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Nouveaux Masters à l'ULB : le futur commence maintenant

Esprit Libre : On parle, pour les Masters qui démarrent cette année, de Masters " orphelins ". Qu'est-ce que cela signifie ?
Claude Henschel : Cette terminologie désigne les Masters qui ne sont pas précédés d'un premier cycle correspondant, de même intitulé. Par définition, n'étant pas dans la lignée d'un Bachelor bien déterminé, ils seront accessibles à un public plus large. Prenons un exemple : le Master en Sciences des technologies de l'information et de la communication sera aussi bien accessible au Bachelier en journalisme et communication qu'à un Bachelier en informatique qui a envie de se spécialiser en gestion de l'information plutôt qu'en informatique.

Esprit Libre : Où en est-on dans l'élaboration de Masters européens ?
Claude Henschel : Nous en démarrons un cette année : il s'agit d'une version européenne du " Master en art du spectacle. Spectacle vivant ". L'étudiant qui s'y inscrit obtiendra donc un Master de l'ULB et une certification dans le cadre d'une formation européenne organisée de façon très originale : les 30 crédits spécifiques à la formation en spectacle vivant pouvant être suivis dans une des dix universités européennes partenaires. D'autres sont en préparation (exemples : un Master en études urbaines, dans le cadre du réseau Unica ; un Master en statistiques, un autre en mathématiques, en microfinances, etc.). Il s'agit de mettre en commun les pôles d'excellence de chaque université impliquée. La philosophie qui prévaut à ces Masters européens est donc très originale et appelée à beaucoup de succès, je pense.

Esprit Libre : Ces nouveaux Masters sont également ouverts aux étudiants qui terminent une première année de licence...
Claude Henschel : En effet, certains de ces étudiants peuvent être tentés par le Master plutôt que de finir leur licence. C'est tout à fait possible et c'est sans aucun doute un plus pour eux.

Esprit Libre : Mis à part les Masters du Département des sciences de l'information et de la communication présentés dans ce dossier, que peut-on dire des autres nouveaux Masters ?

Sciences des religions et de la laïcité

Claude Henschel : L'ULB offrait une série de DEA distincts (en judaïsme, islamologie, histoire du christianisme, etc.). Par ailleurs l'École de santé publique proposait de son côté la licence en assistance morale laïque. Ces formations un peu éparses avaient pourtant de nombreux liens. Il a semblé logique à la Faculté de Philosophie et Lettres de rassembler les forces vives autour d'un projet de Master plus cohérent, plus visible et attractif.

Linguistique

Claude Henschel : La Faculté de philosophie et lettres a choisi de faire démarrer tous ces Masters orphelins cette année. Le Master en linguistique démarre donc logiquement cette année...

Études européennes

Claude Henschel : Cette formation était jusque-là de troisième cycle. Le démarrage du Master permettra d'offrir ces études à des étudiants plus jeunes qui n'auront pas déjà terminé une formation universitaire ; c'est un beau challenge. Ce Master permettra en outre d'accueillir de nombreux étudiants européens. Comme d'autres pays diplôment déjà des Bacheliers, la demande se faisait de plus en plus pressante... Il fallait saisir la balle au bond, en répondant à la volonté de ces étudiants de se former chez nous. Ce qu'a fait l'Institut d'études européennes.

Sciences de la santé publique

Claude Henschel : L'École de santé publique attire de nombreux étudiants étrangers, la plupart proches de la culture française. Or, en France, le premier cycle débouche sur une licence (en trois ans) ; nos licences en quatre ans étaient dévalorisées, car mises sur le même pied que les licences françaises. Le basculement dans le système du Master permet donc de revaloriser cette formation. De nombreux DES et de DEA resteront néanmoins accessibles pour le public de la coopération au développement (beaucoup d'étudiants en provenance d'Afrique ou de PVD).

Criminologie

Ingénieur civil biomédical

Claude Henschel : Cette formation était en préparation depuis deux ans. À l'origine prévue comme réorientation des candidats en médecine, il s'avère qu'elle attirait surtout les ingénieurs. L'année passée, la Faculté des Sciences appliquées a créé, en première année du grade d'ingénieur électromécanicien, une spécialisation biomédicale, de manière à ce que ces étudiants puissent rebondir sur ce Master.

Ingénieur de gestion

Claude Henschel : Les études existaient déjà en 5 ans. Ce n'est pas simplement leur donner un titre qui a une plus value au niveau international. Il y a eu une mise à plat des programmes pour permettre une formation mieux pensée, mieux construite, plus aboutie. Les étudiants qui ont réussi leur première année de grade ingénieur de gestion s'inscrivent cette année en 1re année de Master. Ils peuvent choisir une formation totalement en anglais, organisée avec la VUB.

Alain Dauchot


Responsable du Département enseignement de l'ULB, Claude Henschel possède une vue d'ensemble sur la nouvelle offre de Masters proposée dès cette rentrée par différentes facultés de l'ULB. Nous l'avons donc rencontrée, histoire de faire le point avec elle sur les raisons qui ont poussé les instances académiques à lancer ces nouvelles formations, et sur leurs particularités.



 
  ESPRIT LIBRE > SEPTEMBRE 2005 [ n°33 ]
Université libre de Bruxelles