Fer de lance de ce projet : l'asbl BioVallée créée en juin 2001, à l'initiative de l'Université libre de Bruxelles, l'Université de Mons-Hainaut et l'intercommunale Igretec. L'asbl se définit comme chaînon manquant entre la recherche académique et l'entreprise. BioVallée est à la fois un centre de R&D en biologie moléculaire, un vecteur de valorisation de la recherche en biotechnologie réalisée à l'ULB - en particulier à l'Institut de biologie et de médecine moléculaires (IBMM) - et à l'UMH, et un fournisseur de services scientifiques, logistiques, juridiques et administratifs aux start-ups du secteur.

Comptant une trentaine de collaborateurs, BioVallée se structure aujourd'hui en un département de génie génétique (transgénèse, génotypage, phénotypage), et des groupes projets (gène HLTF, récepteurs protéines G, oncopharmacologie etgénomique végétale). " Dans un premier temps, nous avons mis en place une politique de qualite ", constate Charles Bricman, administrateur délégué de BioVallée, qui poursuit avec humour : " Si le décryptage du génome humain est comparable à une ruée vers l'or, nous sommes ceux qui vendent les pelles et les pioches ".

Valorisation

Plus concrètement, ces équipes travaillent à mettre à disposition des entreprises du secteur des services et outils de pointe en biotechnologies, et ce à partir de recherches à haut potentiel de valorisation menées en son sein ou dans les institutions universitaires associées (Hôpital Erasme, Institut Bordet, Université de Mons-Hainaut). C'est ainsi par exemple que le département de génie génétique travaillle à la construction et la caractérisation de nouveaux modèles animaux, notamment utilisés par les firmes pharmaceutiques dans le diagnostic et les thérapies de maladies humaines. D'autres projets concernent la génétique des plantes avec, à la clef, diverses applications agronomiques très prometteuses.

Conçue en vue de favoriser et d'organiser les transferts de technologies, BioVallée développe ses activités en collaboration avec différents partenaires que sont, en amont, les laboratoires universitaires et en aval, les entreprises actives dans les sciences du vivant. BioVallée ambitionne ainsi de se situer au coeur d'une " grappe ", d'un " cluster biotechnologique " wallon, sur l'Aéropole de Charleroi-Gosselies. D'ores et déjà, elle a à son actif la création de deux spin-offs : Delphi Genetics, spécialisée dans le clonage d'ADN, et A-phase, qui développe des résines destinées au phénotypage.

Tissage de réseau

Depuis plusieurs mois, l'asbl noue des contacts nationaux et internationaux avec de multiples partenaires . " Nous avons notamment pris l'initiative de rencontrer les responsables du génopôle en développement à Liège. Nous voulons en effet favoriser les collaborations dans ce vaste secteur aux multiples applications qu'est la génomique. Nous avons également des partenariats avec des sociétés de la région, comme l'Institut de pathologie et de génétique de Loverval qui devrait s'installer sur l'Aéropole d'ici 2 ans ", précise Isabelle Lefebvre, administrateur délégué de BioVallée.

Actuellement hébergée dans des bureaux provisoires, BioVallée gagnera d'ici le printemps 2003, un tout nouveau bâtiment, voisin direct de l'IBMM. Sur cinq niveaux et sur une surface de 5.300 m”, le bâtiment comprendra une aile " spin-off " dédiée aux entreprises naissantes de biotechnologies et une aile " recherche ".

Avec l'IBMM, l'asbl de valorisation BioVallée, les spin-off Henogen, Delphi Genetics, A-phase et l'installation toute prochaine sur le site de Euroscreen, le pôle biotechnologique de Charleroi prend sans conteste, dès à présent, très belle forme...

Nathalie Gobbe