Chaque mois, l'ULB et son Union des anciens étudiants éditent un magazine intitulé "Esprit libre". Pour permettre au plus
grand nombre de le lire, notamment nos diplômés séjournant à l'étranger, nous vous proposons ici une version "Web" du magazine.
Pour des raisons de simplicité et pour vous éviter le chargement de fichiers trop lourds, cette version a sa mise en page
propre dans laquelle nous avons choisi de ne garder que les textes et de ne pas reprendre les illustrations. éditorial
Les dérives d'une participation sans déontologie
Le 12 juin 2003, la ministre Françoise Dupuis imposait, par décret, la présence d'étudiants (20 % des sièges à pourvoir) dans
les Conseils d'administration (CA) des universités. Fonctionnant depuis plus de 30 ans sur le mode participatif, l'ULB n'eut
évidemment pas d'objection au principe.
Désormais, cependant, l'accès des étudiants au pouvoir décisionnel est fixé par la loi. Le décret donne ainsi aux étudiants
un droit très important. Il est malheureusement muet sur les devoirs de la charge.
L'histoire " Les Iraniens à l'ULB " (non encore dénouée au moment de la rédaction de cet éditorial) permet d'illustrer les
dérives d'une participation sans devoirs déontologiques. En bref, le vendredi 19 septembre, un étudiant du bureau des étudiants
administrateurs (BEA Interfac) donne son accord pour héberger dans les locaux de l'université des Iraniens ayant reçu un ordre
de quitter le territoire. Les autorités sont mises devant le fait accompli. Rapidement, le nombre d'Iraniens dépassera la
centaine. Bien que les étudiants administrateurs responsables de cette initiative aient été informés que l'Université n'avait
ni l'habilitation, ni les moyens d'héberger dans des conditions correctes d'hygiène et de confort des personnes étrangères
à la communauté universitaire, et que le seul porte-parole de l'université dans cette affaire était le vice-président du CA,
Fabrizio Bucella, ces étudiants ont multiplié les communiqués et conférences de presse. Ils font état de leur titre d'administrateurs
de l'ULB pour affirmer que l'occupation sera maintenue jusqu'à ce qu'un accord soit établi avec les autorités belges et que
l'épreuve de force obligera les autorités de l'Université à sortir de leur mutisme.
Cette histoire, et elle n'est pas la première, illustre que des étudiants usent de leur titre d'administrateur pour :
- utiliser l'université, pour mener un combat politique personnel (dont il ne s'agit pas ici de discuter le bien fondé) ;
- chercher délibérément l'épreuve de force avec les autorités académiques pour affirmer le " pouvoir étudiant " (en préparation
des prochaines élections au CA ?) ;
- exposer délibérément l'université, aux risques d'accidents graves, et pour le moins, entraîner un travail supplémentaire
à son personnel au moment déjà chargé de la rentrée.
Un principe déontologique élémentaire commande à un administrateur d'oeuvrer avec comme seul objectif le bien de l'institution
qu'il administre. Hélas, le décret n'a pas prévu que : " Participation sans conscience... ".
Jean-Louis Vanherweghem Président du Conseil d'administration de l'ULB
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