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Collaboration étudiante Regards croisés sur le monde

Depuis janvier 2004, Eyes on Europe, le magazine semestriel lancé à l'initiative d'étudiants, de doctorants et de chercheurs de l'IEE propose une plate-forme d'échanges, de rencontres, de discussions autour des problématiques et défis européens. Au cours de cette année académique, Eric Remacle, directeur du Pôle Bernheim d'études sur la paix et la citoyenneté - centre de recherche transdisciplinaire rattaché à l'IEE - a poussé certains étudiants à porter leur regard au-delà de l'Union européenne.

SOLIYA ou le dialogue en ligne

Inscrits en Post Graduate studies in international politics , 7 étudiants ont participé ce printemps au séminaire intitulé " Relations between Western and Arab-Muslim societies : Analyzing Media, Stereotypes and Mutual Understanding ". Ils ont pu dialoguer avec des étudiants de 12 universités éparpillées dans le monde sans même quitter le campus de l'ULB. À l'origine de ce séminaire en ligne, Soliya, une ONG américaine. Depuis 3 ans, avec son " Connect Program ", elle utilise la vidéoconférence pour jeter des ponts et stimuler le dialogue entre étudiants d'universités américaines et du Moyen-Orient.

Pour la première fois cette année, l'ULB a participé à ce séminaire avec deux autres universités européennes, une hollandaise et une norvégienne. Isabelle Maras, diplômée de l'IEE et doctorante en relations internationales est également assistante " facilitatrice " du séminaire : " Soliya souhaitait étendre son initiative et ouvrir une 3e voie, explique-t-elle, car un dialogue binaire pouvait être réducteur et susciter des affrontements. L'Europe, à cheval entre les deux, permettait des perspectives d'ouverture dans le débat ".
De fin février à fin avril, les étudiants participant au séminaire se sont donc donné rendez-vous pour discuter en temps réel avec une dizaine d'autres étudiants à raison de deux heures par semaine, par l'intermédiaire de la chat room du site Web de Soliya . Des thèmes sensibles comme l'intégration, le terrorisme, le poids des religions et le conflit israélo-palestinien ont été abordés. " Afin que tous les étudiants aient le même bagage avant d'entamer une discussion, ils étaient invités à lire une série d'articles de sources pluralistes mis en ligne sur le site, précise Isabelle Maras. Même s'ils ont parfois été confrontés à des difficultés techniques et de compréhension, tous les étudiants ont été amenés à poser un nouveau regard sur les autres communautés. Cela a mené certains d'entre eux à nouer des relations particulières et d'amitié avec des membres de leur groupe ".

REMU : les jeunes ont la parole

Du 19 au 22 avril, Isabelle Maras et Tania Maamary, étudiante participant au séminaire, ont eu l'opportunité de présenter Soliya à Casablanca. Faisant partie de la délégation de 5 étudiants de l'IEE coordonnée par Amaya Ubeda de Torres, elles ont rejoint une soixantaine d'étudiants italiens, espagnols, français, marocains, libanais, palestiniens... pour une conférence internationale sur le thème de l' " Imaginaire méditerranéen ".
En mars 2005, suite à une rencontre de " 100 jeunes de l'espace euro-méditerranéen " à l'Université de Cergy-Pontoise (France), le Réseau euro-méditerranéen d'universitaires (REMU) est né. Il vise à mettre en place une coopération inter-universitaire entre les deux rives de la Méditerranée, dans l'esprit de la Déclaration de Barcelone. Comme le souligne Jamila Houfaidi Settar, coordinatrice du Master Affaires euro-méditerranéennes , " le 'vivre avec les autres' proposé à Barcelone nécessite de connaître l'autre, son Histoire, sa culture, sa religion... comme préalable à un mouvement qui nous porte lucidement vers l'autre ".

Des centaines de jeunes qui n'avaient que de très peu de chances de se rencontrer " spontanément " se sont donc retrouvés à Casablanca pour discuter de manière approfondie, apprendre à se connaître et nouer des liens. Olivier Plumandon, directeur de l'association Eyes on Europe, a participé au forum et témoigne : " En s'éloignant de son propre milieu culturel et en participant à de tels échanges, on se rend compte que l'on a encore beaucoup de préjugés ". Les rédacteurs d'Eyes on Europe ont notamment eu l'occasion de présenter leur magazine et de proposer un prochain numéro sur les partenariats entre l'Union européenne et les pays méditerranéens (EUROMED).

Que ce soit grâce aux TIC's ou à la mobilité, les étudiants ont aujourd'hui davantage de possibilités de découvrir et de comprendre l'autre. Ce partage d'idées et de points de vue revêt, dans le cadre de la formation des étudiants, une importance particulière : une fois engagés dans la vie active, ils pourront grâce à la connaissance acquise par ces échanges lutter plus facilement contre les stéréotypes et les préjugés.

Amélie Dogot

Les relations internationales ne concernent pas uniquement professeurs et chercheurs. Pour les étudiants également, cette coopération constitue une richesse et une source de savoir. L'Institut d'études européennes (IEE) de l'ULB le prouve avec deux initiatives récentes : un séminaire reposant sur des dialogues en ligne sur les relations entre l'Occident et les sociétés arabo-musulmanes, et la participation d'une délégation d'étudiants à une conférence sur les questions euro-méditerranéennes à Casablanca.



En savoir plus :
www.soliya.net/blogs
www.u-cergy.fr/rubrique1226.html

 
  ESPRIT LIBRE > JUIN 2007 [ n°50 ]
Université libre de Bruxelles