Dans tous les domaines, l'enseignement supérieur est touché par le vaste mouvement de mondialisation qui traverse la planète. Pour y faire face, les départements concernés des universités semblent tous adopter une stratégie de regroupement.

Les universités néerlandaises ont été parmi les premières à réaliser qu'elles devaient regrouper leurs forces. Ainsi, il y a une quinzaine d'années déjà, les départements d'économie de trois universités (Erasmus University Rotterdam, University of Amsterdam et Free University Amsterdam) ont fondé le Tinbergen Institute dont la réputation internationale s'est accrue au fil du temps. Cet institut est aujourd'hui classé quinzième au plan mondial en économie.

Un regroupement similaire s'est produit en Espagne : les départements de sciences économiques des deux universités importantes de Barcelone (l'Université autonome de Barcelone et l'Université Pompeu Fabra) ont choisi de coordonner leurs efforts de recherche et d'enseignement au niveau doctoral. Plus récemment, la European University Institute, localisée à Florence, a annoncé le lancement du " plus vaste programme post-doctoral dans les sciences humaines " (économie, droit, histoire, science politique et sociologie). En France, Dominique de Villepin a confirmé, en 2005, la création d'une " École d'économie de Paris ", qui associera sur un campus unique les économistes de l'École normale supérieure, de l'École des ponts et d'autres centres de recherche parisiens.

CORE + ECARES = ECORE

C'est avec un objectif similaire que, chez nous, deux instituts de recherche en économie, économétrie, recherche opérationnelle et statistique ont signé un accord officiel de collaboration. Il s'agit du CORE (Center for Operations Research and Econometrics), de l'UCL, et d'ECARES (European Center for Advanced Research in Economics and Statistics), de l'ULB. Leur accord crée une entité jointe dénommée ECORE, qui épouse la forme d'une association scientifique internationale dotée d'un statut juridique.

ECORE est destinée à intégrer les activités de recherche et le programme doctoral des deux institutions. Le CORE, qui fête cette année ses 40 ans, et ECARES, créé en 1991, souhaitent ainsi améliorer leur position sur la scène internationale en tant que centres de recherche à haute valeur ajoutée. Un statut aujourd'hui indispensable pour attirer et maintenir en Belgique des professeurs et des chercheurs réputés au plan international. Pour réaliser cet objectif, ECORE exploitera les complémentarités qui existent entre ses différents membres, en particulier entre l'orientation plutôt méthodologique du CORE et celle davantage appliquée d'ECARES.

Priorités

Dans le choix des contrats de recherche et de consultance qui seront réalisés en commun et qui devraient être financés par des organismes et des fonds publics ou privés, l'avancement des connaissances sera privilégié. Une part importante de l'effort de recherche sera consacrée aux problèmes économiques auxquels l'Union européenne est confrontée.

La formation à la recherche des doctorants est le deuxième objectif essentiel de la fédération. Au delà du développement d'une école doctorale commune à l'UCL et à l'ULB, elle fournira l'impulsion nécessaire à la création d'une école capable d'assurer un enseignement avancé à l'ensemble des doctorants en sciences économiques des universités du pays, belges et étrangers, et d'attirer les meilleurs plutôt que de les voir partir aux États-Unis.

Les classements réalisés par leurs pairs positionnent actuellement le CORE et ECARES parmi les meilleurs centres de recherche en Europe. ECORE se classera à la cinquième place, après la London School of Economics, Tilburg, Oxford, et Cambridge, donc en seconde place sur le continent. ECORE devient, dès lors, une unité extrêmement compétitive pour attirer les meilleurs étudiants.

Plus d'infos ?
CORE : http://www.core.ucl.ac.be/
ECARES : http://www.ecares.org/

ECORE, en quelques chiffres :
- 60 professeurs et chercheurs FNRS permanents
- 35 chercheurs postdoctoraux chaque année
- 90 doctorants
- De nombreux prix d'excellence dont trois Prix Francqui, un prix Solvay, un Prix Dantzig, et un Prix Lanchester.