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esprit libre

[à l'université]
 
 
 
Les sciences, en culottes courtes Quand je serai grand, je serai... ... scientifique ?

Pour un enfant, grandir n'est pas seulement augmenter en taille. C'est aussi grandir dans sa tête, en se projetant dans l'avenir comme adulte acteur du monde. S'imaginer dans la peau d'un scientifique est cependant une tâche ardue. En effet, les pratiques professionnelles associées aux métiers scientifiques restent largement mystérieuses pour le grand public. Comment dès lors envisager son avenir comme scientifique et puiser dans cet imaginaire la motivation pour s'engager dans les études exigeantes ? Suite à ce constat, qui émerge de l'étude Newtonia (1), Inforsciences, fidèle à sa mission de promotion et diffusion de la culture scientifique, a lancé l'opération " Quand je serai grand(e), je serai... " en 2003.

" Métiers cachés "

L'idée ? Sensibiliser les futurs instituteurs à la richesse et la diversité des carrières scientifiques pour qu'ils puissent, à leur tour, informer les jeunes de 10 à 12 ans et les intéresser à la science dans une perspective de projet de vie.
Les futurs instituteurs sont donc invités à préparer des ateliers scientifiques, avec leurs fiches pédagogiques, mettant en évidence la contribution des sciences dans des métiers où elles ne sont pas apparentes. Plus particulièrement, à partir de métiers bien connus, de préférence socialement valorisés, ils vont montrer en quoi l'exercice de ces professions est tributaire du travail de scientifiques qui exercent des " métiers cachés ". Par notre approche, nous souhaitons également montrer que les filles peuvent exercer des activités considérées traditionnellement comme masculines.

Futurs instituteurs

Pour y arriver, Inforsciences a sollicité la collaboration des Hautes écoles pédagogiques du Pôle universitaire Bruxelles-Wallonie : des professeurs de sciences se sont intéressés à notre proposition estimant que, sur le fond, la mise en avant des métiers scientifiques constitue un fil conducteur adéquat pour aborder, d'une façon nouvelle et dynamisante, les aspects d'éveil scientifique figurant au programme des écoliers.

Pour les futurs instituteurs, l'opération constitue une opportunité pour s'engager dans un domaine traditionnellement peu attractif. En effet, dans la formation des normaliens, les sciences n'ont peut-être pas toute la place qu'elles méritent et, eux-mêmes ne sont pas toujours très attirés par ces matières. Le partenariat avec l'Université offre, entre autres, la possibilité d'entrer en contact avec des personnes de référence de la Faculté des Sciences.

L'impact de ces contacts n'est pas négligeable : il place le futur instituteur dans un réseau de compétences auquel il pourra faire appel chaque fois qu'un doute et le désir de perfectionnement dans la préparation d'une leçon se fera sentir. Avec comme conséquence l'acquisition d'un regard plus critique sur l'ensemble des sources qui sont à sa disposition, en particulier les documents trouvés (trop) facilement sur Internet.

Enfin, la mise à l'épreuve de leur travail lors du Printemps des sciences constitue, sans la moindre contestation possible, l'apport le plus positif de l'opération à la formation des futurs maîtres. Confrontés à la réalité des exigences de l'apprentissage des matières scientifiques et à la diversité des publics tout au long d'une semaine d'une rare intensité, une véritable métamorphose des étudiants peut être observée.

Mohamed El Aydam
ActuSciences

Marie-Jo Gama
Inforsciences

Lors la sixième édition du Printemps des sciences, 802 élèves de la 4e à la 6e primaire ont découvert l'opération " Quand je serai grand ". Sous l'oeil enchanté de leurs instituteurs, les écoliers ont participé à des ateliers scientifiques très diversifiés conçus par des futurs instituteurs. Alors que le printemps météorologique tarde à s'installer, les enseignants attendent déjà le printemps... des sciences 2007.



Découvrez les dossiers pédagogiques d'ActuSciences : http://www.ulb.ac.be/inforsciences/inforsc.html

3 ans, 2000 enfants
En trois ans, près de 2000 enfants des écoles fondamentales bruxelloises et wallonnes ont pu découvrir diverses facettes des sciences dans le cadre des ateliers " Quand je serait grand ". Ce sont surtout plusieurs cohortes d'instituteurs, formés par l'Institut pédagogique Defré-HEB, l'École normale de Nivelles-HESPA et le CEPES-HELdB qui, après cette expérience, ne seront plus réticents à aborder les sciences en classe au cours de leur carrière professionnelle. Certains se lancent directement dans les animations ouvertes au grand public, comme le Dimanche des sciences à Parentville, ou assurent des stages scientifiques organisés par la Ville de Bruxelles pendant les vacances.

L'enjeu est de taille. En effet, il incombe à l'instituteur la belle tâche de préparer les enfants à devenir des adultes épanouis et responsables dans la société de demain.
(1) http://www.ulb.ac.be/newtonia/
(2) http://www.ulb.ac.be/inforsciences/ inforsc_17.html

 
  ESPRIT LIBRE > MAI 2006 [ n°40 ]
Université libre de Bruxelles