HÉLÈNE MAQUET
Le journalisme comme trait d'union
Esprit libre : Que connaissiez-vous de la communauté néerlandophone avant de participer à la Belgodyssée ?
Hélène Maquet : Je viens de Liège et je n'ai donc pas appris le néerlandais en première langue. Je connais surtout la Flandre d'un point de
vue artistique. J'étais déjà allée très souvent à Anvers, à Bruges et à Ostende mais jamais à Gand par exemple. Il est vrai
que j'ai peu d'amis flamands même si j'habite à Bruxelles depuis 6 ans. Je trouve que les lieux de vie y sont très cloisonnés,
à l'exception du milieu musical.
Esprit libre : Ce concours vous a amenée à effectuer un reportage sur les moulins de Denderwindeke... Pourquoi ce sujet ?
Hélène Maquet : Selon les consignes du concours, je devais réaliser un reportage sur le village de ma coéquipière, tandis qu'elle devait se
pencher sur une ville wallonne. Comme nous venons toutes les deux de la campagne, nous sommes très vite tombées d'accord sur
un sujet. Nous étions partie de l'idée d'un reportage sur les chevaux. Elle s'est occupée du repérage des lieux et des personnes.
Le jour du reportage, j'ai ainsi rencontré le poète officiel de la région de Ninove qui avait écrit sur un moulin récemment
rénové. Finalement, nous avons abandonné l'idée des chevaux pour faire du moulin le sujet du reportage. Nous avons terminé
la journée avec des carbonnades flamandes chez les parents de Marijke. Leur accueil m'a impressionnée !
Esprit libre : Ce concours a-t-il changé votre vision de la communauté néerlandophone ?
Hélène Maquet : Ma vision n'a pas changé radicalement mais j'ai néanmoins appris énormément de choses sur les Flamands et la Flandre en discutant,
et notamment sur les médias du Nord du pays qui fonctionnent davantage sur le modèle des médias anglo-saxons. J'ai aussi pu
découvrir des différences au sein même de la population flamande. Marijke tenait à me parler du morcellement de l'identité
flamande alors que nous avons la sensation d'un bloc flamand unitaire. Ces petits détails permettent de mieux appréhender
une culture.
Esprit libre : Vous avez également toutes deux réalisé des reportages à Helsinki grâce à ce concours. La Finlande, un lointain voisin européen
?
Hélène Maquet : Si la Belgique marque la frontière entre le Nord et le Sud de l'Europe, en arrivant en Finlande, nous avons été frappées par
le fait que ce pays est une zone de frontière entre l'Est et l'Ouest. L'architecture est marquée par l'influence soviétique.
Malgré ce que l'on pense, la Finlande n'est pas un pays scandinave. Les Finlandais se sentent plus proches des Baltes que
des Suédois. Helsinki est une toute petite ville par rapport à Bruxelles. Les gens y sont extrêmement gentils au premier contact
: pas de besoin de carte, il suffisait de demander notre chemin !
Esprit libre : Ce concours est également un tremplin pour votre carrière journalistique. Mais vous avez déjà mis un pied dans le métier pendant
vos études.
Hélène Maquet : Après mes stages de 2e licence, je me suis rendu compte que j'aimais beaucoup la radio. J'ai suivi l'exemple d'un ami qui
travaillait à Radio Campus : j'ai donc commencé comme seconde voix au sein de l'équipe info, avant de devenir 1e voix, puis
responsable de l'équipe. J'ai même été animatrice dans le cadre des Petits matins. Même si j'effectue actuellement un stage
rémunéré de six mois à la RTBF, je reste dans les structures de Radio Campus. Cette expérience de deux ans dans une radio
où la liberté de ton et de format est très grande mais où les moyens techniques sont limités m'a permis de " me faire les
dents " et de connaître mes possibilités et mes limites. Les étudiants en journalisme intéressés par la radio et la télévision
devraient davantage vivre cette expérience même s'il faut arriver au studio à 6h30...
Esprit libre : Où vous voyez-vous dans 10 ans ? Toujours à la radio ?
Hélène Maquet : Je pense que l'on ne fait pas de la radio par hasard, il faut être passionné. Après mon mémoire d'application en radio, j'ai
envie de persévérer dans ce domaine car les possibilités sont immenses. Il faut voir aussi comment les médias vont évoluer
et comment l'élément sonore va s'intégrer dans les TIC's. Le podcast va-t-il permettre la radio " on demand " ? Cela n'empêche
pas que je puisse un jour bifurquer vers la télévision...
Amélie Dogot
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Diplômée en journalisme (ULB), Hélène Maquet est la gagnante francophone de la Belgodyssée 2006. Ce concours organisé par
VivaCité et Radio 2 et soutenu par la Fonds Prince Philippe entend contribuer au rapprochement des communautés par le biais
de la collaboration et de l'information journalistiques. Accompagnée de Marijke Bellemans, sa coéquipière néerlandophone,
Hélène Maquet est partie à la rencontre de la Flandre et des Flamands, ainsi que d'une grande ville européenne.
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