C'est en 1952, sous l'impulsion de Raymond Olbrechts (SOCO) et de Paul Gillis (Sciences) qu'est fondé l'Institut de Statistique de l'Université Libre de Bruxelles. Il jouera un rôle de pionnier tant dans les activités de recherche que dans l'enseignement de la statistique. Au fil du temps, les activités se sont diversifiées, et les probabilistes et statisticiens ont été rejoints par les spécialistes de la Recherche Opérationnelle et de l'Actuariat.

Depuis quelques années, l'ISRO fait des étincelles en se classant parmi les meilleurs au niveau international, même si, comparée à d'autres laboratoires, l'équipe qui l'anime est relativement réduite. Une étude menée par la Société canadienne de Statistique place, depuis 1999, l'ISRO en 6e position mondiale (pour les mesures de performance par chercheur), tout juste derrière Stanford. Et un classement identique dans le domaine des probabilités situe l'ULB au 5e rang mondial. Joli doublé donc, que notre université est la seule à avoir réalisé !

L'ISRO en Belgique

Sur le plan national, l'ISRO développe une importante activité d'enseignement au niveau des troisièmes cycles et de la formation doctorale. En étroite collaboration avec ECARES (European centre for advanced research in economics and statistics), autre centre d'excellence à ULB, il a développé un DEA en économie et statistique qui connaît un grand succès international. Soulignons également le rôle joué par l'ISRO dans la résurrection de la Société belge de Statistique/Belgische Vereniging voor Statistiek qui, après des années de mort clinique, est redevenue une société florissante; les liens étroits avec l'Institut National de Statistique (INS) dans la grande réforme que connaît notre recensement ; l'expertise développée dans la création d'un observatoire statistique de la population étudiante, etc.

Au niveau international

L'ISRO assure depuis longtemps une présence importante et active au sein de la Société française de Statistique. Depuis 1978, un statisticien de l'ULB a été élu au Conseil de cette société dont Jean-Jacques Droesbeke assure pour l'instant la vice-présidence. A trois reprises, l'ULB a organisé et accueilli le colloque annuel de cette société, importante manifestation qui regroupe pendant une semaine plus de cinq cents participants. Marc Hallin, quant à lui, est membre du Conseil de l'Institut de statistique de l'Université de Paris et membre du Conseil scientifique du CREST. De nombreux séminaires bilatéraux unissent aussi l'ULB à d'autres centres statistiques renommés : Prague, Dortmund, York, etc.

Un secteur porteur

L'ULB peut s'enorgueillir d'avoir formé de nombreux statisticiens établis de par le monde : " les universités marocaines, par exemple, sont peuplées par un grand nombre de doctorants marocains venus se former chez nous " explique Marc Hallin. Et l'on retrouve aussi nos diplômés un peu partout en Europe (Neufchâtel, Genève, Southampton) ou au Canada. Précisons que le secteur est en pénurie de candidats : " malheureusement, la Belgique reste un pays qui retient difficilement ses cerveaux... Aux Pays-Bas ou en Angleterre, les conditions d'engagement (notamment les salaires) sont bien meilleures... ".

Relève assurée

À l'ULB en tous cas, la relève est assurée. Le prix bisannuel de la meilleure thèse francophone, décerné par un groupe d'experts internationaux au nom de la Société française de statistique, vient de couronner le travail d'un de nos jeunes chargés de cours, Davy Paindaveine (voir encadré). Et Jean-Jacques Droesbeke de citer avec fierté le nom de deux de ses collaboratrices : Catherine Vermandele, cheville ouvrière de l'étude demandée par la Communauté française sur l'évolution des populations étudiantes en Belgique francophone, et Catherine Dehon, jeune premier assistant (en statistique) à SOCO. Autre raison d'optimisme : l'ISRO, ce sont 32 doctorants actuellement inscrits, une moyenne de six thèses soutenues par an, 18 diplômés de DEA... Des chiffres qui traduisent eux aussi la dynamique d'un secteur porteur, et qui ont de quoi rendre nos statisticiens plutôt heureux !

Alain Dauchot

" Meilleure thèse francophone de statistique " : Davy Paindaveine

La Société française de statistique a instauré un Prix bisannuel attribué par un jury international pour la meilleure thèse de statistique soutenue dans une université francophone. Cette année, c'est Davy Paindaveine qui l'a remporté (ex-aequo avec Gérard Biau de l'Université de Montpellier) grâce à sa thèse intitulée " Tests de rangs signés pour les problèmes multivariés à symétrie elliptique " (directeur : Marc Hallin). Davy Paindaveine est chargé de cours à l'ISRO. Ce Prix sera remis à l'occasion du colloque annuel de la Société française de statistique, qui se tiendra à Lyon du 2 au 6 juin, et dans le cadre duquel Davy Paindaveine sera invité à faire une présentation en séance plénière de ses travaux.