Vers une université écodynamique ?
Esprit libre : Vous avez mis sur pied, au sein de notre Maison, la Coordination environnementale. Quelles ont été vos premières actions ?
Marc Degrez : Une première phase d'observation - encore partiellement en cours - s'est avérée nécessaire afin de procéder à l'état des lieux
du comportement environnemental de l'institution. Parallèlement, nous avons également dû nous faire connaître au sein de l'ULB
afin de devenir un interlocuteur incontournable. L'Université a d'ailleurs marqué symboliquement son engagement par l'élaboration
d'une politique environnementale. Ce texte d'engagement, complété par des fiches d'actions pratiques, organisées par thème
d'impacts environnementaux, est le fruit d'un processus participatif. Chaque fiche décrit les enjeux liés au thème en question,
les objectifs de l'ULB ainsi que les actions actuelles et futures à mener en son sein. La politique et les fiches constituent
le point de départ pour la mise en place d'un véritable programme d'amélioration environnemental dynamique.
Ces premières actions de communication interne ont été appuyées, lors de la rentrée 2005, par la distribution à toute la communauté
universitaire d'un calendrier de réflexion environnementale. Parallèlement à ces débuts, nous avons été confrontés à des demandes
importantes, provenant de la communauté universitaire, pour démarrer quelques actions pilotes locales. Sans attendre les conclusions
de l'état des lieux, les premières initiatives ont ainsi été lancées.
Esprit libre : Concrètement, cela se traduit par exemple par la mise en place, également au printemps 2005, d'un réseau de collecte des cartouches
usagées d'imprimantes...
Martine Bintner : Localement, certaines personnes avaient développé un système de collecte des vieilles cartouches d'imprimantes. Désormais,
il existe une action coordonnée, semblable pour tous les campus, avec un repreneur unique. Depuis le lancement de l'action,
le taux de cartouches correctement collectées a grimpé de 3% à 15% des cartouches consommées sur les campus. Nous nous sommes
ensuite attaqués au tri des déchets PMC (plastique, métaux, cartons à boissons), en partenariat avec FOST Plus et l'Agence
Bruxelles-Propreté, en plaçant 120 poubelles bleues - relevées par des jobistes - au Solbosch. Cette action-pilote fut renforcée
par une première campagne de sensibilisation sur le terrain et une enquête visant à une connaissance plus fine du comportement
de tri des étudiants est actuellement en cours. Nous avons également instauré un système d'indicateurs pour vérifier la quantité
et la qualité du tri. Si la quantité des déchets triés s'avère encore faible, la qualité s'améliore fortement.
Esprit libre : L'Université s'est aussi lancée dans l'aventure du Label d'entreprise écodynamique...
Martine Bintner : En décembre 2005, l'ULB a en effet signé la charte du label de gestion environnemental de la Région de Bruxelles-Capitale.
Par ce geste, notre institution s'engage à porter sa candidature pour le Blomme, au campus du Solbosch (bâtiment abritant,
entre autres, le rectorat et la présidence), et le bâtiment A du campus de la Plaine (accueillant essentiellement des laboratoires
de chimie). Il s'agira d'entreprendre un exercice complet de gestion environnementale et d'ainsi obtenir le label endéans
les deux ans.
Marc Degrez : Cela permettra aussi de cibler les investissements et l'engagement nécessaires à une démarche environnementale et de pouvoir
quantifier, à long terme, les impacts environnementaux de chaque type de missions de l'Université. Ce serait une première
dans le genre.
Esprit libre : Quels sont les prochains chantiers ?
Marc Degrez : D'abord produire une nouvelle version du calendrier et, après la rentrée, sensibiliser les étudiants au tri PMC grâce à une
autre campagne de communication. Nous souhaiterions également étendre le réseau de poubelles de tri PMC ainsi que celui du
papier, actuellement uniquement opérationnel pour les employés. Des actions-pilotes ont déjà débuté dans les bibliothèques.
Nous aimerions également améliorer le tri des déchets sur les autres campus en démarrant à la Plaine, sensibiliser à l'éco-consommation,
proposer des éco-produits... Nous ne manquons pas d'idées !
Laurent Cortvrindt
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Courant 2004, notre Université matérialisait son désir d'améliorer son engagement en faveur d'un développement durable. Elle
créait une cellule spécifique en son sein : la Coordination environnementale. Objectif ? Coordonner les interventions proactives
allant au-delà du simple respect de la législation. Et inciter chacun, dans l'institution, à adopter au quotidien les petits
gestes écodynamiques... Rencontre avec Marc Degrez, enseignant en sciences appliquées, et Martine Bintner, diplômée en gestion
de l'environnement à l'IGEAT.
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Plus d'infos ? www.ulb.ac.be/environnement
Une Coordination environnementale à l'ULB
Composée de deux agents, elle reçoit l'assistance de nombreux collaborateurs : son comité d'accompagnement se compose d'un
représentant de presque chaque département administratif de l'Université, de délégués étudiants, d'académiques membres de
l'Institut de gestion et d'aménagement du territoire ou impliqués dans la démarche ou la recherche environnementale, ainsi
que des délégués syndicaux. Il dépend politiquement du Comité de prévention et protection au travail (CPPT), présidé par Fabrizio
Bucella, vice-président de l'Université.
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