60 %, tel est le taux d'échecs en 1re candidature toutes facultés confondues à l'université. Depuis plus de vingt ans, ce taux n'a pas vraiment varié, même si plus d'étudiants sont, chaque année, diplômés après des études supérieures.

Tremplin : reprendre son élan

" On constate, explique Ghislaine Viré - conseillère du recteur pour les relations avec l'enseignement hors université et coordinatrice du projet Tremplin-, qu'un certain nombre d'étudiants dans certaines facultés (exemples : en Sciences psychologiques et de l'éducation, en Informatique, en Journalisme...) ratent leur première parce qu'ils ont choisi une mauvaise orientation et décrochent en cours d'année. L'objectif de Tremplin est de toucher ce public-là ". Ce projet-pilote est soutenu par Françoise Dupuis, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Promotion sociale. Il démarre cette année et est mené en étroite collaboration par l'ULB, la Haute école Francisco Ferrer et deux établissements de promotion sociale, l'ICC et l'EPFC.

Il s'agit de donner à l'étudiant en difficulté toutes les chances pour, soit reprendre les études entamées mais sur de meilleures bases, soit se réorienter vers d'autres études (qu'elles soient celles proposées à l'Université, dans une Haute école voire dans l'enseignement de promotion sociale) ; ou même de rejoindre le monde du travail. L'objectif à long terme est de pouvoir étendre le projet à toutes les facultés et aux Hautes écoles du Pôle universitaire.

Concrètement, les étudiants qui font la démarche de s'inscrire au programme Tremplin suivront une formation de plusieurs mois, qui insistera sur les aspects méthode de travail, compréhension des discours universitaires, apprentissage des langues ou des outils informatiques. Deuxième aspect de cette formation : la redéfinition d'un projet personnel. " Il s'agit, explique Béné dicte Burton, directeur à l'EPFC, de leur proposer un réel accompagnement pour leur permettre de faire un bilan personnel et de se réorienter le cas échéant". On attend de l'étudiant une démarche volontaire, il devra se prendre en mains pour faire le bon choix. Ce qui n'empêche pas un encadrement pédagogique spé cifique : les professeurs impliqués se réunissent chaque semaine pour assurer un suivi quasi individuel des étudiants.

Tremplin en est à sa phase expérimentale. Il sera réexaminé et é ventuellement redéfini sur bases des constats effectués en fin d'année acadé mique.

Sherpa, acquérir de la méthodologie

Sherpa est un projet d'accompagnement et de formation à la recherche documentaire destiné à l'ensemble des étudiants de l'Université. Il s'agit à la base d'une initiative pédagogique de la cellule CAP (Coordination des actions pé dagogiques), menée par les bibliothèques de l'ULB, en collaboration avec une sé rie de professeurs partenaires. Une première expérience avait été menée en 2000-2001 dans le cadre du cours d'Histoire économique du professeur Jean-Pierre Devroey. Le projet s'est ensuite développé.

Depuis plusieurs années déjà, une vingtaine de professeurs de presque toutes les facultés ont noué des partenariats avec les bibliothèques pour la formation documentaire de leurs étudiants via les TIC (Technologies de l'information et de la communication), dans le cadre de leur cours de méthodologie ou d'encyclopé die (2h ou 4h). Le projet Sherpa a, quant à lui, noué des partenariats plus é troits avec cinq professeurs de diverses facultés. Il a, pour ce faire, béné ficié de moyens supplémentaires qui ont permis d'engager des assistants chargés d'exercices et des étudiants-tuteurs pour mener un vrai projet pédagogique avec certains professeurs. Ceux-ci définissent un sujet de recherche pour les é tudiants ; les bibliothèques, via les assistants chargés d'exercices, interviennent en leur apportant la formation documentaire qui leur permettra d'effectuer leur travail.

Sur base de quels constats a démarré Sherpa ? " Le premier, explique Franç ois Frédéric, coordinateur du projet, c'est l'expérience accumulée par les bibliothèques en matière de formation documentaire. Cela fait plus de dix ans que nous sommes acteurs dans ce domaine. L'arrivée des nouvelles technologies a fait que de plus en plus de professeurs se sont adressés à nous pour former leurs étudiants à la recherche documentaire. Deuxième raison : les carences constatées de toutes parts dans la formation des étudiants - en première année, mais aussi en licence - en méthodologie ; ce qui s'explique en partie par la complexité croissante de ce domaine. "

Cette année, plus de 500 étudiants bénéficient du projet Sherpa. Le projet devrait se développer, en s'étendant notamment à d'autres sections et facultés. Par ailleurs, Sherpa préfigure déjà l'évolution que connaît l'enseignement dans le cadre du processus de Bologne, notamment dans le domaine de la maîtrise par les étudiants de premier cycle des compétences de la méthodologie universitaire.

Pour plus d'information :
Tremplin - Luc Chomé, 02 650 20 27 ou lchome@admin.ulb.ac.be
Sherpa - François Frédéric, 02 650 44 36 ou ffrancoi@ulb.ac.be

Alain Dauchot