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Comment coopère l'ULB ?

A tout seigneur tout honneur, la coopération universitaire exécutée via la Commission Universitaire au Développement. La CUD est la commission permanente chargée de mettre en oeuvre la politique de coopération du Conseil Inter-Universitaire Francophone, le CIUF (http://cud.ciuf.be/). Celui-ci tient son budget du ministère fédéral de la coopération, dont l'administration est appelée DGCI (Direction générale de la coopération internationale) depuis la réorganisation de l'ancienne AGCD (http://www.dgic.be/fr/framemenu.html).

La CUD remplit quatre fonctions principales :
- promotion d'une politique de coopération au développement commune aux différentes universités francophones
- gestion et coordination de cette coopération
- négociation et représentation auprès des pouvoirs publics et autres bailleurs de fonds
- interface avec le monde universitaire belge francophone.

La CUD gère plusieurs types de programmes (pour toute information complémentaire : Noèle Lejeune ; nlejeune@ulb.ac.be ) :
- Les programmes de Coopération Universitaire Institutionnelle (C.U.I.)
dont l'objectif global est de renforcer les capacités institutionnelles d'un nombre limité d'universités du Sud. L'ULB est plus particulièrement présente dans la CUI avec l'Université de Ouagadougou, le Centre Universitaire de Formation des Personnels de Santé (CUF - Vietnam), l'Université Mayor de San Simon (Bolivie), l'Université Nationale du Rwanda, les programmes Congo (plus particulièrement à Lubumbashi), ainsi qu'avec l'Université d'Abomey-Calavi (Bénin). Dans ce cadre, 19 étudiants et doctorants et 14 stagiaires ont été accueillis à l'ULB en 2001-2002.
- Les Projets d'Initiative Propre (P.I.P.), qui sont plus particulièrement des projets de recherche stratégique et de transfert de connaissances au profit des populations locales. 15 programmes PIP sont actuellement en cours à l'ULB . 7 étudiants et doctorants et 15 stagiaires ont participé à ces programmes à l'ULB en 2001-2002.
- Le programme "Actions-Nord", dont l'objectif est soit d'offrir aux ressortissants des pays en développement des formations en Belgique tenant compte des besoins de leur pays, soit de sensibiliser les jeunes étudiants et chercheurs aux défis auxquels sont confrontés les pays en développement. L'ULB est responsable de l'organisation de 3 cours internationaux et 2 stages internationaux et participe à un nouveau DES interuniversitaire en Immunologie, Hématologie et Transfusion .
- Le programme "Bourses", qui vise à accorder des bourses en vue de la participation de ressortissants de pays en développement à des cours et stages internationaux. Durant l'année 2001-2002, 30 étudiants et 28 stagiaires ont été accueillis respectivement dans les cours et stages internationaux.

La coopération se veut aussi partenariat.
Une approche originale en matière de coopération au développement est celle initiée par la société Unibioscreen. Cette entreprise est une start-up de l'Université Libre de Bruxelles créée à partir des Laboratoires d'Histopathologie et de Virologie Moléculaire de la Faculté de Médecine, elle possède une technologie propre permettant d'étudier le potentiel anti-tumoral de n'importe quel type de substance, pure ou non.
Sachant d'une part que la biodiversité tropicale et marine est une source potentiellement énorme et encore largement inexplorée de composés à usage pharmacologique et, d'autre part que les médecines traditionnelles ont parfois identifié empiriquement des substances actives dans des indications thérapeutiques données, Unibioscreen a conclu nombre de conventions avec des universités de pays en voie de développement.

Ainsi, une convention vient d'être signée avec l'Université de El Jadida au Maroc pour l'identification de substances anticancéreuses originales à partir d'invertébrés et/ou de micro-organismes marins. Une première convention lie Unibioscreen à l'Université d'El Jadida pour une période de deux ans (2002-2004). Une nouvelle convention devrait voir le jour vers la fin 2004 : il s'agirait d'aider l'Université de El Jadida à créer une start-up qui effectuera sur place les tests pharmacologiques par la technologie transférée d'Erasme afin de sélectionner les extraits bruts les plus actifs, Unibioscreen se concentrant sur la caractérisation fine des extraits identifiés. Cette start-up marocaine aurait également pour vocation d'être l'intermédiaire entre Unibioscreen et les autres universités africaines partenaires, comme c'est actuellement le cas de l'université de Lubumbashi.
La Coopération Belge a créé récemment (novembre 2001) un outil spécifique pour aider à la création d'entreprises dans le Sud, la société anonyme d'investissement de droit public, BIO sa. La biodiversité qu'il s'agit ici de mettre à profit, y compris dans la mer, se trouve essentiellement dans les pays en voie de développement. Pour qu'elle soit pour eux une source de développement, il est évidemment important que soit respectée la Convention Internationale sur la Biodiversité et les droits des praticiens traditionnels ou de leurs ayant droits obligatoirement considérés comme co-découvreurs, donc copropriétaires des brevets éventuels. Il est également important que les contrats qui lient l'entreprise et l'université du Nord aux universités du Sud prévoient une juste rétribution de celles-ci en terme de royalties en cas d'exploitation commerciale des produits dérivés de la recherche commune. Le Département Recherche veille, entre autre, à ces aspects des contrats.

