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esprit libre

[à l'université]
 
 
 
Séance de rentrée académique

Comme à chaque rentrée, le Janson bruissait d'embrassades, de chaleureuses poignées de mains, dans l'attente du cortège des autorités... Aux premiers rangs : parmi les personnalités, à côté de Françoise Dupuis, de Françoise Schepmans, et d'Eric Tomas, la présence remarquée de Joëlle Milquet et l'arrivée tardive et enjouée d'Hervé Hasquin, franchissant la porte sur les mots " opus dei " et provoquant un éclat de rire général...

Après avoir rendu hommage aux membres disparus de la communauté universitaire - en réservant une place toute particulière à Ilya Prigogine -, le président du Conseil d'administration, Jean-Louis Vanherweghem a immédiatement donné la parole à Laurence Hiernaux, représentante étudiante au CA.

Après avoir rappelé l'importance de la participation à l'ULB depuis plus de 30 ans, l'administratrice étudiante a immédiatement attaqué le processus de Bologne. Celui-ci entraînerait, selon elle, l'enseignement supérieur " à promouvoir des notions pernicieuses comme l'adaptabilité et l'employabilité ". La mobilité des étudiants et des enseignants présentée comme une chance unique, dans le cadre de Bologne, est également fustigée par l'étudiante dès lors que les " programmes actuels d'échanges ne sont accessibles qu'à une élite ". Enfin, elle a réclamé que l'on consacre beaucoup plus de moyens à la promotion de la réussite. Michel Craps a quant à lui plaidé, au nom des personnels, pour que l'on reste attentif à ce que la réorganisation des études, qui a déjà mobilisé énormément d'énergie, " n'épuise davantage un encadrement la plupart du temps déjà surchargé ".

Plus de moyens

Michel Craps a aussi dénoncé le problème du sous-financement des universités et du vieillissement des infrastructures. Si, profitant d'opportunités résultant d'aides extérieures ponctuelles, des constructions nouvelles ont pu voir le jour, à budget égal et personnel inchangé, les surfaces à entretenir augmentent, souligne-t-il.

Abordant le projet de revalorisation des barèmes du personnel, Michel Craps tout en se réjouissant de son prochain aboutissement, a avancé le nécessaire accompagnement des moyens compensatoires pour son application pour l'Université. Jean-Louis Vanherweghem a renchéri, à sa suite, pour souligner qu'il manquait 150 millions d'euros pour mettre à niveau les infrastructures et les bâtiments de nos campus. Tout en rappelant que l'ULB était une des universités dont le rapport des m2 construits au nombre d'étudiants était le plus bas.

Le président du Conseil d'administration a également déploré les réductions successives de nos ressources humaines, victimes de plus de 20 ans de plans d'économie et l'impossibilité actuelle d'assurer l'avenir des pensions extralégales du personnel administratif, technique et de gestion. Malgré cette situation, le président a rappelé le caractère presque équilibré du budget de l'ULB dont il a décrit le dynamisme et les projets tant à Bruxelles (DISC) qu'en Wallonie (Aéropole de Charleroi), en insistant sur l'accent mis ces dernières années sur la valorisation de la recherche. Cette valorisation se poursuit, notamment, par la création d'un holding financier, constitué par les parts de l'ULB dans ses principales spin-offs, et destiné à lever des fonds auprès de partenaires financiers, afin de dégager les moyens du développement.

Croire

Pierre de Maret a ensuite prononcé sa leçon inaugurale sur le thème " Croire ", qu'il a clôturée par une phrase écrite par Françoise Giroud juste avant sa mort : " C'est l'une des rares certitudes que m'a apportée l'expérience d'une vie : il faut croire, certes, croire en soi ". À en juger par le nombre d'étudiants présents, par l'attention et les applaudissements de la salle, par les conversations qui roulaient bon train sur ce sujet autour du verre de l'amitié offert ensuite au public dans le grand hall, gageons que le sujet, traité avec brio, a été fort apprécié. C'est sur un Semeur entonné par le Conseil d'administration et par le public que les cercles étudiants, arborant leurs couleurs et brandissant des torches sont descendus du haut de l'auditoire pour se regrouper devant l'estrade, rappelant que l'Université existe avant tout par et pour ses étudiants.

Isabelle Pollet


La réorganisation de l'enseignement supérieur dans le cadre du processus de Bologne et le nécessaire refinancement des universités étaient au coeur des discours prononcés lors de la rentrée académique du 22 septembre dernier.



Les textes des discours prononcés lors de la rentrée académique sont disponibles sur notre site web à l'adresse : www.ulb.ac.be/discours/discours.pdf

 
  ESPRIT LIBRE > NOVEMBRE 2003 [ n°17 ]
Université libre de Bruxelles