L'ULB, futur pôle d'attraction général ?
Esprit Libre : Vous avez pris vos fonctions en octobre 2000. Dans quel cadre ?
André Nayer : On m'avait demandé de traiter la politique étudiante ainsi que - et ce n'est pas rien - l'initiative culturelle, sans toutefois
interférer sur les compétences du Conseil culturel du recteur, et donc, sans ôter l'autonomie que les étudiants administrateurs
avaient auprès de lui.
Esprit Libre : Rapidement, vous avez exprimé l'envie de privilégier un contact aussi fréquent que possible avec les étudiants...
André Nayer : C'est effectivement la meilleure façon pour appréhender ce qu'ils attendent de l'Université. Car, à mon sens, les relations
humaines doivent occuper une place essentielle dans des communautés aussi importantes que la nôtre. J'ai donc tout de suite
organisé une réunion sans tabous avec les représentants des Cercles folkloriques et de l'ACE (Association des cercles étudiants).
Cette discussion m'a permis de m'immerger dans ce monde parfois un peu opaque, de le comprendre et de forger les lignes directrices
de mon action.
Esprit Libre : Quelles sont les idées ou les initiatives qui vous viennent alors à l'esprit ?
André Nayer : Il existait à ce moment-là de grands projets, que j'ai depuis poursuivis, instaurés par le recteur dans le cadre de sa politique
de gestion de l'Université. L'objectif de ces projets consistait - et consiste toujours - à adopter une vision de l'ULB pour
les dix années suivantes. Pour y arriver, il faut imaginer son déploiement et son positionnement en tant que référence de
qualité et d'excellence dans la vie bruxelloise mais également dans l'Europe et dans le monde. Il faut ensuite se positionner
au centre des regards, des connaissances, des envies, etc., et agir en cristallisant d'un côté, et en projetant de l'autre.
De la sorte, nous obtiendrons cette communion de l'ULB dans la cité et de la cité dans l'ULB.
Esprit Libre : Comment atteindre un objectif si ambitieux ?
André Nayer : Divers chantiers ont été mis en place. Unis-Vers-Cité en est un. Ce pôle d'échange entre la ville et nous est tout à fait
déterminant. Mais pour s'ouvrir vers l'extérieur, il faut avant tout travailler avec enthousiasme devant notre porte afin
de bâtir des choses qui nous projetteront ensuite dans l'avenir. Je pense, par exemple, à Camplus et à la rénovation du bâtiment
F 1 (ndlr : la cité étudiante). De nouveaux baux commerciaux viennent d'être signés dans ce qui constitue le coeur du coeur
de l'Université. C'est précisément ce type de dossier qui insuffle une dynamique de renouveau, bénéfique pour tous. Les commerçants
sont contents, la communauté universitaire en retire un profit extraordinaire, et grâce à ces rénovations, on se positionne
pour le futur dans le cadre d'un développement durable.
Esprit Libre : La base du travail n'est-elle pourtant pas à accomplir directement sur les campus ?
André Nayer : On ne peut évidemment pas faire du " macro " sans faire du " micro ", et telle a toujours été notre démarche. Nous travaillons
sur des agendas culturels et scientifiques. Nous veillons à ce que les salles d'exposition soient utilisées plus souvent et
de manière plus rationnelle. Nous essayons de trouver des pied-à-terre en ville, etc. Mais pour atteindre les buts que nous
nous sommes fixés, nous devons, par exemple, travailler sur la propreté des sites. Voilà un domaine où de gros efforts ont
été consentis depuis quelques années. Après seulement, nous pourrons dignement inviter les gens sur d'agréables campus. Je
pense que dans ce changement de comportements résidera notre meilleure publicité. Mais un changement de mentalité collectif,
cela prend du temps...
Esprit Libre : Vous tentez également d'insuffler un vent nouveau sur le folklore estudiantin avec Meta For Interieur1.
André Nayer : Ce texte résulte d'une longue discussion entre les Cercles et l'Université. Il faut clairement constater les échecs actuels
de notre folklore. C'est pourquoi, nous avons tenté de lui redonner un coup de fouet car l'ULB ne peut tolérer de voir se
développer en son sein un folklore qui n'a pas ou presque plus de sens. Il n'est pas question de pénaliser les Cercles et
leurs membres qui, je le souligne, étaient totalement impliqués dans les discussions, en les empêchant de faire quoi que ce
soit. Nous espérons simplement sauver notre folklore d'une mort lente et programmée si rien n'est tenté pour redorer son blason.
Laurent Cortvrindt
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André Nayer, vice-recteur à la politique étudiante et à l'initiative culturelle, voudrait voir l'Université libre de Bruxelles
comme un microcosme se fondant dans un macrocosme. Pour développer cette vision, il ne manque pas d'idées et compte bien les
voir naître un jour. Explications.
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1.Texte complet inséré dans ce numéro, et également disponible sur http://www.ulb.ac.be/culture/cercles.html
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