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Performances et santé : l'ISEPK fait bouger le sport

Ils étaient environ 400 enfants à débarquer sur deux roues par groupes d'une vingtaine, sur le campus du Solbosch en mai dernier, pour une petite halte bien instructive à l'ISEPK : des enfants de classes de 5e et de 6e primaire mais également quelques groupes de 1re secondaire, parmi lesquels quelques néerlandophones. Au programme ? Des tests d'efforts, notamment ceux que leur avait concocté l'équipe du laboratoire des sciences de la motricité. " L'idée de cette journée de découverte, explique Nathalie Guissard - professeur chargée de cours, responsable de la pratique sportive chez les filles en éducation physique et en kinésithérapie et membre de l'unité de recherche en neurophysiologie - c'était de montrer à ces enfants qu'à l'Université - et à l'ISEPK en l'occurrence -, on ne fait pas qu'enseigner, on fait aussi de la recherche mais également, très concrètement, de leur montrer en quoi cette recherche peut être utile pour la société ".

Tests à l'effort

Après avoir vu à l'oeuvre les cours de gymnastique sportive et d'aérobic suivis par des étudiants de l'Institut, tous ces enfants ont donc découvert l'unité de recherche de physiologie cardio-respiratoire et son laboratoire. Certains ont pu faire à nouveau... du vélo, puisqu'un des tests effectué par ce labo consiste à mesurer et à contrôler la consommation en oxygène et le rejet en CO2 lors d'un test d'effort. D'autres ont essayé le tapis roulant. Succès garanti ! Ensuite, la visite de l'unité de recherche de chimie physiologique a permis à ces jeunes enfants de découvrir les bienfaits des protéines dans la chaîne alimentaire ou encore le rôle de filtre du rein. L'occasion de faire le point avec eux sur le dopage en cyclisme et les dangers de telles pratiques pour la santé. Une problématique qui semble avoir passionné le jeune public, au vu des questions soulevées.

Huit unités de recherche

Il est vrai que les activités poursuivies par le laboratoire des sciences de la motricité ne sont pas toujours très bien connues. Et pourtant, elles permettent de faire avancer la science, notamment grâce aux recherches poussées menées sur et avec des athlètes de haut niveau. Huit unités de recherche composent le laboratoire, qui compte 13 membres du corps académique et près de 30 chercheurs ou doctorants.
L'unité de recherche en biométrie effectue des tests et des mesures sur les caractéristiques morphologiques et fonctionnelles de diverses populations : étude de la masse graisseuse et musculaire... La biomécanique du mouvement étudie quant à elle les mouvements complexes et les stratégies neuromotrices. Cela permet, par exemple, d'améliorer et de concevoir de nouvelles prothèses à commande neuronales. Cette unité travaille aussi avec des astronautes russes (Missions spatiales, Odissea) sur le mouvement en apesanteur. En kinésithérapie et réadaptation, on s'intéresse plutôt à la proprioception lombaire, à l'évaluation fonctionnelle de certaines articulations. L'unité de recherche en activité physique adaptée permet d'améliorer les pédagogies dévolues aux personnes handicapées dans le monde du sport. Quant à la psychologie du sportif, elle fait également l'objet d'études poussées.

La neurophysiologie est l'unité de recherche au sein de laquelle travaille Nathalie Guissard : " les thèmes de recherches abordés dans notre unité portent sur le contrôle central et périphérique de la contraction musculaire, la fatigue, les effets du vieillissement, les effets du stretching - sujet sur lequel je travaille plus spécifiquement - et de l'échauffement des sportifs... Ces recherches intéressent très fort les sportifs de haut niveau et leurs préparateurs physiques ".

Hénin, Rochus et quelques autres...

Au sein de l'institut, un centre d'évaluation de la performance a été crée sous la responsabilité du professeur Duchâteau, afin de tester l'élite sportive belge. " Nous avons fait passer des tests (force explosive, détente, test diététique) à Justine Hénin, Christophe Rochus, Kristof Vliegen (tennis), à Jonathan N'senga (athlétisme) ou encore à l'équipe du 4 X 100 mètres qui part pour Athènes ", explique Nathalie Guissard. Un travail qui se fait en partenariat avec l'ADEPS et les fédérations sportives. Mais d'autres partenaires sont également associés aux travaux du laboratoire : la Communauté française (en biométrie, pour le baromètre de la condition physique), l'Union européenne (pour l'étude du vieillissement, en neurophysiologie), la Région wallonne (DGTRE), l'Agence spatiale européenne, voire également l'OTAN (analyse du mouvement). ll

Alain Dauchot
En savoir plus ? http://www.ulb.ac.be/facs/isepk/

En mai dernier, l'opération Dring dring mettait le cap sur l'ULB. Cet événement de " remise en selle " organisé par l'asbl Pro Velo, avait pour thème, cette année : " Le vélo c'est la santé ". L'occasion pour des centaines d'enfants participant à bicyclette au circuit organisé sur Ixelles, de faire une halte au laboratoire des sciences de la motricité de l'Institut supérieur d'éducation physique et de kinésithérapie. Et pour certains d'y faire quelques tests, sous les regards amusés mais intéressés de leurs petits camarades... Au fait, on y fait quoi à l'ISEPK ?



 
  ESPRIT LIBRE > SEPTEMBRE 2004 [ n°24 ]
Université libre de Bruxelles