Chaque mois, l'ULB et son Union des anciens étudiants éditent un magazine intitulé "Esprit libre". Pour permettre au plus grand nombre de le lire, notamment nos diplômés séjournant à l'étranger, nous vous proposons ici une version "Web" du magazine. Pour des raisons de simplicité et pour vous éviter le chargement de fichiers trop lourds, cette version a sa mise en page propre dans laquelle nous avons choisi de ne garder que les textes et de ne pas reprendre les illustrations.

Dès le début de mon mandat, j'avais attiré l'attention sur les importantes difficultés budgétaires que rencontrait alors l'ULB, du fait notamment du régime de financement imposé par la Communauté française (on se rappellera par exemple le fameux principe de l' "enveloppe fermée" et la réduction drastique des subventions de l'ex-AGCD), de dispositions contraignantes en matière de gestion comptable (cf. cloisonnement des différentes sections du budget) ou de l'absence d'outils internes de gestion aptes à faire face à l'accroissement et à la diversité des missions dévolues à une université moderne.
A l'analyse, il s'agissait même d'un véritable défi pour notre institution car, si l'on n'avait pas trouvé de réponse adéquate à cette situation, nous risquions à tout moment d'avoir à connaître les affres de l'incertitude financière et de l'endettement...

Plutôt que d'adopter un énième plan d'économies basé sur les outils budgétaires existants, nous avons au contraire souhaité restructurer les budgets et les comptes en tablant avant tout sur la mise en place de nouveaux outils de gestion destinés à aider l'ULB à retrouver dès que possible l'équilibre budgétaire et la maîtrise de ses ressources.
Ainsi, cependant que le Recteur de l'époque - Jean-Louis Vanherweghem - s'employait à renforcer les moyens alloués par l'Université pour ses missions principales (enseignement, recherche, extension en Wallonie, internationalisation des cursus, ...) et plaidait dans le même temps pour une nouvelle présentation des comptes et des budgets, j'ai eu à coeur de mon côté de prendre sans retard une série de mesures visant à maîtriser notre déficit et à élaborer de nouveaux outils de gestion spécifiques.

Cette restructuration a fait l'objet de plusieurs étapes entre 1996 et 1999, le processus global s'achevant cette année*. La stratégie développée aura induit avant tout une réforme rigoureuse des budgets et des comptes, incluant notamment le décloisonnement du budget de Patrimoine de l'Université (qui peut désormais être mis au service de l'Institution, par exemple pour le financement de certaines dépenses). En ce qui concerne les outils de gestion, les nouveautés les plus déterminantes auront été à coup sûr :
- l'instauration d'un budget et d'un compte de résultats consolidés,
- l'établissement d'un bilan portant l'évolution des postes patrimoniaux,
- la réalisation d'un tableau de financement reprenant les mouvements de trésorerie ;
et ce, en ayant fait le pari - incontestablement payant - de prôner une transparence totale de toutes les opérations financières de l'Université.

Satisfaction supplémentaire : grâce à la stratégie poursuivie en vue du rétablissement de la santé financière de l'Université et de la pérennisation de son " tableau de bord " comptable, nous avons réussi à conduire parallèlement un certain nombre d'opérations de grande envergure, tels la création de l'Institut de biologie et de médecine moléculaires, le financement d'une centaine de nouveaux logements étudiants ou le lancement de plusieurs spin-off spécialisées.
Avec le recul, les lignes de forces de notre politique en la matière font donc clairement apparaître notre volonté d'organiser progressivement et durablement la gestion financière de l'ULB, tout en continuant à tendre vers les objectifs et les valeurs qui nous sont si chers.

* Pour les personnes intéressées, la description complète de cette réforme figure dans l'ouvrage European Universities : Change and Convergence ? (edd. M. Dewatripont, Fr. Thys-Clement et L. Wilkin), Editions de l'Université de Bruxelles, 2002.

Robert  Tollet
Président du Conseil d'administration de l'ULB