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esprit libre

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ULB en Wallonie : bilan et perspectives

Esprit Libre : La rentrée 2004 est synonyme de premières journées portes ouvertes pour l'ULB en Wallonie. Pourquoi organiser ces journées ?
Philippe Vincke : Une des principales missions de l'ULB en Wallonie est de participer au développement régional, comme nous l'exprimons à travers la formule " ULB en Wallonie. Université partenaire ". Au-delà des mots, nous voulions illustrer concrètement ce partenariat, nous souhaitions permettre au grand public de rencontrer nos chercheurs, de discuter avec eux, de mieux comprendre leurs travaux et méthodes, d'entrer dans des laboratoires, etc. En d'autres mots, nous espérons, à travers ces journées portes ouvertes, rapprocher chercheurs et société, université et cité. Ces journées s'adressent aussi, bien sûr, à la communauté universitaire : nous l'invitons à venir sur les sites wallons afin de mieux connaître l'ULB en Wallonie et ses équipes. J'en profite d'ailleurs pour remercier les dizaines de chercheurs et collaborateurs qui, à travers ces journées, réalisent un gros effort de vulgarisation et de communication, en plus de leurs multiples missions habituelles.

Esprit Libre : Cette rentrée est aussi synonyme d'un départ puisque vous quittez le vice-rectorat à la politique wallonne. Pourquoi ce départ ?
Philippe Vincke : Il était prévu que je poursuive dans l'équipe du recteur, mais la Faculté des sciences appliquées m'a demandé d'assurer le décanat à partir de cette nouvelle année académique. En accord avec le recteur, j'ai accepté cette mission, ce qui implique évidemment que je quitte mon mandat de vice-recteur.

Esprit Libre : Vous avez suivi, géré, initié nombre de dossiers de l'ULB en Wallonie. Que retenez-vous de ces quatre années ?
Philippe Vincke : Ces quatre années ont été des années de stabilisation, de confirmation de l'ancrage de l'ULB en Wallonie : désormais, les acteurs politiques, socio-économiques, institutionnels perçoivent l'ULB non seulement comme " l'Université francophone de la capitale " mais aussi comme une université wallonne à part entière. Notre fer de lance en Wallonie est bien sûr le site de Gosselies : depuis 1999, année où l'Institut de biologie et de médecine moléculaires (IBMM) s'est installé, le site n'a cessé de se développer. Aujourd'hui, le Biopôle ULB Charleroi compte deux centres de recherche reconnus internationalement - l'IBMM et, plus récemment, l'IMI (Institut d'immunologie médicale) - ainsi que des unités de recherche-développement et plusieurs spin-offs : Biovallée, Wallonia Biotech, Henogen, Euroscreen, Delphi Genetics, Aliwen, A Phase, H Phar, DNA Vision. Nous avons désormais là une masse critique telle (pas loin de 500 personnes) que le site ne pourra que continuer à se développer.

Esprit Libre : Qu'en est-il pour l'autre implantation carolorégienne, le campus de Parentville ?
Philippe Vincke : Le campus de Parentville s'est défini comme un modèle d'intégration dans la cité : c'est un campus ouvert, tourné vers la formation permanente, la vulgarisation scientifique et la recherche appliquée en sciences humaines. Sa visibilité et son accessibilité ont été améliorées ces dernières années mais nous devons encore sensibiliser la communauté universitaire au fait que le campus est un outil à leur disposition pour organiser notamment des formations, des colloques ou des rencontres. Dès cette rentrée, le campus sera à nouveau amené à jouer un rôle-clef dans le développement institutionnel de l'Université : en effet alors qu'il y a dix ans, l'ULB y installait son premier vice-rectorat à la politique wallonne (et son administration, appelée aujourd'hui Liaison ULB Wallonie), désormais, c'est le secrétariat de l'Académie universitaire Wallonie-Bruxelles qui y a son siège.

Esprit Libre : Quelle est la situation à Nivelles et à Treignes ?
Philippe Vincke : Nivelles dispose de deux axes de développement potentiel. D'une part, l'enseignement avec en particulier l'Institut des sciences du travail : il faudra sans doute s'interroger sur les nouveaux enseignements que nous voulons lancer et réfléchir aux synergies possibles avec les hautes écoles du Pôle universitaire européen de Bruxelles Wallonie. D'autre part, la recherche avec le Centre de recherches industrielles et agronomiques (CRIA) : son développement dépendra surtout de ce que la Faculté des sciences et la Faculté des sciences appliquées décideront d'en faire. Quant à Treignes, l'antenne a été redynamisée avec l'arrivée d'un nouveau directeur. Des travaux sont néanmoins indispensables pour poursuivre les activités muséales et l'accueil de stages pour étudiants. Un plan d'investissement a été établi, en accord avec notre département des infrastructures : le conseil d'administration devrait l'examiner prochainement.

Esprit Libre : Votre successeur sera désigné lors du conseil d'administration d'octobre. Quels seront, selon vous, ses principaux défis ?
Philippe Vincke : Aujourd'hui, la voie me semble bien tracée. Via l'Académie universitaire Wallonie-Bruxelles (qui nous associe à l'Université de Mons-Hainaut et à la Faculté polytechnique de Mons), nous pourrons encore mieux contribuer au renouveau du Hainaut qui compte, en Communauté française, le plus petit pourcentage d'étudiants dans l'enseignement supérieur. L'Académie sera également amenée à développer de nouveaux partenariats avec le Pôle universitaire européen de Bruxelles Wallonie (regroupement des hautes écoles autour de l'ULB), le RHESU (regroupement des Hautes écoles autour des universités montoises) et les pôles universitaires de Lille et de Valenciennes. De Bruxelles au Nord Pas-de-Calais, en passant par Charleroi et Mons, c'est une euro-région de l'enseignement supérieur, de la formation permanente et de la recherche qui se dessine : l'ULB - et naturellement mon successeur - aura un rôle-clef à y jouer.