Les droits de l'homme se déclinent au masculin comme au féminin.
Depuis 1995, le groupe pluridisciplinaire en matière de droits de l'homme (codirecteurs :L. Ingber et G. Haarsher, coordination B. Smeesters ) a organisé entre autre 11 formations en matière de droits de l'homme destinées à des cadres africains. Certaines de ces formations sont des formations générales, d'autres sont ciblées vers :
- La prévention des conflits : gestion, médiation et négociation.
- L'organisation d'élections démocratiques
- Les droits de la femme et des enfants et la prévention des conflits
- La formation de formateurs dans le domaine des droits de l'homme.

Ces formations sont, dans la majorité des cas, réalisées sur l'initiative et avec le soutien financier du Haut Commissariat aux Droits de l'Homme des Nations Unies, la gestion de ces programmes étant confiée à la coopération technique belge (CTB, sa de droit public créée par la réforme de la coopération belge ; http://www.btcctb.org/ ). Elles ont permis de former, à ce jour, plus d'une centaine de stagiaires, juristes et autres spécialistes en sciences humaines de 22 nationalités différentes. Elles sont toujours composées d'un double volet : un volet académique comportant des cours théoriques suivis de discussions et un volet pratique, comportant des séminaires et des visites à des institutions et associations spécialisées, donnant ainsi aux participants, l'occasion de tisser des liens durables, tant entre eux qu'avec les représentations de ces organisations.
L'éducation au développement (pour de plus amples informations : Paul Jacobs ; pjacobs@ulb.ac.be ).

Les relations entre pays développés et pays sous-développés sont complexes et peuvent faire l'objet de polémiques infinies : quelles sont les causes du sous-développement ? Qui est endetté et vis-à-vis de qui? Comment remédier à tout cela ?
Ce qui soulève peu de doutes par contre, c'est que dans l'ensemble des relations économiques, diplomatiques, militaires, culturelles que les pays entretiennent entre eux, la coopération au développement représente une part trop modeste pour qu'elle puisse à elle seule changer significativement le destin des pays en voie de développement (PVD). Sans verser dans un pessimisme excessif, force est de constater qu'elle ne pourra donner ses pleins effets que dans un contexte de relations internationales plus favorables au développement des PVD, lui-même indispensable pour un Développement Durable de l'humanité toute entière.
C'est pourquoi il est important que l'université induise et alimente une réflexion à ce sujet, dans une perspective historique et dans une perspective de développement durable d'un monde globalisé. C'est dans cet esprit que les universités francophones de Belgique et de nombreuses ONG organisent ensemble, pour la première fois, une semaine d'information et de réflexion du 14 au 19 octobre 2002 sur les campus de toutes les universités de Bruxelles et de Wallonie.
Cette année verra donc la première édition de " CAMPUS PLEIN SUD ". Le programme de notre université, fait de colloques, conférences, débats, festival de cinéma mais aussi activités culturelles et festives sera publié et affiché très prochainement. D'avance nous vous invitons à en faire un succès par votre participation active et nombreuse. Gageons que l'édition 2002 sera riche d'enseignements pour celle de 2003 !

Véronique Cabiaux
Vice-rectrice à la recherche et à la coopération
Paul Jacobs
Chargé de mission
Noèle Lejeune
Directrice de la Cellule PVD

La coopération au développement telle que l'ULB la pratique s'inscrit au long de plusieurs axes. Nous n'en reprendrons ici que quelques-uns mais une information plus complète se trouve sur le site web de l'université (www.ulb.ac.be/docs/
coopération).



 
  ESPRIT LIBRE > SEPTEMBRE 2002 [ n°6 ]
Université libre de Bruxelles