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[à l'université]
 
 
 
Belgique : les bébés éprouvettes soufflent leurs 20 bougies

Il y a 20 ans, Mathieu, le premier enfant conçu par fécondation in vitro au CHU Saint-Pierre de Bruxelles naissait. Le premier centre de fécondation de l'ULB voyait ainsi ses efforts aboutir. Cet anniversaire est l'occasion de faire le point sur une collaboration de 20 ans entre un hôpital public et une université autour d'une technique de pointe en gynécologie.

C'est la rencontre de deux esprits scientifiques et d'une bonne dose de dynamisme qui est à l'origine de cette première conception in vitro en 1983. Le professeur Leroy, gynécologue, étudiait les aspects fondamentaux du processus d'implantation au niveau de l'endomètre et publia une thèse d'agrégation dans ce domaine. Ses qualités de chercheur l'avaient amené aux fonctions de maître de recherches au FNRS. Le docteur Camus, gynécologue et aspirant FNRS, participait aux recherches sur l'embryon de souris sous la direction du professeur Mulnard. Il partit ensuite se familiariser aux nouvelles techniques de reproduction humaine chez le professeur Trounson, à la Monash University de Melbourne.

La combinaison de l'approche fondamentale et clinique permit, avec la collaboration des docteurs Englert, Lejeune et Puissant, d'obtenir la première grossesse à la septième tentative, à une époque où les taux de réussite ne dépassaient pas 10% entre les mains des meilleurs spécialistes.

Laboratoire de recherche

L'ULB a toujours soutenu les efforts du " Laboratoire de recherche en reproduction humaine " et de nombreux mandats FNRS y ont été accomplis. L'élargissement de ses pôles d'intérêt lui a valu, il y a 5 ans, d'être rebaptisé " Laboratoire de recherche en gynécologie et santé génésique " sous la direction des professeurs Degueldre et Rozenberg. Actuellement, le centre de procréation médicalement assistée du CHU Saint-Pierre, hôpital public, incarne toujours cet esprit en mettant au service de tous une médecine de pointe. Ce centre a d'ailleurs été reconnu, par agrément ministériel, comme centre du réseau public pour son activité complète en fécondation in vitro, dans la région de Bruxelles.

Demandes spécifiques

Au cours du temps, stimulée par l'évolution de notre société et dans un esprit de libre examen, la prise en charge de certaines situations particulières y a été organisée au sein d'équipes pluridisciplinaires. Ainsi, fin des années 80, une réflexion sur l'homoparenté aboutit à la réalisation d'inséminations pour des femmes homosexuelles après une évaluation psychologique et médicale.
Vingt ans plus tard, c'est la procréation au sein des couples concernés par la séropositivité pour certains virus, tel le VIH (virus d'immunodéficience humaine) qui nous mobilisera afin d'aider conformément à l'évolution des connaissances scientifiques ces couples souvent marginalisés. Enfin, toute demande particulière (mère porteuse, transsexuelle, don d'ovocytes non-anonyme...) sera traitée par une écoute dite à " quatre oreilles ", psychiatre et somaticien, afin d'apporter la réponse adéquate et humaine au désarroi des couples, et ce sans contrainte philosophique.
Cette approche a valu au centre de PMA du CHU Saint-Pierre, une reconnaissance par l'attribution au professeur Delvigne, par les maîtres de stage de l'ULB, du prix Prix André Beernaerts en 2000. Ce prix récompense une équipe qui s'est illustrée par la défense de la qualité des soins et notamment dans ses aspects éthiques.

Néanmoins, un effort reste encore à fournir pour humaniser le traitement de l'infertilité. Ceci passe non seulement par une prise en charge globale dans les centres de référence mais aussi par une meilleure connaissance des problèmes d'infertilité et de ses traitements au sein de notre société.

Annick Delvigne
Professeur et responsable du Centre de fécondation in vitro CHU Saint-Pierre - Bruxelles

En février 1978 naissait en Angleterre, Louise, le premier enfant conçu par fécondation in vitro, grâce aux travaux des professeurs Edwards et Steptoe. Ainsi, après la contraception à la fin du XXe siècle, une nouvelle facette du contrôle de la reproduction voyait le jour avec l'arrivée des " bébés éprouvettes "...



St-Pierre ouvre ses portes
Le CHU Saint-Pierre organise une journée portes ouvertes le 15 novembre 2003, afin de fêter ces 20 ans d'activité autour de l'histoire et de l'humanisation de la FIV.

Ces journées s'adressent :
- au grand public, au travers d'un voyage autour de la technique, de témoignages filmés, d'activités centrées sur " la fabrique des bébés " pour les enfants, d'une exposition art et A.R.T (assisted reproductive technologies) ;
- aux professionnels concernés par ces traitements (biologistes, psychologues, infirmières) pour découvrir d'autres facettes de leur métier ;
- lors des conférences scientifiques, aux professionnels qui s'intéressent a l'évolution des traitements, à la reproduction dans des groupes dits différents (HIV et homosexualité) et à l'humanisation de l'aide à la procréation.

CHU Saint-Pierre : 129, bd de Waterloo - 1000 Bruxelles.
Infos et programme : Mme Pinte, 02 535 49 78 ou catherine_pinte@stpierre-bru.be

 
  ESPRIT LIBRE > NOVEMBRE 2003 [ n°17 ]
Université libre de Bruxelles