Esprit Libre : En quittant le vice-rectorat, vous transmettez une série de dossiers à votre successeur. Au-delà de ce transfert de connaissances, quel conseil lui donneriez-vous pour aborder son mandat ?
Philippe Vincke : Je crois qu'il est important d'écouter les acteurs de terrain, de dialoguer avec eux. Plutôt que d'imposer une vision abstraite de ce que devrait être l'Université, il est préférable de partir de ce que les équipes réalisent et d'en tirer les aspects positifs pour l'institution. C'est d'autant plus vrai en Wallonie où nombre d'équipes ont trop souvent le sentiment d'être ignorées, voire méprisées, par leurs collègues bruxellois, non seulement parce qu'elles sont éloignées géographiquement, mais aussi parce que leurs activités relèvent, pour une bonne part, de la 3e mission, les services à la collectivité. Or, qu'il s'agisse de formation pour adultes, de vulgarisation scientifique ou de valorisation économique ou sociale de la connaissance, cette 3e mission fait aujourd'hui partie, partout dans le monde, du rôle de l'Université : étant donné le contexte régional, nos équipes wallonnes l'ont bien compris...

Nathalie Gobbe


Pendant quatre années, Philippe Vincke a été le vice-recteur à la Politique wallonne de l'ULB. À la veille de quitter le vice-rectorat, il commente l'ULB en Wallonie et évoque ses perspectives.



L'Académie en place

Le 23 juin dernier s'est tenue à la Faculté polytechnique de Mons, la première réunion du Conseil de l'Académie universitaire Wallonie-Bruxelles. Une première historique pour l'Université libre de Bruxelles, l'Université de Mons-Hainaut et la Faculté polytechnique de Mons, réunies depuis juin au sein de cette Académie qui a pour vocation d'intensifier les collaborations entre les trois institutions.

Fruits du processus de Bologne, les académies universitaires - il y en a trois en Communauté française, organisées autour respectivement de l'ULB, l'UCL et l'ULg - sont habilitées, par décret, à remplir toute mission d'enseignement, de recherche et de services à la collectivité à la demande des institutions universitaires qui la composent. Les académies sont les seules habilitées à organiser la formation doctorale et les masters complémentaires.

Pour l'ULB - dont le recteur Pierre de Maret préside le Conseil de l'Académie -, l'Académie universitaire Wallonie-Bruxelles constitue une étape importante dans sa politique wallonne et lui permettra de s'investir encore plus dans le redéploiement hennuyer, aux côtés de ses deux partenaires montois.
Première réalisation, un bachelor en droit est organisé dès cette rentrée à Mons.

L'Académie ouvre de nouvelles perspectives de collaboration en Communauté française - à travers le Pôle universitaire européen de Bruxelles-Wallonie (regroupement de Hautes écoles autour de l'ULB) et le RHESU (regroupement de Hautes écoles autour des universités montoises) - mais également avec les pôles universitaires de Lille et Valenciennes.
C'est ainsi une euro-région de l'enseignement supérieur et de la recherche, un triangle réunissant Bruxelles - Charleroi - Mons et le Nord Pas-de-Calais qui se dessine...

Depuis cet été, le secrétariat de l'Académie est installé sur le campus de Parentville, à Charleroi : deux collaboratrices - une juriste et une chargée de projet - ont rejoint l'équipe de Liaison ULB Wallonie qui formera le noyau administratif de l'Académie universitaire Wallonie-Bruxelles.

http://www.academiewb.be

À épingler à l'agenda, les 17 et 18 octobre prochains, les journées " L'ULB en Wallonie en fête ", à Charleroi (Campus de Parentville et Aéropole), Nivelles (zoning industriel sud) et Treignes.

Sur le campus de Parentville :
- Le 18 octobre, café scientifique junior
Café scientifique à l'attention des 7-14 ans, sur le thème de la qualité de l'eau
- Les 27-28 et 29 octobre, " je m'amuse, donc j'apprends ? "
Trois journées d'ateliers autour du jeu et de la pédagogie, à destination principalement des professionnels de l'éducation.
- Jusqu'au 19 décembre, " À la découverte de la radioactivité : de Marie Curie aux déchets nucléaires ".
Exposition de l'ULB et de l'ONDRAF, présentée par le Centre de culture scientifique de l'ULB et complétée par différents ateliers et conférences-débats.
- Chaque vendredi soir, observations astronomiques
En compagnie de Charleroi Astronomie et du cercle scientifique de Charleroi.

À l'Écomusée du Viroin, à Treignes :
- Jusqu'au 7 novembre, deux expositions
- Cuisinières d'antan pour petits et grands "
- Bières et fromages des Pères trappistes en Belgique "

Infos : http://www.ulb.ac.be/ulb-wallonie

 
  ESPRIT LIBRE > OCTOBRE 2004 [ n°25 ]
Université libre de Bruxelles