Collaboration transfontalière
" Nos collègues de Champagne-Ardennes sont très demandeurs de collaborations scientifiques avec les universités de Wallonie
et de Bruxelles. C'est particulièrement enrichissant d'avoir cet échange de vues puisque nos systèmes sont différents. En
France, par exemple, tous les enseignants, depuis l'école maternelle jusqu'à la fin de l'enseignement secondaire, sont formés
à l'université. Ceci permet notamment aux futurs instituteurs et professeurs de travailler ensemble : les premiers sont obligés
d'approfondir leurs connaissances scientifiques tandis que les seconds doivent prendre le temps d'une véritable réflexion
pédagogique ", explique Jean-Claude Verhaeghe.
Instituteur de formation, aujourd'hui chargé de cours à l'ULB et à l'UMH, ce passionné de didactique des sciences a récemment
créé sur le campus de Parentville, une nouvelle unité de recherche au sein de l'Institut de gestion de l'environnement et
d'aménagement du territoire (IGEAT) : le Service de pédagogie de l'environnement.
L'unité accueille notamment une étudiante en post-doctorat chargée d'élaborer une analyse critique et comparative des programmes
d'éducation à l'environnement. Une recherche menée à l'échelle internationale, en étroite collaboration avec le Service des
sciences de l'éducation de l'ULB.
Mais l'actualité, c'est le colloque des 12, 13 et 14 mai à Charleville-Mezières. Intitulé " Expérimentation et construction
des concepts : les sciences, de l'école primaire à l'université ", ce colloque s'inscrit directement dans le prolongement
de celui qui eut lieu en novembre 2001 à Treignes et dont les actes sortiront prochainement. Lors de l'édition 2003, les congressistes
- à la fois théoriciens et praticiens - seront appelés à réfléchir à l'articulation possible entre activité d'expérimentation
et construction des concepts lors de l'apprentissage des sciences.
Originalité parmi d'autres : le colloque se veut à la fois transversal et longitudinal. Transversal, parce que les participants
aborderont toutes les disciplines scientifiques. Longitudinal, parce qu'ils traiteront tant de l'enseignement primaire que
du secondaire ou encore universitaire, comme l'explique Jean-Claude Verhaeghe : " Un même concept peut présenter des niveaux
de formulation différents selon vos interlocuteurs. Ainsi, quand vous enseignez à un enfant, un adolescent ou un jeune adulte,
vous ne vous adressez pas à des personnes différentes mais plutôt à des personnes qui ont grandi. Si vous expliquez la respiration
à un jeune enfant, il la comprendra souvent comme étant un mouvement d'air : à ses yeux, une plante ne respire pas mais une
locomotive bien ! Un zoologiste analysera la respiration comme un phénomène de combustion du glucose dans les cellules. Bref,
un concept aussi simple en apparence que la respiration se révèle multiforme et ne peut être acquis que progressivement. Il
est bien sûr essentiel que les enseignants de niveaux différents communiquent entre eux ".
Epinglons aussi, lors de ces trois journées pour le moins denses, deux communications illustrant cette nouvelle approche identifiée
par trois lettres : STS, pour Science Technique Société. " Le but premier de l'approche STS est l'alphabétisation scientifique
des citoyens. Elle vise à donner à chacun les outils qui leur permettront de participer à la prise de décision dans des débats
de société comportant une dimension scientifique, et cela, même s'ils n'ont pas effectué des études scientifiques. Les contenus
importent ici moins que la méthode " commente José Luis Wolfs, chargé de cours à la Faculté des sciences pédagogiques et de
l'éducation (ULB) et il poursuit : " Dans l'approche STS, l'enseignant part d'une situation précise, concrète - par exemple,
un cas de pollution - pour développer des outils tels que des expériences scientifiques, des enquêtes sociales, etc. La démarche
se veut interdisciplinaire ".
Nathalie Gobbe
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Du 12 au 14 mai prochains se tient à Charleville-Mezières un colloque intitulé " Expérimentation et construction des concepts
: les sciences, de l'école primaire à l'université ". Une rencontre transfrontalière menée conjointement par l'Université
de Reims, l'ULB, l'UMH, les FUNDP, suite à celle qui s'était tenue à Treignes en 2001. Discussion avec ses deux chevilles
ouvrières à l'ULB : Jean-Claude Verhaeghe et José-Luis Wolfs.
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Informations :
Jean-Claude Verhaeghe - 071 60 02 02 ou jcverhae@ulb.ac.be - jwolfs@ulb.ac.be
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