'ULB envoyait dans son réseau de stages, bon an mal an, 450 étudiants (du 2e au 4e doctorat) et 575 (150 x 0.765 x 5) candidats-spécialistes. Ceux-ci se répartissaient majoritairement entre les hôpitaux du réseau Iris (52 %), l'hôpital Erasme (28 %) et les hôpitaux du réseau de l'ULB en Hainaut (10 %).

La Communauté française (CF : Bruxelles et Région wallonne) comporte 20.682 médecins diplômés par une université belge francophone (ULB, UCL, ULg) et un réseau d'hôpitaux généraux de 22.624 lits.
Les diplômés de l'ULB représentent 30,6 % du total de ces médecins, 35,3 % des médecins spécialistes, 23 % des médecins généralistes et ils occupent plus de 50 % des mandats dans 34,4 % des lits du réseau hospitalier.

L'organisation du NC à l'entrée du 2e cycle, en 1999, a respecté les flux historiques des étudiants diplômés du 1er cycle (" candidature " en proto-bolognais), soit 22,3 % ULB, 27,9 % UCL, 20,6 % ULg, 19,8 % FUNDP, 5,9 % UMH et 3,5 % autres. Supposant le maintien des transferts préférentiels des FUNDP vers l'UCL et de l'UMH vers l'ULB, sur les 280 postes de médecins autorités à exercer dans le cadre de la sécurité sociale (INAMI), attribués à la CF par l'État fédéral (soit 55 % de la moyenne des 509 diplômés médecins de la CF d'avant le NC), 82 reviendront à l'ULB (soit aussi 55 % des 150 d'avant NC).

Si les dispositions du NC à l'admission au 2e cycle des études médicales ont été supprimées en 2004 en CF, elles sont cependant maintenues à l'échelon fédéral pour les médecins admis à la pratique " INAMI ".

L'affaire se corse dès lors dans la mesure où, dès 2004, l'État fédéral a, dans sa volonté de promouvoir la médecine de première ligne, fixé un quota maximum de 56 % de diplômés admis à une spécialisation. Or, spontanément, avant 2004, les diplômés médecins faisaient le choix d'une spécialisation pour 67,5 % d'entre eux dans l'ensemble de la CF, mais pour 76,5 % d'entre eux pour l'ULB.

On peut dès lors pronostiquer l'état des ressources humaines médicales pour les hôpitaux de la CF. En prenant en compte cinq années de formation moyenne à la spécialisation, le nombre total de candidats-spécialistes qui assurent le fonctionnement de base des hôpitaux tombera, de 2003 à 2008, pour la CF, de 1.718 (509 x 0,675 x 5) à 784 (280 x 0,56 x 5) et pour le réseau hospitalier de l'ULB de 575 (150 x 0,765 x 5) à 230 (82 x 0,56 x 5).

On comprend ainsi, les choix difficiles devant lesquels notre Faculté de médecine est dès à présent placée pour la répartition des candidats spécialistes entre les hôpitaux de notre réseau. Ce n'est rien à côté de la Grande Peur qui me saisit : 2008 est une échéance à laquelle les probabilités m'indiquent que je serai amené à fréquenter de plus en plus ces hôpitaux médicalement désertifiés... mais cette fois comme patient.

Et vous ?

Jean-Louis Vanherweghem
Président du CA de l'ULB