Six mois à Bilbao...
... avec le coup de pouce de la Commission des prêts d'études (UAE)
La Commission des prêts d'études s'est fixé pour objectif prioritaire d'aider les étudiants en situation difficile à terminer
leurs études. Depuis quelques années, elle a décidé d'élargir son aide aux étudiants désireux d'effectuer un séjour d'études
- le plus souvent un semestre, parfois une année - à l'étranger, soit dans le cadre des programmes Erasmus, soit dans le cadre
des accords que l'ULB a conclus avec des universités situées en dehors des limites des programmes européens. Comme dans le
cas des autres aides, le prêt que nous accordons est limité à 1500 euros. Quelles sont les motivations des étudiants qui sollicitent
notre aide et quel bilan tirent-ils de leur expérience ?
Du 6 février au 7 juillet 2006, Jonathan Mommer, alors en deuxième année du grade d'ingénieur de gestion, a poursuivi ses
études à l'Universidad de Deusto à Bilbao.
Pourquoi ce séjour ? " Pour apprendre une nouvelle langue, pour vivre une grande expérience humaine, pour m'inscrire dans
le cadre de l'internationalisation et... parce qu'à la SBS c'est obligatoire... Je n'y suis pas allé dans une optique purement
académique ; le séjour Erasmus est une période où l'on peut être plus tranquille et où l'on peut profiter au maximum de l'apprentissage
d'une langue ; à mon arrivée en Espagne, je connaissais un peu l'espagnol, mais je ne le parlais pas couramment. C'est important
de connaître un minimum d'espagnol quand on arrive, pour s'intégrer ; sinon on est tenté de parler anglais et on a du mal,
ensuite, à changer de langue.... J'étais très motivé par l'aspect linguistique du séjour : j'ai voulu louer un appartement
que je partageais avec d'autres étudiants parlant espagnol ".
Apprendre à s'assumer
Qu'est-ce que ce séjour lui a apporté ? " C'est une expérience humaine sur le plan de l'adaptation : on part dans l'inconnu,
dans un cadre inconnu, sans attaches sur place, avec une langue qu'on connaît à peine. Cela permet de voir si on est casanier
ou si on veut aller travailler à l'étranger. J'aimerais travailler à l'étranger quelques années, mais revenir en Belgique
vers 30 ou 35 ans... C'est génial, on rencontre beaucoup de monde, des gens de cultures différentes... Même si quatre mois
et demi ce n'est pas beaucoup pour nouer des liens forts et puis, sur place, on reste entre étudiants Erasmus (peu de Belges,
mais des Allemands, des Suisses, des Français, des Irlandais, des Anglais...). J'ai rencontré beaucoup de monde à l'occasion
des travaux de groupe, mais aussi dans les soirées... Je me suis fait des amis que je reverrai si l'un d'eux vient en Belgique
ou si je retourne en Espagne... ".
Et sur le plan personnel ? " J'ai appris à m'assumer, à gérer un nouveau style de vie, le ménage, un rythme différent de celui
de Bruxelles, notamment plus de temps libre ".
Le prêt octroyé par l'UAE a couvert un tiers environ des dépenses auxquelles l'étudiant a dû faire face ; son voyage a été
pris en charge par la cellule Erasmus qui lui a alloué également un montant de 200 euros par mois. Jonathan a eu la chance
de séjourner à Bilbao où il partageait un appartement avec trois colocataires et, " pour le reste, la vie n'est pas plus chère
qu'à Bruxelles.", explique-t-il. La situation n'est hélas pas la même dans toutes les villes où se rendent les étudiants Erasmus
! " Quand on est en séjour Erasmus, on dépense plus qu'ici à Bruxelles, car on profite de son séjour pour faire de petits
voyages ; ainsi, moi, je suis allé deux fois à Barcelone.... ".
S'endetter pour partir ?
" Je n'aime pas m'endetter et je compte rembourser mon prêt le plus vite possible, mais, dans ce cas, c'est un investissement
pour l'avenir, car j'ai appris une nouvelle langue et, quand je commencerai à travailler, ce sera vite remboursé...
" Je connais des étudiants qui auraient besoin d'un prêt pour partir, mais ils ne sont pas au courant et quelquefois ils renoncent
à un tel projet, si ce n'est pas une obligation dans leur filière. Pour moi, lors de la première réunion Erasmus à l'ULB,
la coordinatrice (ndlr : Tamara Schuller) en a parlé ; dès que je l'ai appris, je n'ai pas hésité à faire une demande, car
je n'ai pas choisi la situation dans laquelle je me trouve. En Belgique on peut avoir un enseignement de qualité pour un prix
relatif ; l'université où j'étais à Bilbao était privée et je n'aurais pas pu m'y inscrire, si je n'y étais pas allé dans
le cadre de mes études à l'ULB et du programme Erasmus... ".
En conclusion ? " J'étais très motivé, j'ai vécu un dépaysement total sur place, et je n'ai pas vraiment eu de problème. D'ailleurs,
je n'avais pas envie de revenir ! ". Chaque année, la Commission des prêts aide, en moyenne, cinq étudiants à effectuer quelques
mois de leur cursus à l'étranger, ce qui représente environ un cinquième du montant total des aides. Le nombre de demandes
a toutes les chances de croître à l'avenir, puisque la mise en oeuvre du processus de Bologne devrait avoir pour effet d'augmenter
la mobilité des étudiants. Gageons que les membres de l'UAE auront à coeur de soutenir ce qui constitue, sans conteste, un
plus pour nos futurs diplômés.
Ghislaine Viré Présidente de la Commission des prêts d'études de l'UAE
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Six mois à l'Universidad de Deusto, à Bilbao au Pays basque. Telle était la destination de Jonathan Mommer, étudiant en ingénieur
de gestion à l'ULB. Comme d'autres, il a bénéficié d'un coup de pouce pour partir : un prêt octroyé par la Commission des
prêts d'études de l'UAE. Il nous a livré son témoignage sur cette aventure avant tout humaine, qui ouvre les perspective.
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